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Québec, le jeudi 15 juin 2023 - Alors que la mauvaise qualité de l’air et que la circulation automobile affectent disproportionnellement la basse-ville de Québec depuis plusieurs décennies, la société civile de la Capitale-Nationale se mobilise pour réclamer que le ministère des Transports et de la Mobilité durable agisse pour des quartiers favorables à la santé, à la sécurité et à la qualité de vie.
Les personnes représentantes des groupes environnementaux, communautaires, en habitation et citoyens se sont rassemblées aujourd’hui sur la passerelle Lee de l’autoroute Laurentienne pour réclamer que le gouvernement profite de l’abandon du projet de tunnel autoroutier Québec-Lévis pour concrétiser la conversion des autoroutes Laurentienne et Dufferin-Montmorency en boulevards urbains.
« Avec la fin du troisième lien, il y a un besoin d’appuyer sur l’accélérateur pour les boulevards urbains Laurentienne et Dufferin-Montmorency, des projets exceptionnels, qui ont le potentiel d’améliorer la santé, la sécurité, la qualité de vie et la mobilité durable dans nos quartiers! », affirment les groupes.
Un enjeu de santé publique
Les organisations rappellent qu’au mois de mars dernier, un rapport de la Direction de la santé publique préparé dans le cadre du projet Mon environnement, ma santé pour le secteur Limoilou, Vanier et Basse-Ville recommandait de « Planifier une réduction de la capacité routière de manière à favoriser le transfert modal, notamment par la conversion d’autoroutes en boulevards urbains (ex. : les autoroutes Dufferin-Montmorency et Laurentienne) ». Il s’agit également de la volonté de la Ville de Québec.
« La circulation motorisée pose des problèmes de santé publique bien documentés : qualité de l’air, sécurité routière, pollution sonore, etc. Les autoroutes urbaines ont éventré et enclavé nos villes et à Québec, plusieurs quartiers leur payent encore aujourd’hui un lourd tribut. Il est temps de leur redonner une échelle humaine pour accompagner le virage vers la mobilité durable. Le réaménagement des secteurs permettra également un verdissement à grande échelle, au bénéfice de la santé et de la qualité de vie des résidents», affirme Jeanne Robin, directrice principale de Vivre en Ville.
Une opportunité de redévelopper les quartiers au profit de la population
Les deux autoroutes offrent des opportunités bien différentes : les groupes identifient le développement d’habitations et de services du côté de Laurentienne, alors que du côté de Dufferin-Montmorency, c’est plutôt l’accès au fleuve, le verdissement et la réalisation de la phase IV de la promenade Samuel-de-Champlain qui s’imposent. Toutefois, dans les deux cas, les groupes conviennent de l’importance que ces conversions se fassent avant tout pour les communautés locales et d'éviter la gentrification.
« Il est essentiel que les réaménagements de ces secteurs se fassent d’abord et avant tout pour les communautés locales. Le réaménagement de Laurentienne est une occasion unique de développer l’offre de logements sociaux et communautaires à proximité des services, dans un secteur qui comprend des quartiers à forte défavorisation matérielle comme Lairet et Vanier. Les projets de boulevards urbains doivent contribuer à améliorer la qualité de vie des ménages qui résident dans ces quartiers, et non contribuer à les en chasser. », affirme François Labbé, directeur de la Ruche Vanier.
« L’autoroute Dufferin-Montmorency n’aurait jamais dû être construite. C’est une erreur du passé et il y a une foule de raisons pour lesquelles on doit aujourd’hui la convertir en boulevard urbain. Sa transformation permettra de nous redonner à tous de multiples accès au fleuve, elle permettra à la nature de reprendre ses droits sur de vastes espaces et elle permettra de créer un long corridor de biodiversité interconnecté à ceux de plusieurs rivières du secteur. Cette transformation permettra aussi que la phase IV de la promenade Samuel-de-Champlain se réalise enfin et, ne l’oublions pas, de faire disparaître un tronçon d’autoroute qui a fait beaucoup trop de victimes et de tragédies. », ajoute Patrick Albert, vice-président de la Table citoyenne Littoral Est.
L’occasion de rêver la mobilité durable
« Soyons francs, l’abandon du projet de troisième lien rend possible une panoplie de possibilités en matière de mobilité. Parmi celles-ci, la conversion des autoroutes Laurentienne et Dufferin-Montmorency en boulevards urbains, qui fait consensus au palier municipal et qui fait rêver les citoyennes et citoyens des quartiers avoisinants. Saisissons l’occasion historique de rêver à une mobilité plus durable et plus sécuritaire en désenclavant nos quartiers et en favorisant l’interconnexion pour les déplacements à pied, à vélo et en transport commun. Le potentiel est énorme! », souligne Angèle Pineau-Lemieux, porte-parole d’Accès transports viables.
L'initiative bénéficie de l’appui des groupes cités ci-dessous, ainsi que de :
Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale
Fédération des coopératives d’habitation de Québec, Chaudière-Appalaches
Conseil de quartier de Vanier
Citations des partenaires
« Avec une nouvelle mobilité qui se dessine à Québec grâce à l'arrivée prochaine du tramway et l'augmentation des infrastructures de transports actifs, il est tout à fait logique de restreindre les flux autoroutiers se déversant dans les quartiers résidentiels qui forment le centre-ville de Québec. Il est temps de réviser l'aménagement urbain, de favoriser une mobilité durable et une meilleure qualité de vie pour les résidents tout en offrant une expérience bonifiée pour les visiteurs. » - Alizée Cauchon, directrice adjointe des relations gouvernementales d’Équiterre.
