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Depuis plusieurs années, les études sur le climat sont formelles : nous sommes confrontés à des événements météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents et les changements climatiques sont bien réels.
Ces constats se sont renforcés ces dernières semaines à l’approche de la COP23 :
- Le plus récent rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) nous apprend que les changements atmosphériques observés depuis les 70 dernières années sont sans précédent, et que les émissions de GES sont toujours à la hausse : « Les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone (CO2) ont augmenté à un rythme record en 2016, atteignant le niveau le plus élevé depuis 800 000 ans ».
- 2017 en est voie d’être l’année la plus chaude jamais enregistrée alors que 2016 détient présentement ce triste titre, précédée de 2015, 2014… La température à la surface de la Terre en 2016 a été la plus chaude depuis que l’enregistrement de ces données a commencé en 1880, selon des analyses indépendantes de la NASA et du National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).
Source : NASA/Goddard Space Flight Center Scientific Visualization Studio
L’Accord de Paris; quessé ça donne?
On nous demande souvent à quoi servent les grandes rencontres comme celle de Paris en 2015 ou encore celle qui vient de débuter à Bonn. L’organisation scientifique Climate Action Tracker a fait une analyse pour étudier le scénario d’augmentation des températures prévu d’ici 2100 sans les engagements de Paris, par rapport au scénario tenant compte des engagements pris par les pays lors de l’Accord de Paris.
Le résultat est pour le moins surprenant : sans les engagements de l’Accord de Paris, la température moyenne de la planète augmenterait d’environ 3,6°C, alors que grâce à Paris, cette augmentation ne serait plus que de 2,7°C. Presqu’un degré Celsius de moins, c’est énorme, mais hélas insuffisant puisque l’un des objectifs ultime de Paris est de limiter le réchauffement à 2°C, voire même 1,5°C. Il nous faut donc faire plus.
Source : Climate Action Tracker
Les émissions de GES des pays
Les émissions des pays du G20 comptent pour 74 % des émissions globales de gaz à effet de serre. Les émissions moyennes annuelles per capita sont de 7 tCO2e.
Les émissions du Canada représentent près de 2 % des émissions globales.
COP23 a pour but de mettre en oeuvre ce « dialogue constructif » (facilitative ou talanoa dialogue) entre les pays, pour arriver à déterminer la cible de GES que chaque État signataire de l’Accord de Paris a le droit d’émettre pour atteindre l’objectif de limiter le réchauffement global à 2°C, ou mieux, 1.5°C. En ce moment, les cibles soumises par toutes les parties ne sont pas suffisamment ambitieuses pour rencontrer cet objectif. Un grand défi, qui soulève de nombreuses questions d’équité entre les pays développés et les pays en développement, ces derniers émettant beaucoup moins de GES mais étant les premiers aux prises avec les impacts des changements climatiques.
Les 100 sociétés les plus polluantes émettent à elles seules ¼ des émissions mondiales, et l’ensemble des pays du G20 représentent les ¾ des émissions (selon le 8e rapport du PNUE).
Si nous ne mettons pas collectivement d’effort supplémentaire, l’humanité aura consommé 80 % de son « budget carbone » en 2030, c’est-à-dire la quantité de CO2 qu’elle peut encore relâcher dans l’atmosphère sans dépasser 2 °C de réchauffement.
Source : IPCC
CONTENU SUPPLÉMENTAIRE :
Dans cette capsule publiée le 11 septembre 2017 :
1. Qu’est-ce que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)?
2. Quelles ont été les principales observations du GIEC au fil des ans?
3. Quels sujets ont été discutés cette semaine à Montréal?
4. Quelles sont les plus récentes avancées de la science des changements climatiques?
5. Le Canada peut-il toujours atteindre ses engagements de l’accord de Paris?
6. Où en est le financement de la lutte aux changements climatiques?