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Communiqué de presse  •  3 min

Code de gestion des pesticides du Québec: Équiterre et la Fondation David Suzuki recommandent de réformer le Code

Publié le 

Montréal, le 27 mars 2008 – Deux ans après l'entrée en vigueur de la dernière phase du Code de gestion des pesticides du Québec, Équiterre et la Fondation David Suzuki recommandent de le réformer afin de bannir tous les pesticides utilisés à des fins esthétiques au Québec, ainsi que de prendre des mesures pour faire de même partout au pays. L'analyse du Code, de son application et de ses retombées, permet aux organisations de reconnaître l'avancée cruciale que représente ce règlement dans la réduction de l'utilisation des pesticides au Québec, élément essentiel à la protection de la santé publique et de l'environnement. Équiterre et la Fondation David Suzuki invitent donc les autres provinces canadiennes à s'en inspirer, tout en prenant en compte leurs constats afin d'aller plus loin.

D'une liste noire à une liste blanche
« Le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) aurait avantage à inverser l'approche du Code. Plutôt que de n'interdire que quelques ingrédients actifs, il devrait tout simplement établir une "liste blanche" énumérant les ingrédients permis, comme le prévoit actuellement le Code pour les endroits publics fréquentés par les enfants. Les entreprises commercialisant des pesticides devraient alors prouver que leur produit est autorisé. En plus de renforcer le règlement, ce changement faciliterait grandement le travail des inspecteurs », a soulevé Sidney Ribaux, coordonnateur général d'Équiterre.

Une loi à faire appliquer
« Le Code de gestion des pesticides n'est pas parfait, mais a certainement contribué à faire évoluer les habitudes de jardinage ainsi que la perception des pesticides au Québec. Par contre, les ressources allouées à son application sont insuffisantes. Pour l'instant, le MDDEP mise sur les plaintes des citoyens pour attraper les contrevenants », explique Lova Ramanitrarivo, chargée de projet en horticulture écologique chez Équiterre. Le rapport recommande donc l'allocation de ressources plus conséquentes pour le suivi et l'inspection, afin d'améliorer les mesures de contrôle.

S'inspirer du Québec
Équiterre et la Fondation David Suzuki souhaitent que les autres provinces se dotent d'une réglementation semblable au Code de gestion des pesticides du Québec. Pour avoir un impact, les nouvelles interdictions des pesticides d'usage esthétique devraient s'appuyer sur le principe de précaution reconnu en santé publique selon lequel la prise de décision doit être fondée sur le risque d'un préjudice grave ou irréversible, dans un contexte d'incertitude scientifique très élevée. C'est sur ce même principe que le Code de gestion des pesticides a été élaboré. Les vrais changements proviendront d'une modification du comportement des citoyens et de leur conception du « gazon parfait ». En ce sens, il est important d'investir, tel que l'a fait le Québec, dans l'éducation et la sensibilisation, avec des outils de communication concrets.

Aller plus loin que le Code de gestion des pesticides du Québec
À l'heure actuelle, le Québec est la seule province canadienne à avoir mis en place une législation encadrant la vente et l'utilisation de pesticides. L'Ontario s'apprête à suivre son exemple, en introduisant, au printemps, une législation interdisant l'utilisation des pesticides à des fins esthétiques. L'Île-du-Prince-Édouard considère ce même type de mesures. « Les autres provinces du Canada doivent tirer profit de l'expérience du Québec et mettre en place des politiques efficaces pour interdire la vente et l'utilisation des pesticides à des fins esthétiques. Les leçons tirées de l'expérience sont autant d'opportunités pour aller plus loin », explique Lisa Gue, analyste politique en santé environnementale, de la Fondation David Suzuki. Les deux organisations profitent de la première édition québécoise de la « Semaine sans pesticides » pour rappeler aux élus qu'il reste encore beaucoup de travail à faire pour éliminer les risques à la santé et à l'environnement que posent les pesticides utilisés à des fins esthétiques au pays.

Le Code de gestion des pesticides interdit la vente et l'utilisation de 20 types d'ingrédients actifs, présents aujourd'hui dans approximativement 200 produits, dont le célèbre pesticide pour gazon 2,4-D. Il est entré en vigueur en 2003 et la dernière phase de son application en 2006.

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Sources:
Marie-Eve Roy
Communication
Équiterre
Tél.: 514 522-2000 poste 232
Cell.: 514 378-0232
mroy@equiterre.qc.ca

Lisa Gue
Analyste de politiques en santé environnementale
Fondation David Suzuki
Tél: (613) 594-5428
Cell: (613) 796-7699
lgue@davidsuzuki.org