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Communiqué de presse  •  3 min

Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois Équiterre préconise la souveraineté alimentaire

Publié le 

Montréal, le 23 juillet 2007 – Dans le cadre de la Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois (CAAAQ), Équiterre a déposé un mémoire intitulé « Choisir l'avenir : se choisir » qui revendique la mise en œuvre d'une stratégie de souveraineté alimentaire. Il formule plusieurs recommandations d'actions collectives concrètes à mettre rapidement en place par les gouvernements pour contrer la crise agricole actuelle. Endettements et faillites des agriculteurs, augmentation du kilométrage parcouru par les aliments, difficulté d'implantation de la relève, surexploitation des sols et empiètement des infrastructure routières sur les terres fertiles sont quelques-unes des conséquences du système alimentaire occidental préconisé par le Québec depuis 40 ans. « Il est temps que l'État réalise qu'il est garant du bien commun, et que les solutions permettant de faire face à cette crise agricole sans précédent et d'assurer notre sécurité alimentaire nécessitent un leadership fort et visionnaire », affirme Frédéric Paré, coordonnateur du programme Agriculture écologique chez Équiterre.

« Il faut orienter les règles du jeu du système alimentaire de façon à nous nourrir prioritairement et à exclure les aliments de la logique de "conquête des marchés" », explique-t-il. « La stratégie qu'Équiterre préconise, appelée "souveraineté alimentaire", considère l'aliment non pas comme une banale marchandise, mais comme la réponse à un besoin essentiel de l'être humain. Elle se traduit à travers les choix de consommation individuels, mais également par différentes mesures collectives dont les réseaux de mise en marché de proximité – comme l'Agriculture soutenue par la communauté (paniers bio), la gestion de l'offre et l'identification claire de la provenance des aliments », ajoute-il.

Une vision nourricière pour le Québec
Parmi ses nombreuses recommandations, Équiterre préconise que soit revue la mission du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation afin d'assujettir ses programmes et interventions à une vision nourricière pour le Québec. « Il faut aussi assurer la création d'un indice de sécurité alimentaire national (indice SAN), dont les principaux indicateurs seraient le niveau d'autosuffisance national, la durabilité écologique du système alimentaire, l'accessibilité économique des aliments et le savoir-faire culinaire, et adopter une politique nationale d'alimentation institutionnelle clairement tournée vers les produits locaux du Québec et préférablement biologiques », explique M. Paré.

« Nous prônons également la mise en place d'un programme de certification des "détaillants alimentaires responsables" qui mettrait en valeur les commerçants qui s'engagent résolument et de façon transparente à favoriser l'alimentation responsable, notamment par la vente de produits du Québec », ajoute M. Paré. « Il est également temps d'étudier la faisabilité d'instaurer dans les grandes chaînes d'alimentation un niveau d'approvisionnement local minimum en produits locaux, rappelle-t-il, puisqu'il importe d'assurer le développement de la transformation des aliments régionaux en région dans l'optique de la souveraineté alimentaire plutôt que du seul développement économique ».

En outre, Équiterre conseille d'adopter une réglementation québécoise sur l‘identification de l'origine des produits alimentaires vendus au Québec et d'assurer leur traçabilité du champ aux tablettes des commerces. Il exhorte également les gouvernements à accentuer la représentation sur le plan international au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) afin de promouvoir les idées de l'exception agricole et de la souveraineté alimentaire ainsi que les moyens d'y parvenir comme la gestion de l'offre et l'achat d'aliments directement des agriculteurs dans les marchés publics, à la ferme, dans les coopératives ou par des réseaux solidaires comme l'Agriculture soutenue par la communauté (paniers bios).

Le « Manifeste du citoyen-mangeur du Québec »
Dans le but de faciliter l'expression des citoyens qui partagent la vision d'Équiterre à l'égard de l'agriculture et de l'alimentation, Équiterre a formulé une déclaration à faire parvenir à la CAAAQ. Jusqu'à maintenant près de 5 000 personnes ont signé ce manifeste : www.equiterre.org/organisme/courriel-mangeurs.

Équiterre travaille depuis 15 ans à la promotion de solutions écologiques, solidaires, territoriales et d'empowerment citoyen en agriculture et en alimentation. Les solutions prônées par Équiterre sont de plus en plus soutenues au Québec, et contribuent à influencer notre rapport collectif au système alimentaire dominant.

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Source :
Amélie Ferland
Équiterre
Tél. : 514 522-2000
Cell. : 514 792-5222
aferland@equiterre.qc.ca

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