Montréal, Québec, le mercredi 22 juin 2022 - Équiterre, Greenpeace, Nature Québec et le ROEÉ unissent leur voix pour dénoncer le lancement de la première offre commerciale de biénergie dévoilée cet après-midi à Québec par Hydro-Québec et Énergir en compagnie de M. Jonatan Julien, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, et de M. Benoit Charette, ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Pour ces groupes, il s’agit d’une stratégie de sauvetage des actifs d’Énergir camouflée sous les allures d’une bonne nouvelle pour le climat.
Ils expliquent que «Si la biénergie peut être acceptable en contexte transitoire, c’est-à-dire en attendant la fin de vie utile des appareils au gaz déjà existants, en aucun cas elle ne peut servir de prétexte pour justifier le renouvellement d’appareils au gaz ou pire, le branchement de nouvelles propriétés sur le réseau gazier comme le permet l’entente Hydro-Québec-Énergir».
Ils questionnent d’autant plus l’entente que selon les documents déposés à la Régie de l’Énergie, les clients d’Énergir devront s’engager à consommer du gaz fossile (aussi appelé gaz naturel) pour une période minimale de dix ans pour pouvoir adhérer au programme biénergie. Pourtant, ni Énergir ni le gouvernement du Québec ne peuvent garantir que le prix de gaz ne doublera pas à court ou à long terme. Énergir et Hydro-Québec font porter un risque indu à la clientèle. Il serait plus économique pour la clientèle d’utiliser une thermopompe couplée à un accumulateur de chaleur tout en décarbonant complètement le chauffage.
Le gaz fossile dans les bâtiments résidentiels, commerciaux et institutionnels du Québec représente 6% des gaz à effet de serre de la province, mais n’est pas un mal nécessaire. Les solutions de rechange réellement compatibles avec nos objectifs environnementaux sont prêtes à être mises en place rapidement. Tout acteur souhaitant être pris au sérieux dans ses engagements envers le climat devra agir en conséquence et fermer sans plus tarder le robinet du gaz fossile dans les bâtiments. Il n’y a plus de temps à perdre avec de fausses solutions.
Les groupes concluent que « l'entente sur la biénergie va à l'encontre de l’urgence climatique. Le Québec doit sortir rapidement des énergies fossiles et non verrouiller sa dépendance comme il est proposé ici. C’est une mauvaise entente pour les clients d’Énergir qui seront emprisonnés dans un risque indu, pour les clients d’Hydro-Québec qui payent la note sans rien recevoir en retour, pour Hydro-Québec qui se prive de revenus, et c’est surtout une mauvaise entente pour l’environnement. Le seul gagnant, c’est Énergir ».
POUR INFORMATIONS
Gabriel Marquis, responsable des communications, Nature Québec
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Anthony Côté Leduc, relations médias, Équiterre
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Jean-Pierre Finet, analyse, Regroupement des organismes environnementaux en énergie, 514-515-1957 | jpierre.finet@gmail.com