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Communiqué de presse  •  2 min

Gouvernement du Québec et changements climatiques - Avec le terminal méthanier de Cacouna, un ministre efface les efforts d'un autre

Publié le 

Montréal, 28 juin 2007 – La Coalition Québec Vert-Kyoto, Greenpeace et Équiterre
dénoncent avec vigueur la décision de Québec d'autoriser la construction d'un port
méthanier à Gros-Cacouna, telle que présentée mercredi par le ministre des Ressources
naturelles, Claude Béchard. Ces groupes exigent du gouvernement du Québec qu'il
revienne sur sa décision et fasse preuve de plus de cohérence dans la lutte aux
changements climatiques.

Survenue moins de 24 heures après l'annonce d'une entente volontaire avec les
alumineries sur la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), cette
décision annule pratiquement tous les efforts de cette industrie. En effet, les 150 000
tonnes de réductions projetées d'ici 2012 par les alumineries seront essentiellement
comblées par les 130 000 tonnes de GES que devrait générer le port méthanier de Gros-
Cacouna, soit l'équivalent des émissions produites par 29 000 voitures. « On se demande
bien comment la ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs,
Line Beauchamp, fera pour mettre les bouchées doubles si son collègue aux Ressources
naturelles et prédécesseur à l'Environnement passe son temps à contrecarrer ces efforts »,
interroge Daniel Breton, porte-parole de la Coalition Québec Vert Kyoto.

En plus d'accroître la dépendance envers une énergie fossile, les groupes sont d'avis que
la construction d'un terminal et d'une usine de gaz naturel liquéfié (GNL) à Gros-
Cacouna constitue un fort mauvais choix énergétique, tant du point de vue de la
diversification énergétique que sur le plan environnemental. « Alors même qu'on parle de
plus en plus de nous affranchir de l'importation d'hydrocarbures, cette décision augmente
considérablement notre dépendance envers un carburant de plus en plus dispendieux et
dont nous ne contrôlons aucunement les approvisionnements », lance Hugo Séguin,
coordonnateur du dossier des changements climatiques chez Équiterre. « La décision de
Québec fait en sorte que des milliards de dollars sortiront désormais du Québec pour
acheter à grands frais davantage de gaz naturel, que nous ne produisons pas. Or, nous
pouvons développer ici même d'autres formes d'énergie ».

Le gaz naturel, qu'il soit liquéfié ou gazeux, n'est pas une source d'énergie propre. Il est
constitué de produits fortement émetteurs de gaz à effets de serre (GES) et de polluants
atmosphériques. La liquéfaction, le transport et la regazéification du GNL consomment
énormément d'énergie. « La contribution du GNL à l'augmentation des émissions de
CO2 est exceptionnellement forte, déclare Daniel Breton, de la Coalition Québec-Vert-
Kyoto. « Les procédés permettant de liquéfier le gaz naturel et de le transporter sont
énergivores. Ils augmentent les émissions de 18 à 40 % par rapport aux émissions
couramment produites à partir du gaz naturel obtenu de sources domestiques, par
exemple ailleurs au Canada ». En conséquence, Québec doit se tourner davantage vers
des énergies plus vertes (c.-à-d. toits solaires, géothermie, éolien et efficacité
énergétique).

« On est loin de la coupe aux lèvres », affirme Steven Guilbeault, directeur de
Greenpeace au Québec et responsable de la campagne Climat et Énergie de cet
organisme. « Il n'existe à l'heure actuelle aucun tracé de gazoduc. Et toute proposition de
tracé devra faire à nouveau l'objet d'une évaluation environnementale et publique du
Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) ». Aussi, la construction d'un
port méthanier à Gros-Cacouna pose des risques à la sécurité maritime. « Selon le BAPE,
le passage des méthaniers entre les Escoumins et Gros-Cacouna augmenterait grandement
le trafic maritime. Si la vitesse réduite des navires diminuerait la probabilité de collisions
avec des mammifères marins, aucune étude ne peut à ce jour éclaircir les effets
cumulatifs du bruit marin issu de la navigation sur la population des bélugas du Saint-
Laurent ».

Enfin, soulignons que le rapport du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement
(BAPE) quant au projet de port méthanier à Lévis doit être rendu public avant le 30
juillet.

-30-

Pour plus de renseignements :
Daniel Breton, porte-parole, Coalition Québec Vert Kyoto : 514-799-3553
Suzann Méthot, portable 514-792-1843
Steven Guilbeault, responsable campagne Climat et Énergie, Greenpeace : 514-231-2650
Jocelyn Desjardins, Communications – Relations publiques, Greenpeace : 514-212-5749
Amélie Ferland, Communications, Équiterre : 514-973-2000