« La présence de ces autoroutes en milieu urbain à Québec est catastrophique du point de vue environnemental. Alors que les transports demeurent notre principale source d’émissions de gaz à effet de serre, la seule option possible pour faire face à la crise climatique et encourager les gens à opter pour les transports actifs et collectifs est de favoriser la diminution de la capacité routière. C’est ce que permettrait la conversion de Laurentienne et Dufferin-Montmorency en boulevards urbains apaisés. » - Alexandre Turgeon, directeur général du Conseil régional de l’environnement de la Capitale-Nationale.
« Dans un contexte de requalification urbaine de Place fleur de Lys, il est primordial de décloisonner les quartiers Vanier et Limoilou pour accueillir une circulation douce et augmenter les espaces verts. Cette requalification en boulevard urbain pourrait permettre l’aménagement et l’implantation de nouvelles unités de logements sociaux et abordables. » - Bruno Dion, coordonnateur d’Action-Habitation au développement des affaires et des partenariats.
« Deux importants rapports quant à la grave problématique relative à la qualité de l’air dans Limoilou, Basse-Ville et Vanier ont été publiés cette année. La nécessité d’atténuer l’impact du transit automobile, générateur d’importantes quantités d’émissions polluantes, y a été clairement identifiée. Afin de réduire l’intensité du trafic, le gouvernement du Québec devrait donner suite à cette recommandation et, ne serait-ce que pour des raisons de santé publique, procéder à la nécessaire transformation en boulevards urbains des autoroutes Laurentienne et Dufferin-Montmorency » - Raymond Poirier, président du conseil de quartier du Vieux-Limoilou.
« La reconfiguration de l’autoroute Dufferin-Montmorency en boulevard urbain sera une opportunité de réaménager les berges de Beauport pour redonner un accès au fleuve aux citoyens. Imaginez une promenade accessible pour tous de la baie de Beauport au pont de l'Île-d'Orléans où vous pourrez admirer le panorama de ce majestueux fleuve. Que ce soit pour faire du vélo, de la marche ou tout simplement passer du bon temps entre amis ou en famille, les résidents de Beauport et sûrement d’ailleurs s'approprieront rapidement ce lieu. » - Éric Courtemanche Baril, président du conseil de quartier du Vieux-Bourg.
« L’autoroute Dufferin-Montmorency est une cicatrice hideuse dans notre quartier, ainsi qu’une source de pollution et de bruit qui empêche l’accès direct au fleuve et gâche l’utilisation de notre beau parc urbain, le Domaine Maizerets. Cette autoroute largement surdimensionnée est une invitation à la vitesse excessive qui cause des accidents de façon récurrente et ce ne sont pas les radars photo qui changent la situation. La population de Maizerets, qui est parmi les plus défavorisée de Québec, mérite mieux! » - Martial Van Neste, vice-président du conseil de quartier de Maizerets.
« Dans Lairet, il est important d'atténuer les barrières physiques qui isolent le quartier et ses résidents des autres quartiers centraux, nuisent à la perméabilité et à la mobilité active sécuritaire. Ce n’est pas normal que les citoyens doivent littéralement traverser une autoroute entre Lairet et Vanier pour aller faire des courses et éventuellement pour profiter du nouveau développement du secteur Fleur de Lys et des services qui y seront offerts. Le projet de transformation de l'autoroute Laurentienne en boulevard urbain, au moins jusqu'au boulevard des Cèdres et au mieux jusqu'à Félix Leclerc, doit être mis en chantier rapidement! » - Flora Charlet, secrétaire du conseil de quartier de Lairet.
« La construction de l’autoroute Laurentienne est venue couper Saint-Sauveur des autres quartiers. À pied ou à vélo, les options pour traverser d’est en ouest sont carrément dangereuses. Pour aider des secteurs plus défavorisés comme les nôtres, c’est important de créer des options de mobilité plus efficaces, agréables et sécuritaires pour faciliter les déplacements entre nos quartiers afin de rejoindre les commerces et services de proximité, les pôles d’emploi, de santé ou d'éducation, particulièrement avec l’arrivée du tramway et la transformation du secteur Fleur de Lys. » - Myriam Nickner-Hudon, présidente du Conseil de quartier de Saint-Sauveur.
« Les principes de développement durable, tels que la densification, l’augmentation de l’utilisation du transport actif et collectif et le verdissement sont une priorité pour nous. La qualité de vie des citoyens est affectée négativement par la circulation de transit ainsi que par la pollution atmosphérique et sonore. Afin de mieux connecter les quartiers de la Ville, il est important que des efforts soient déployés afin de faciliter et sécuriser l’accès aux quartiers centraux via des modes de transport actifs et collectifs tout en cessant de prioriser l’automobile. » - Alexandra-Maude Grenier, présidente du Conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste.
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Anthony joined our communications team as Media Relations Officer in March 2020 to help highlight Équiterre's messages and mission.
Having worked for nearly five years as a web journalist for TVA Nouvelles platforms and as Digital Marketing Coordinator at outdoor equipment manufacturer SAIL, his professional background has enabled him to develop versatility and expertise to help Équiterre make its mark in today's media ecosystem.
Anthony holds a Bachelor's degree in Communications from the Université de Montréal and is a recipient of the Grand prix Pierre Dufault from Promédia, Quebec's leading radio and television school.