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Communiqué de presse  •  2 min

Les projets d'oléoducs n'auront pas de vrais bénéfices pour l'Est du Canada

Publié le 

Montréal, le 29 août 2013 – À la suite de la sortie aujourd’hui d’une note de l’Institut économique de Montréal (IEDM) vantant les supposés avantages économiques des projets d’oléoducs vers l’Est du Canada, Équiterre et Greenpeace souhaitent rappeler que, pour les organisations environnementales ainsi que de l'avis de plusieurs experts indépendants, il est clair que ces projets sont essentiellement destinés à l'exportation et non à renforcer l'économie de la région, contrairement à ce que soutient la note.

« Encore une fois, l'IEDM manque de transparence et de crédibilité sur le dossier pétrolier au Canada en faisant miroiter d’éventuelles retombées économiques qui n’en sont pas et en omettant de mentionner les risques et les impacts sur l’environnement, l’économie à long terme et la santé des populations », déplore Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie à Greenpeace.

« L’IEDM tente de nous faire avaler une couleuvre lorsqu’il affirme que les oléoducs sont plus sécuritaires que les trains, alors que les deux présentent des risques aussi inquiétants », ajoute-t-il. L’Agence internationale de l’énergie a d’ailleurs conclu que les oléoducs ont déversé trois fois plus de pétrole que les trains pour des distances comparables entre 2004 et 2012 en Amérique du Nord.

L’IEDM prétend également que le train est une solution de rechange aux oléoducs, alors que Goldman Sachs a démontré que le système ferroviaire n’a pas cette capacité. Ceci est d’autant plus vrai que, tel que le Sénat l’a recommandé la semaine dernière, les vieux wagons-citernes du modèle DOT-111 devront être retirés de la circulation car ils sont jugés trop dangereux. Les DOT-111 comptent pour plus de la moitié de la flotte de wagons-citernes en Amérique du Nord.

Les groupes rappellent également que plusieurs économistes canadiens ont souligné publiquement le peu de retombées économiques du projet Oléoduc Énergie Est pour l'Est du Canada, notamment Pierre-Olivier Pineau de HEC Montréal . De toute évidence, très peu d'emplois à long terme seront créés par le projet.

TransCanada a annoncé un projet d'une capacité de 1,1 million barils par jour (b/j), soit un tiers de plus que le controversé projet Keystone XL aux États-Unis piloté par la même compagnie. Or, les capacités de raffinage au Québec ne totalisent qu’environ 400 000 b/j. De plus, lors de l'annonce du projet de pipeline, TransCanada et Irving ont annoncé la construction d'un port voué à l'exportation à St-John. « Il est donc évident que ce pétrole est destiné aux marchés d'exportation et que le raffinage ne se fera pas entièrement à Montréal et à Lévis », dénonce Steven Guilbeault, directeur principal d’Équiterre.

Il est à présent de notoriété publique que les sables bitumineux contribuent aux changements climatiques. Leur production émet 3,2 à 4,5 fois plus de gaz à effet de serre que la production de pétrole conventionnel au Canada ou aux États-Unis.

Par ailleurs, un nombre grandissant d'ingénieurs dénoncent le manque de normes strictes sur la sécurité des pipelines . En effet, Richard Kuprewicz, expert indépendant de plus de 40 ans d’expérience en sécurité d’oléoducs, a soumis un rapport dans le cadre des audiences publiques sur le renversement de la ligne 9 d'Enbridge pour dénoncer le risque élevé de rupture du pipeline et le fait que le système de détection de fuites et les plans d'intervention d’urgence d'Enbridge sont inadéquats selon les normes de l’Office nationale de l’énergie.

Un ancien ingénieur de TransCanada, Evan Vokes, a dénoncé en 2012 l'incapacité de la compagnie de se conformer aux règles dictées par l'Office national de l'énergie. « Combien de signaux d'alarme sont nécessaires avant de réagir? », se demande Steven Guilbeault.

Les organisations somment d’ailleurs le gouvernement du Québec d’annoncer sans tarder les détails de son évaluation environnementale qu’il a promise de réaliser sur le projet d’inversion et d’accroissement du flux du pipeline 9B d’Enbridge.


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Pour plus d’information :

Julie Tremblay, Relations médias, Équiterre, 514-605-2000 jtremblay@equiterre.org
Diego Creimer, Relations , Greenpeace Canada, 514-999-6743 dcreimer@greenpeace.org