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Communiqué de presse  •  2 min

Le lobbying du Canada contre les politiques climatiques de l'Union européenne doit prendre fin

Publié le 

Ottawa, le 7 avril 2011 - Plusieurs groupes de la société civile canadienne demandent aujourd'hui dans une lettre adressée au gouvernement canadien qu’il mette fin à ses efforts de lobby auprès du Parlement européen et de la Commission européenne à propos d’une mesure climatique. Effectivement, le gouvernement canadien tente de les convaincre d’affaiblir une mesure populaire de l'Union européenne qui impose de réduire le contenu en carbone des carburants pour le transport.

Le gouvernement Harper a de nouveau menacé de mener la Fuel Quality Directive de l'Union européenne devant l'Organisation mondiale du commerce si celle-ci contient des exigences plus élevées pour la teneur en carbone du pétrole des sables bitumineux que pour le pétrole conventionnel. La lettre a été envoyée aujourd'hui en prévision de la septième ronde de négociations de l'Accord Économique et Commercial Global Canada-UE qui débute à Ottawa ce lundi. Les notes de synthèse, obtenues grâce à la loi d'accès à l'information, ont confirmé que ces négociations ont servi de prétexte pour que le gouvernement du Canada poursuivre sa campagne afin de porter atteinte à la directive européenne sur les carburants.

« L'Union européenne a le soutien de la communauté scientifique et populaire quant à ses nouveaux règlements sur la qualité du carburant. Ils tentent, et ce, à juste titre, d'éliminer le pétrole sale, ce qui inclura inévitablement les sables bitumineux de l'Alberta », explique Andréa Harden-Donahue, responsable de la campagne énergie et climat pour le Conseil des Canadiens.

La lettre met en évidence de nombreux efforts de lobby incluant deux lettres envoyées par l'ambassadeur canadien à Bruxelles, Ross Hornby, au chef du département de l'environnement de la Commission européenne et une lettre provenant d'un haut fonctionnaire de Ressources naturelles Canada. L'enjeu a aussi été soulevé lors d'une rencontre entre Jose Manuel Barroso, président de l'Union européenne, et le premier ministre Harper. Alors que le gouvernement suggère qu'il y a peu de preuves scientifiques prouvant la haute teneur en carbone des sables bitumineux, une récente étude publiée par la Commission européenne ajoute à la littérature scientifique sur le sujet et confirme que les sables bitumineux ont une empreinte carbone beaucoup plus élevée.

« Les peuples autochtones qui vivent au beau milieu de l'extraction des sables bitumineux ont vu leurs droits humains et leur mode de vie complètement piétinés par la politique énergétique canadienne », ajoute Clayton Thomas-Muller, responsable de la campagne sur les sables bitumineux du Réseau environnemental autochtone.

« Cette façon de faire du lobby auprès de l'UE afin d'affaiblir leur politique climatique est inacceptable. De plus, les traités et règlements commerciaux ne devraient pas outrepasser les priorités sociales et environnementales », est-il expliqué dans la lettre. « Plutôt que de faire du lobby pour amoindrir les efforts des autres pays, le gouvernement du Canada devrait concentrer ses efforts afin de réduire ses émissions, soutenir l'essor d'emplois verts et mieux encadrer les impacts sociaux et environnementaux du développement des sables bitumineux. »

« Il est déplorable de voir autant d'efforts entrepris par nos différents ministères et nos ambassadeurs afin de promouvoir les sables bitumineux à l'étranger, une source d'énergie grandement polluante, alors que notre pays devrait investir massivement dans le développement des énergies propres et des emplois verts », explique Steven Guilbeault, coordonnateur général adjoint d'Équiterre.

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Pour plus d'informations:

Dylan Penner, Conseil des Canadiens, 613-795-8685
Twitter: @CouncilofCDNs

Marie-Eve Roy
Équiterre
514-378-0232