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C’est la saison des inscriptions aux camps d’été. Il faut coordonner pendant 9 semaines l’horaire de 5 personnes : travail, vacances, CPE, camp de jour, séjours chez Mamie et, pour mon fils de 8 ans et ma fille de 11 ans, le camp nature. Quel casse-tête! Et il faut faire vite puisque les places sont limitées!
C’est un beau problème à avoir. Pour plusieurs parents, avec moins de vacances et moins d’argent, les choix sont beaucoup plus limités.
Pourtant, tous les enfants devraient avoir la chance de participer à un camp comme celui de Kanawana, offert par le YMCA chaque été. Il s’agit d’une immersion de 12 jours dans la nature. Les études démontrent d’ailleurs que ce genre d’expérience amène presque systématiquement un épanouissement des enfants qui y participent. On y apprend à apprécier la nature ainsi que le respect des autres, la vie en communauté et l’autonomie. Des apprentissages dont on se souvient toute la vie.
Mes enfants sont privilégiés. Leurs écoles (publiques) sont ouvertes aux nouvelles idées, aux débats et sont membres du réseau des Écoles vertes Brundtland. Elles offrent des activités sportives, communautaires et culturelles pendant et après les cours et l’environnement fait partie des valeurs intrinsèques et opérationnelles de l’école.
Par contre, à ma grande surprise, ma fille de 11 ans n’a toujours pas reçu d’enseignement formel sur l’environnement. En fait, au Québec, il est possible d’obtenir un diplôme d’études secondaires sans jamais avoir été exposé à un cours sur la protection de l’environnement. Cette matière est abordée par plusieurs enseignants, mais c’est complètement à leur discrétion. Et lorsque c’est le cas, l’enseignant doit l’intégrer à une matière de base (histoire, géographie, français, mathématique, etc.).
Pourtant, après 30 ans de débat public, ce sont seulement une minorité d’adultes canadiens qui comprennent réellement la science des changements climatiques et l’importance des bouleversements à venir. Ne serait-il pas grand temps d’intégrer cette matière au curriculum scolaire? Comment ferons-nous face à la plus grande menace pour l’humanité si une majorité de citoyens ne comprennent même pas la menace?
Et comme le souligne constamment David Suzuki, comment pouvons-nous nous attendre à ce que les citoyens se préoccupent de la disparition de grands espaces naturels et d’espèces s’ils habitent sur le bitume et ne vont que rarement dans la nature?
Bien entendu, les YMCA, les scouts et, plus récemment, de petites fermes biologiques, offrent des camps abordables. Mais ces organismes ne peuvent pas remplacer un programme universel et accessible à tous. Tous les enfants d’âge scolaire devraient bénéficier de 2 semaines d’immersion en nature chaque année.
Le seul risque de ma proposition est qu’à la fin des deux semaines, votre enfant, comme ce fut le cas de ma fille l’année passée, voudra rester encore au camp. Le cas échéant, c’est un autre beau problème à avoir!