Québec, 19 février 2025 - 100 organisations et intervenant.e.s de la société civile rappellent que le contexte ne s’est jamais aussi mal prêté à des projets de transport d’énergies fossiles, une proposition qui est revenue dans l’actualité dans la foulée du conflit économique avec les États-Unis. Ils soulignent que la transition socioécologique est la voie à suivre, tant pour assurer la prospérité économique du Québec que pour lutter contre les changements climatiques.
En conférence de presse, ils ont qualifié de « mirages » et de « bulle politique et médiatique » les récentes discussions proposant de relancer des projets liés au transport d’énergies fossiles sur le territoire québécois.
« Ce genre de projets, que ce soit GNL Québec ou Énergie Est, étaient déjà dépassés lors de leur rejet en 2015 et 2021. Imaginez maintenant! La demande pour le gaz fossile en Europe chute et les investisseurs ne sont pas au rendez-vous. Et même si ces projets étaient levés de terre dans plusieurs années, la transition énergétique se serait poursuivie et on se retrouverait avec des infrastructures superflues et coûteuses », affirment les signataires.
« Le Québec n’a pas à compromettre l’intégrité de son territoire, la santé de son environnement et de ses habitant·es pour permettre à l’industrie pétrogazière d’écouler ses hydrocarbures… tout ça pour tenter de répondre à un enjeu économique temporaire. Ici, au Québec, nous avons embrassé fièrement la transition écologique, la production d’énergies propres et l’économie de demain. On ne reviendra pas en arrière », ont-ils ajouté.
Aucune acceptabilité sociale
En matière d’acceptabilité sociale, les groupes ont par ailleurs rappelé le long historique de victoires de la population québécoise au cours des quinze dernières années sur l’industrie des énergies fossiles : des combats qui se sont soldés par l’adoption d’une loi contre l’exploitation et l’exploration de ces ressources en 2022.
Dans la foulée de ces victoires citoyennes, l’argumentaire entourant la sécurité énergétique du Québec a toujours été instrumentalisé pour tenter de vendre à la population des projets inacceptables.
« On a vraiment fait peur aux gens avec la sécurité énergétique, mais la réalité demeure la suivante : la majorité du pétrole que le Québec consomme nous provient déjà de l'Ouest canadien et la demande pour le gaz naturel est déjà à la baisse en Europe, notamment en Allemagne. Non seulement ces projets d'infrastructure fossile ne correspondent pas à nos objectifs environnementaux, mais en plus, les clients potentiels ne sont et ne seront pas au rendez-vous », affirment les organisations et les expert.e.s signataires.
Les crises ne prennent pas de pause
Les membres de la société civile tiennent finalement à souligner que la crise actuelle avec les États-Unis est majeure et qu’elle provoque, à juste titre, de l’anxiété et de la peur chez les familles du Québec. Il faut s’en occuper. Cette crise ne doit toutefois pas nous faire oublier celles encore plus fondamentales qui nous frappent déjà au niveau social, du climat et de la biodiversité.
Les risques liés aux projets qui ont fait un retour dans l’actualité seraient les mêmes qu’à l'époque de leur rejet : dangers d’accidents et de déversements, menaces pour les populations de bélugas, risques pour la faune et la flore du fleuve Saint-Laurent de même que des enjeux graves liés à la santé humaine.
« Les crises environnementales ne prennent pas congé parce que Donald Trump a des sautes d’humeur. On ne peut pas faire face à une crise en en ignorant une autre, au contraire. La meilleure façon de les affronter toutes, c’est d’embrasser la transition écologique et sociale », concluent les signataires.
