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À la croisée des chemins en matière de climat et d’aménagement, le Québec fait également face à une crise d’une ampleur inégalée : la pandémie de COVID-19. Alors que celle-ci a mis en lumière et accentué les multiples vulnérabilités – économiques, sociales et environnementales – de notre société, le secteur du transport en commun a été disproportionnellement affecté. Toutefois, le choc de la crise sanitaire ne remet pas en question le rôle essentiel, tant sur le plan économique et que social, du transport collectif. Son développement demeure aussi une des clés de la lutte contre les changements climatiques.
C’est dans ce contexte qu’Équiterre et Vivre en Ville saluent l’élaboration du Plan stratégique de développement du transport collectif (PSD) et l’énoncé de principes résolument en faveur de de la mobilité durable. Les deux (2) organisations joignent leur voix pour soumettre leurs recommandations à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).
Ce mémoire n’analyse pas en détail la planification présentée dans le PSD. Il se concentre plutôt sur l’approche qui guidera sa mise en œuvre, et soumet des recommandations précises notamment en ce qui a trait au financement du transport collectif et à l’implantation de mesures préférentielles pour bus.
Avec une entrée en vigueur prévue en 2021, le PSD sera ajusté annuellement et révisé tous les cinq (5) ans. Son objectif est le suivant :
« D’ici 2050, la majorité des déplacements des citoyens de la région métropolitaine est réalisée en modes actifs et collectifs, contribuant à une importante réduction de la congestion routière et des émissions de GES, ainsi qu’à la vitalité économique»
Équiterre et Vivre en Ville appuient cet objectif cohérent avec plusieurs cibles nationales, régionales et locales. Pour l’atteindre, l’ARTM devra se donner les moyens de ses ambitions et agir efficacement. À ce titre, les recommandations présentées dans ce mémoire abordent sept (7) enjeux centraux :
• L’adoption de cibles arrimées aux engagements nationaux et internationaux du Québec ;
• La prise en compte de l’opportunité historique que représente ce premier PSD à la lumière de la crise climatique et de la pandémie de COVID-19 ;
• L’arrimage de la planification du transport collectif à l’aménagement du territoire pour créer des milieux de vie durables ;
• La pérennisation des revenus visant à financer le transport collectif, notamment à l’aide de mesures écofiscales pour accroître sa résilience ;
• La prise en compte des revers potentiels liés à l’utilisation de voies réservées ;
• L’augmentation de l’offre de services et le développement de projets structurants en parallèle à l’électrification progressive des flottes d’autobus ;
• La mise en place d’un système de gouvernance objectif et transparent.
En tant qu'acteur central de la gouvernance des transports collectifs dans la région de Montréal, mais également au Québec, l’ARTM doit faire preuve d’exemplarité et de leadership en s’inspirant des meilleures pratiques à travers le monde afin de favoriser la création de réseaux de transport et de milieux de vie durables.