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Actualité  •  3 min

Faire pousser le bonheur

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Actu - Faire pousser le bonheur

« J’étais graphiste et je passais mes journées devant l’ordinateur. Je commençais à être las de cette vie-là et je cherchais quelque chose pour me rapprocher de la nature ». Ainsi commence le changement de cap qu’opère François d’Aoust, à présent fermier de famille du réseau d’Agriculture soutenue par la communauté (ASC) d’Équiterre.

Il complète ainsi en 2003 des études en culture de plantes médicinales, au Campus d’Alfred de l’Université de Guelph en Ontario. « Mais les plantes médicinales, c’est un marché difficile, les gens ne connaissent pas ça. J’en récolte pour moi, mais pas plus. Ce fut tellement dur la première année, avec le choc de la réalité, que je me suis plutôt tourné vers le modèle des paniers bio de l’ASC. C’est une formule solidaire qui me ressemble et ça a très bien fonctionné ». Dès le début, il livre chaque semaine 60 paniers et l’année suivante, ce sont 120 paniers qui sont livrés hebdomadairement. À présent, sa ferme dessert 400 familles et particuliers !

La vallée des rêves

En plus des légumes bio, François rêvait de cultiver des fruits. En cherchant au Québec des endroits favorables pour cette production, il atterrit à Havelock, en Montérégie-Ouest, un endroit optimal : à quelques kilomètres, la terre argileuse et sur place, une terre rocailleuse, idéale pour ce type de culture, en plus de bénéficier d’une bonne qualité d’eau souterraine. François a choisi la Vallée du Haut-Saint-Laurent pour établir son entreprise parce que c’est une région agricole dynamique, où le développement de l’agriculture biologique et locale est vu comme une priorité. Les gens de la région ont le privilège de pouvoir bénéficier directement des paniers à Havelock, grâce au point de chute à la ferme.

Aujourd’hui, ces terres lui appartiennent et il y cultive sur neuf acres, avec l’aide de sa compagne et de huit employés, une grande diversité de légumes biologiques : 70 espèces, dont plusieurs variétés de chacune, pour plus de 200 variétés au total. S’ajoutent à cela des fruits biologiques : melons et cerises de terre et plus d’une cinquantaine d’autres fruits et noix à venir, plantées au printemps. « Ce sont tous comme mes enfants, j’ai du mal à dire quelles sont mes espèces préférées ! » dit-il en riant. « Nous offrons à nos clients un panier classique et une option verdure, unique à notre ferme, avec de la roquette, du mesclun, du bok choy, du kale, de la bettte à carde, des jeunes pousses. On y ajoute aussi quelques plantes médicinales : de l’ortie et d’autres plantes sauvages comestibles. À nos points de chute, on fait aussi un « bar à fines herbes » : les gens peuvent prendre des fines herbes à volonté ».

La ferme Les Bontés de la Vallée organise également pour ses partenaires de l’ASC la « Fête des récoltes », en les invitant sur la ferme. Cette année, au printemps, certains sont également venus planter un arbre fruitier. Un partenariat gagnant et original, où les partenaires impliqués gagnent la valeur en fruits de l’arbre qu’ils ont acheté et aidé à planter.

Redécouvrir les bontés de la nature

« Selon moi, l’ASC, c’est LA manière d’avoir des produits frais. C’est tellement bon, ça ne se compare pas ! Si ça fait longtemps que les gens n’ont pas eu de contact avec un jardin, ils ont oublié à quel point les légumes peuvent être savoureux, même ceux qu’ils pensent qu’ils n’aiment pas. En récupérant leur panier, certaines personnes me disaient par exemple : « Ah moi, les choux de Bruxelles, je n’aime pas ça, je veux les échanger » et je leur dis : « Essaie-les au four, tu m’en donneras des nouvelles ! ». Ils revenaient la semaine suivante en s'exclamant : « Super ! » et en redemandaient ».

François souhaite pour la planète que les gens soient plus près de leurs fermiers, pour connaître leur réalité et tout ce qu’ils font pour produire des légumes de qualité. « C’est rare l’agriculture écologique et le fait que les partenaires de l’ASC paient d’avance, ça nous permet à nous, agriculteurs, de mettre nos ressources et nos efforts sur la sauvegarde de l’environnement : veiller à ce que le sol ne perde pas ses nutriments et ne soit pas lessivé, en prendre soin pour conserver sa qualité et idéalement, l’améliorer. En agriculture bio, on nourrit le sol plutôt que les plantes ».

Pour en apprendre davantage sur la ferme Les Bontés de la Vallée.

À voir également : la capsule vidéo réalisée avec la conjointe de François, Mélina Plante, sur Épluche ta ville, la toute nouvelle vitrine sur l’alimentation saine et locale d’Équiterre.

Ces propos ont été recueillis et rédigés dans le cadre d’un projet soutenu financièrement par la Conférence régionale des élus Vallée-du-Haut-Saint-Laurent et le Ministère de l’Agriculture, des pêcheries et de l’alimentation du Québec :