Pour plus d’information :
media@equiterre.org
(514) 605-2000
Liste des organisations signataires :
Équiterre, Fondation David Suzuki, Nature Québec, Eau Secours, Les AmiEs de la Terre de Québec, Coule pas chez nous, Action climat Outaouais (ACO), Front étudiant d'action climatique - FÉDAC, Solidarité Environnement Sutton, Regroupement vigilance énergie Québec (RVÉQ), Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME), Pour Nos Enfants/For Our Kids - Montréal, Front commun pour la transition énergétique (FCTÉ), Réalité Climatique Canada, Greenpeace Canada, Réseau action climat Canada, Société pour vaincre la pollution, Réseau québécois de l'action communautaire autonome (RQ-ACA), Mouvement écocitoyen UNEplanète, Collectif scientifique sur les enjeux énergétiques au Québec, L’Assomption en transition, Coalition Alerte à l’Enfouissement Rivière-du-Nord (CAER), Travailleuses et travailleurs pour la justice climatique, Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), Amnistie internationale Canada francophone, Le vivant se défend - fermons le pipeline 9b, Transition Manicouagan, Mères au front - Baie-Comeau, Énergie Côte-Nord, Collectif Antigone, Attac Québec, Mères au front, NON à une marée noire dans le Saint-Laurent, Prospérité Sans Pétrole, GMob (GroupMobilisation), Comité citoyens et citoyennes pour la protection de l'environnement maskoutain, Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale, Ateliers pour la biodiversité, Collectif pour un transport abordable et accessible à Québec, Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville, Villeray en transition, Coalition Terrains de golf en transition, Comité Maskoutain Vigilance Éolienne, Écologie populaire, Vigie citoyenne port de Contrecoeur, Réseau écocitoyen de Saint-Lambert, Mouvement ACTES-CSQ, Fondation Rivières, Réseau québécois des groupes écologistes, Familles pour l’air pur, Mères au front Vaudreuil-Soulanges, Action environnement Tingwick, Comité citoyen Vers un Val Vert, Le Carrefour d'animation et participation à un monde ouvert (CAPMO), Mouvement pour une ville Zéro déchet, Fédération autonome de l’enseignement (FAE), Vivre en Ville, Regroupement des éco-quartiers, Coalition Sortons la Caisse du Carbone, Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM, Association pour la santé publique du Québec, Les Ami.e.s des boisés de Granby, Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ), Coalition Mobilisations Citoyennes Environnementales de Laval (CMCEL), Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE), Mères au front Saguenay, Action Climat Rimouski, Rimouski en transition, Collectif Sauvetage, Protec-Terre, Mères au front de Laval, SNAP Québec, À nous le Plateau, Coalition anti-pipeline Rouyn-Noranda, La marche des Peuples pour la Terre Mère, Le pont de la 20 ça tient pas Debout, Vigile citoyenne Cacouna, Transition écologique La Pêche Coalition for a Green New Deal, Mères au front Trois-Pistoles, Mouvement Zéro Déchet Longueuil, Convergence populaire, Comité action/mobilisation Sauvons la sablière d’Arthabaska, Boisés et écologie - Châteauguay, 350 Montréal, Table citoyenne Littoral Est, Action environnement Basses-Laurentides, Conseil régional de l’environnement de Montréal.
Liste des personnes expertes signataires :
Annie Chaloux, professeure agrégée en politiques climatiques, Université de Sherbrooke ; Éric Pineault, professeur spécialisé en économie et transition énergétique, Université du Québec à Montréal (UQÀM) ; Pierre-Antoine Harvey, économiste à la Centrale des syndicats du Québec ; Isabelle Arseneau, professeure en éducation, titulaire de la chaire de recherche en éducation transformatrice pour l’engagement climatique, Université du Québec à Rimouski (UQAR) ; Charles-Antoine Bachand, professeur en fondements de l’éducation spécialisé dans le domaine de l'éducation à l’écocitoyenneté, Université du Québec en Outaouais (UQO) ; Dominique Bernier, conseillère Environnement et transition juste à la Centrale des syndicats du Québec ; Dany Dumont, professeur en océanographie physique, Institut des sciences de la mer, Université du Québec à Rimouski (UQAR), Directeur scientifique associé du programme Transformer l’action pour le climat ; Mélanie Lemire, professeure titulaire en santé environnementale, Département de médecine sociale et préventive, Université Laval et Centre de recherche du CHU de Québec ; Isabelle Goupil-Sormany, spécialiste en santé publique et médecine préventive, professeure adjointe en santé environnementale, Département de médecine sociale et préventive, Université Laval et Centre de recherche du CHU de Québec ; Laure Waridel, écosociologue PhD, professeure associée à l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM ; Émilie Morin, professeure en psychopédagogie, spécialisée en éducation en contexte de changements climatiques, Unité départementale des sciences de l’éducation, Université du Québec à Rimouski ; René Lachapelle, Ph.D. Chercheur - Centre de recherche et de consultation en organisation communautaire - UQO ; Mathieu Charron, Phd en études urbaines, professeur en décarbonation et quantification des GES, Université du Québec en Outaouais