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Communiqué de presse  •  3 min

Apprentissage et défis de l'analyse d'efficacité de la Maison du développement durable

Publié le 

Montréal, le 30 janvier 2018 - Après 6 ans d’opération, Équiterre et la Maison du développement durable (MDD) dévoilaient aujourd’hui le premier bilan de la performance énergétique de ce premier bâtiment certifié LEED® Platine Nouvelle construction (NC) au Québec.

Cette analyse pourra outiller les acteurs et gestionnaires du milieu du bâtiment sur les enjeux d’évaluation énergétique, au moment où le gouvernement du Canada vient d’annoncer un investissement de 182 millions pour renforcer l’efficacité énergétique et lutter contre les changements climatiques en améliorant les pratiques de conception, de rénovation et de construction de nos maisons et immeubles. Il est aussi important de rappeler que les bâtiments utilisent 40 % de l’énergie consommée dans le monde.

Le défi de la performance : mesurer pour avancer

Pour parvenir à mesurer la performance énergétique de ce bâtiment conçu en vue d’une performance exemplaire, l’équipe du projet a du se confronter au manque d’outils disponibles et aux défis d’une telle analyse, qui plus est dans le dans le contexte de la gestion énergétique d’un bâtiment hors norme. Le principal constat de cette démarche : un bâtiment ne peut être réellement performant sans que son équipe d’opération travaille de façon permanente à son optimisation énergétique. Un exercice de transparence et de données ouvertes sur l’efficacité énergétique des bâtiments qui rejoint le volet démonstratif de la MDD. Une pratique qu’Équiterre souhaite voir s’élargir à tout le milieu de l’environnement bâti, tel que recommandé dans son Livre blanc : « Politiques fédérales pour des bâtiments sobres en carbone ».

« Bien que cette aventure énergétique s’est révélée être un parcours semé de défis et d’apprentissages, ce fut un exercice nécessaire, autant pour l’équipe, que, nous l’espérons, pour le milieu du bâtiment » a expliqué Normand Roy, chargé de projet en bâtiment durable chez Équiterre et porteur du projet. « Nous espérons que ce chantier contribuera à faire avancer la réflexion sur la performance énergétique de nos bâtiments et à outiller les acteurs et décideurs du milieu en ce sens ».

De nouveaux outils et méthodologies pour l’analyse du bâtiment

Devant le manque d’outils et les défis pour mesurer de nombreuses données quant à l’efficacité énergétique des bâtiments, l’équipe d’Équiterre a du faire preuve d’ingéniosité en imaginant de nouveaux outils et méthodologies pour les fins de cette analyse. Notamment :

  • une liste inédite des bâtiments les plus performants au monde, (soit 19 édifices à bureaux situés dans 9 pays sur 3 continents) dressée pour fins de comparaison et
     
  • une borne interactive présentant en temps réel les économies totales réalisées grâce à des stratégies d’efficacité énergétiques mises de l’avant à la MDD.

Notons toutefois que certaines spécificités de la Maison du développement durable (comme la présence d’un service de location de salles et d’un bistro, et les normes obligatoires élevées en vigueur au Québec quant à la qualité de l’air qui dépassent les besoins réels de l’édifice), jouent probablement en défaveur du bâtiment dans le cadre d’analyses comparatives.

Quelques faits saillants de l’analyse de l’efficacité énergétique de la MDD

  • En date du 17 janvier 2018, la MDD avait économisé 517 890 $ en énergie en un peu plus de 5 ans, grâce à ses stratégies d’efficacité énergétique comme la géothermie, la récupération d’énergie sur l’air vicié, son mur végétal, son enveloppe performante, le changement des points de consigne des pièces inoccupées, ses appareils d’éclairage efficaces, la gestion automatisée de l’éclairage, ses robinets économes automatiques et la récupération de chaleur sur l’eau chaude
     
  • La MDD se compare avantageusement à la moyenne des édifices à bureaux canadiens (-33 %), mais
     
  • Elle consomme 2,32 fois plus que ce que prédisait la simulation énergétique et se compare désavantageusement à un groupe de bâtiments reconnus comme très performants (+33,9 %).
  • En utilisant les mêmes coûts d’énergie que ceux utilisés pour les calculs de simulation en 2011, mais sur la base de sa consommation réelle, la MDD ne coûte que 17 % moins cher en énergie que le bâtiment référence, alors que la simulation réalisée pour l’obtention des crédits LEED® prédisait une économie financière de 64 %.

Forts de ces apprentissages, la MDD a retenu les services d’une firme spécialisée en écosystèmes énergétiques pour réaliser, dès décembre 2017, un projet d’optimisation devant entrainer des économies financières supérieures à 35 % pour le bâtiment.

❯ Pour consulter le rapport : equiterre.org/mddenergie

Pour réécouter la conférence en webdiffusion 
 

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Pour plus d'information ou demandes d'entrevues :

Camille Gagné-Raynauld
Relations médias, Équiterre
cgraynauld@equiterre.org, 514.701.8134