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Actualité  •  2 min

Présence accrue de pesticides dans l’environnement : Équiterre presse Québec d’interdire les pesticides les plus dangereux

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À la suite de la diffusion du reportage exclusif de Radio-Canada « Québec a perdu le contrôle des pesticides » montrant la présence grandissante de pesticides dans l’environnement, Équiterre est alarmé et presse Québec d’interdire les pesticides qui présentent les risques les plus sérieux pour la santé et l’environnement. En 1992, le gouvernement s'était engagé à réduire de 50 % l'usage des pesticides d'ici 2002, objectif sur lequel il avait lamentablement échoué. Équiterre s’inquiète du fait que Québec échoue, pour la seconde fois, et n’atteint pas ses objectifs de réduire de 25 % les risques reliés aux pesticides pour l'environnement et pour la santé des Québécois d’ici 2021. Les ventes de ces produits n'ont jamais été aussi élevées et les indices de risque ont augmenté.

Omniprésence dans l'eau des rivières en zone agricole


On constate également une omniprésence des pesticides dans l'eau des rivières en zone agricole, selon les données du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Plusieurs des pesticides mesurés dans l’eau de surface sont reconnus avoir des impacts inquiétants pour la santé et l’environnement et sont interdits en Europe. C’est le cas de l’atrazine qui est reconnue comme un perturbateur endocrinien, c’est-à-dire qu’elle peut agir sur l’équilibre hormonal d’une être vivant, et donc potentiellement sur la croissance, le développement et la reproduction. Une étude dirigée en 2010 par un chercheur de l’Université de Berkeley a révélé que suite à une exposition à l'atrazine, 10 % des mâles grenouilles démontraient des caractéristiques sexuelles femelles et que 75 % devenaient stériles. Des liens sont également suspectés entre l’exposition à l’atrazine et des retards de croissance intra-utérine chez l’humain. L’atrazine est interdite dans l’ensemble de l’Union européenne depuis 2004. Les citoyennes et citoyens sont invités à signer la pétition pour l’interdiction de l’atrazine.

Les néonicotinoïdes, cette classe de pesticides maintenant reconnue comme faisant partie des causes du déclin des colonies d’abeilles, sont également massivement retrouvés dans les rivières en zone agricole. Les néonicotinoïdes pourraient également affecter le cerveau humain et le système nerveux, ce qui est inquiétant pour la santé de la population. Certains néonicotinoïdes sont également utilisés pour le traitement des pelouses en milieu résidentiel. Équiterre a d’ailleurs déposé une pétition de plus de 37 000 noms au gouvernement du Québec lui demandant d’interdire ce pesticide.

Pour toutes ces raisons, Équiterre réclame du gouvernement du Québec qu’il interdise les néonicotinoïdes, l’atrazine et qu’une tolérance zéro soit mise en place pour les pesticides utilisés à des fins non agricoles, comme c’est le cas à Montréal et en Ontario. Équiterre presse également Québec d’accroitre son soutien pour que les agriculteurs bénéficient d’un accompagnement et d’outils leur permettant d’adopter des solutions de rechange plus écologiques. Enfin, Québec doit également mettre en place une taxe sur les pesticides modulée en fonction de la toxicité, ce qui aurait pour effet d’envoyer un signal de prix et de réduire l’usage des pesticides les plus nocifs pour la santé et l’environnement.