Qui dit « Jour de la Terre » dit tsunami d’articles et de billets de blogue qui nous rappellent pour la énième fois qu’il faut amener notre sac réutilisable à l’épicerie, qu’on doit composter ou acheter tel produit en coton écoresponsable-qui-va-planter-un-arbre-à-chaque-achat.
Et oui, toute action est importante : ce texte n’est pas un désaveu du pouvoir des gestes individuels, mais plutôt un appel à penser différemment, dans une perspective de déconsommation. Car le simple fait de refuser de participer à la surconsommation, de ralentir et de réfléchir à comment faire autrement peut non seulement contribuer à notre bien-être, mais peut aussi avoir un impact positif sur la planète.
Voici donc 4 gestes écologiques que vous ne soupçonniez pas pour souligner le Jour de la Terre: des gestes simples pour contribuer à la réflexion et à faire bouger les choses collectivement.
1. Faire la sieste
Le pouvoir écologique insoupçonné du sommeil
On nous répète partout de passer à l’action (y compris sur le site d’Équiterre)! Il faut agir! Faire vite! Le temps presse! Signez la pétition! Venez marcher! Écrivons à nos élu.e.s! C’est notre dernière chance!
Ouf...
Tout ceci est vrai. Le sentiment d’urgence est bien réel et un moteur de changement important.
Mais vous savez quoi? En ce Jour de la Terre, après avoir participé à une marche ou une activité près de chez vous, pourquoi ne prenons-nous pas un moment pour ralentir et refaire le plein d’énergie pour continuer la lutte?
Dormir est le geste écolo par excellence : il n’entraîne l’exploitation d’aucune ressource, ne détruit aucun milieu humide, ne dézone pas de terres agricoles et n’émet aucun GES.
Alors que tout nous crie d’accélérer, pour mieux avancer, parfois, ralentir est la prescription idéale.
Trouvez le bonheur dans le ralentissement, la déconsommation
2. Découvrir et nommer ce qui nous entoure
On aime ce que l’on connaît. On protège ce que l’on aime.
Nous sommes entouré de nature et de biodiversité (même en ville!), mais nous sommes plusieurs à être incapable d’identifier la plupart des choses qui nous entourent, qu’il s’agisse d’un arbre, d’un ruisseau, d’un oiseau ou d’un champignon.
Pourtant, notre connaissance d'un être vivant, y compris notre capacité à le nommer, est étroitement liée à comment nous le percevons. Et cet être vivant n’« existe » jamais autant pour nous que lorsque nous pouvons l’identifier, un peu comme les humains dans nos vies au fond.
« Oh regarde, un cardinal à poitrine rose », c’est plus puissant que « Ah…un oiseau ».
La façon dont nous percevons le monde naturel influence notre relation avec lui, qui à son tour influence la façon dont nous agissons pour en prendre soin et le protéger. Nommer les choses est un geste écologique important et rempli de sens.
Le Jour de la Terre est donc une belle occasion pour apprendre le nom de trois nouvelles affaires, non? Commençons par trois! Allons dehors. Réapprenons à nous émerveiller.
Réparer ou entretenir quelque chose
Gratification, économies et écologie
Depuis quelques années, voire des décennies, nous avons perdu le contrôle sur nos objets : un peu par habitude, mais aussi à cause de la nature de nos systèmes axés sur l'extraction de ressources, la croissance infinie et la surconsommation.
C’est pourquoi le Jour de la Terre est une belle occasion de reprendre un peu de ce contrôle sur ses objets en prenant soin ou en les réparant.
Un meuble à vernir, des pièces à remplacer sur un lave-vaisselle, une poussette à nettoyer, une planche à découper à huiler, une machine à café à détartrer…toutes ces petites tâches que l’on a tendance à repousser au quotidien sont autant de gestes qui prolongent la durée de vie de nos possessions et évite la production d’objets neufs, ce qui met une pression inutile sur le vivant et les ressources planétaires et le climat.
En plus, réparer ou entretenir quelque chose, c’est une expérience gratifiante. Boost de dopamine presque garanti!
Additionner les forces
Finalement, la meilleure manière de rendre ces gestes d’autant significatifs, c’est de les partager avec quelqu’un : une amie, un parent, un enfant, un voisin, une collègue.
Sur le plan climatique et environnemental, un geste individuel a toujours moins d’impact que lorsqu’il est porté par l’énergie du nombre, la diversité des stratégies et la cohérence du collectif.
Si la majorité de la population (et en particulier nos décideurs) ne retenaient que cela, plus personne n’aurait besoin d’écrire des top 4 pour le Jour de la Terre.
Nous avons le pouvoir de changer les choses
Take action