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Les pesticides qui mettent les abeilles en péril ont fait couler beaucoup d’encre dernièrement. Les abeilles – ces importantes pollinisatrices, de qui dépendent 70 % de nos cultures et 35 % de notre production alimentaire - connaissent des taux de mortalité alarmants durant la période de semis. Les pesticides néonicotinoïdes (« néonics ») utilisés pour traiter les semences de maïs - entre autres - sont directement impliqués dans ce déclin.
Les abeilles ne sont pas les seules victimes : les néonics pourraient également affecter le cerveau humain et le système nerveux. Certains néonics sont reconnus comme pouvant potentiellement perturber le système hormonal et causer des effets néfastes sur la reproduction.
Récemment, un groupe international de scientifiques indépendants dévoilait ses résultats après avoir analysé plus de 1 100 publications sur les néonicotinoïdes révisées par des pairs – un travail colossal réalisé sur 4 années. Leur conclusion : « …il existe suffisamment de preuves évidentes des préjudices pour mettre en route des mesures réglementaires ». Leur analyse met en lumière un risque élevé non seulement pour la santé des abeilles, mais également pour un grand nombre d’espèces utiles, dont les papillons, les vers de terre, les oiseaux et une grande diversité d’invertébrés bénéfiques, en contaminant les sols, la végétation, les eaux souterraines et de surface et les habitats aquatiques et marins.
Parallèlement, une étude québécoise démontre que le traitement des semences par les néonics n’augmente pas le rendement des cultures agricoles. Pourquoi les utilise-t-on encore? En 2013, l’Europe a imposé un moratoire sur l’usage de trois néonics sur des cultures attirant les abeilles. L’usage de ces pesticides demeure pourtant très répandu au Québec et au Canada. L’Agence de règlementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada indique que les néonics utilisés sur les semences de maïs ont contribué aux mortalités d'abeilles observées au Québec et en Ontario.
ÉQUITERRE ET LA FONDATION DAVID SUZUKI PASSENT À L'ACTION
En juin 2015, Équiterre et la Fondation David Suzuki ont demandé aux élus québécois et canadiens de se ranger du côté de la science et d’interdire l’usage des néonics. Voici le texte de la lettre envoyée par plus de 37 000 Québécois (et 90 000 Canadiens au total) :
Monsieur le Premier Ministre, Messieurs les Ministres du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques, de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation et de la Santé et des Services sociaux,
Je vous écris pour porter à votre attention les résultats d’une importante étude sur les pesticides néonicotinoïdes (« néonics »).
Le 25 juin, le Groupe de travail sur les pesticides systémiques (Task Force on Systemic Pesticides) – un groupe international de scientifiques indépendants - a publié les résultats d’une analyse complète de 800 publications sur les néonics révisées par des pairs. Leur analyse met en lumière un risque élevé, non seulement pour la santé des abeilles, mais également pour un grand nombre d’espèces utiles, dont les papillons, les vers de terre, les oiseaux et une grande diversité d’invertébrés bénéfiques en contaminant les sols, la végétation, les eaux souterraines et de surface et les habitats aquatiques et marins. Des effets si vastes font peser une menace sur les écosystèmes planétaires si l’usage de ces pesticides se poursuit. Les auteurs de l’étude concluent : « …il existe suffisamment de preuves évidentes des préjudices pour mettre en route des mesures réglementaires ».
Je suis également préoccupé par les effets possibles des néonics sur la santé humaine, à travers l’exposition par l’eau et les aliments. Les néonics peuvent potentiellement affecter le cerveau humain et le système nerveux. Certains néonics sont reconnus comme pouvant potentiellement perturber le système hormonal et causer des effets néfastes sur la reproduction.
En 2013, l’Europe a imposé un moratoire sur l’usage de trois néonics sur des cultures attirant les abeilles. L’Agence de règlementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada indique que les néonics utilisés sur les semences de maïs ont contribué aux mortalités d'abeilles observées au Québec et en Ontario. L’usage de ces pesticides demeure pourtant très répandu au Canada.
Vous pouvez changer cela. Le gouvernement du Québec doit interdire l’usage et la vente des néonics sans délais.