Aller à la navigation Aller au contenu

Communiqué de presse  •  3 min

Élections Québec 2007 - L'environnement: le dossier oublié de la campagne - Équiterre rend publique son analyse des engagements des partis

Publié le 

Montréal, le 21 mars 2007 - Afin d'outiller les électeurs dans leur réflexion, Équiterre met à leur disposition une analyse des engagements électoraux des partis politiques québécois, basée sur des valeurs environnementales et sociales dont Équiterre fait la promotion. Cette analyse démontre qu'en général, les partis politiques intègrent dans leurs plateformes plusieurs propositions liées aux enjeux environnementaux et sociaux défendus par l'organisme. « Cependant, nous sommes très déçus que cela ne transparaisse pas dans la campagne électorale qui laisse bien peu de place à l'environnement et aux considérations sociales », déplore Sidney Ribaux, cofondateur et coordonnateur général d'Équiterre. « De plus, la plupart de ces engagements ne sont pas suffisamment clairs ni chiffrés, et contiennent parfois des contradictions flagrantes. Équiterre relève des manques importants dans certains dossiers majeurs comme l'agriculture, la consommation responsable et le financement des acteurs en développement durable », ajoute M. Ribaux.

Les changements climatiques, l'énergie et les transports: un consensus dégagé sur papier
« Bonne nouvelle, notre analyse démontre que les partis accordent généralement de l'importance aux enjeux environnementaux reliés aux changements climatiques, à l'énergie et aux transports », se réjouit M. Ribaux, « Par exemple, tous les partis reconnaissent la nécessité de lutter contre les changements climatiques et l'importance de viser des objectifs d'efficacité énergétique élevés », ajoute le cofondateur d'Équiterre.

L'organisme déplore par contre le manque d'engagements clairs et chiffrés des partis, notamment en ce qui a trait au respect du protocole de Kyoto. Alors que les partis font consensus quant à la nécessité d'agir en changements climatiques, seulement deux d'entre eux, le Parti Vert du Québec et Québec Solidaire, présentent des engagements concrets et formels pour la seconde phase du protocole de Kyoto. Aucun ne précise par ailleurs s'il vise l'atteinte des objectifs de réduction de gaz à effet de serre de 6% en moyenne entre 2008 et 2012 sous les niveaux de 1990, qui sont les engagements du Canada dans le cadre du protocole de Kyoto. De plus, seul le Parti Québécois et le Parti Libéral s'engagent à réduire la dépendance du Québec au pétrole et au gaz naturel, une mesure pourtant intimement reliée à la lutte aux changements climatiques.

« Cette analyse nous permet aussi de constater qu'aucun parti ne se prononce pour un moratoire sur la construction de nouvelles infrastructures routières en milieu urbain. Pourtant, investir dans de nouvelles infrastructures routières est un non sens quand on veut lutter contre les changements climatiques », souligne M. Ribaux, qui relève aussi l'absence de position des partis sur plusieurs dossiers majeurs, comme l'aménagement du territoire et l'étalement urbain.

Agriculture, économie sociale, consommation responsable et financement: les laissés pour compte
Bien que les partis aient su intégrer certains enjeux environnementaux dans leur plateforme, plusieurs dossiers sont laissés de côté. Par exemple, seulement deux partis, le Parti Vert du Québec et Québec Solidaire, ont pris des engagements en faveur de l'identification claire des aliments (provenance, OGM, etc.).

De plus, aucun parti ne s'est engagé à promouvoir des règles commerciales justes et équitables entre le Québec et les pays en voie de développement. Trois d'entre eux, l'Action démocratique du Québec, le Parti Québécois et Québec Solidaire, proposent toutefois de soutenir l'émergence d'entreprises issues du secteur de l'économie sociale et du commerce équitable.

À l'égard du financement, seul le Parti Québécois fait mention d'un réinvestissement pour financer les groupes environnementaux. Aucun engagement n'a été pris afin d'augmenter de 0,3% à 2% du budget de l'État le financement du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP).

Afin que les paroles et les promesses deviennent des actions concrètes, Équiterre suivra de près la mise en œuvre des engagements électoraux du prochain gouvernement du Québec.

Le processus d'analyse
Équiterre a choisi d'analyser les plateformes électorales et certaines déclarations formelles des partis politiques en regard de ses revendications, et d'en présenter les résultats afin que les citoyens puissent tirer leurs propres conclusions et faire un choix éclairé qui respecte leurs valeurs. Les différents angles d'analyse et documents de référence utilisés par Équiterre pour évaluer les propositions de l'Action démocratique du Québec, du Parti Libéral du Québec, du Parti Québécois, du Parti vert du Québec et de Québec Solidaire sont en ligne au www.equiterre.org. Équiterre a concentré son analyse sur les dossiers sur lesquels il travaille, mais invite les citoyens à poursuivre leur réflexion en consultant d'autres groupes environnementaux dont Greenpeace au www.greenpeace.ca et la Coalition Aux arbres citoyens au www.auxarbrescitoyens.com.

Équiterre est un organisme sans but lucratif non partisan ayant pour mission de contribuer à bâtir un mouvement citoyen en prônant des choix individuels et collectifs à la fois écologiques et socialement équitables.

– 30 –

Source:

Amélie Ferland
Équiterre
Tél.: 514-522-2000 poste 234
Sans frais: 1-877-272-6656
Cell.: 514-973-2000
aferland@equiterre.qc.ca
www.equiterre.qc.ca