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Il est actuellement possible de déceler la présence de pesticides dans le corps humain. Dans le cadre de son Programme national de biosurveillance, le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis a détecté, en 2009, des traces de pesticides dans des échantillons de sang et d'urine chez des Américains. Il s'agit, pour la plupart, de pesticides utilisés en agriculture conventionnelle.
Plus près de nous, une recherche publiée à l’automne 2013 par des chercheurs québécois indique que certains pesticides se retrouvent chez 97 % des enfants canadiens. Ils ont également trouvé une association entre cette contamination et des problèmes comportementaux chez les enfants..
Comment peut-on faire pour éviter cette contamination?
1. Laver ou peler les fruits et légumes
Pour se débarrasser des pesticides contenus dans les fruits et légumes conventionnels, il est recommandé de laver ou peler les végétaux. Cependant, des études montrent que ces précautions ne sont pas suffisantes.
Laver un fruit ou un légume qui contiendrait des pesticides en surface est intéressant au cas où il serait contaminé par des pesticides solubles dans l’eau. On sait que la température de l’eau de lavage (chaude de préférence) ainsi que le frottement ont une influence positive sur le niveau de résidu présent sur les végétaux. Cependant, le lavage ne permet pas d’enlever les pesticides lipophiles, c’est-à-dire, insolubles dans l’eau, ni les pesticides systémiques emprisonnés dans les tissus du fruit ou du légume (par exemple pour les semences déjà enrobées de pesticides).
En ce qui concerne le pelage, ce dernier peut enlever certains types de résidus, bien qu’une étude ait montré que le pelage de concombres traités avec un insecticide ne permettait pas d’éliminer la présence de ce type de pesticide dans le légume(Sheikhorgan et al, 1994). De plus, lorsque l’on pèle un fruit ou un légume, on se voit privé des vitamines contenues dans la peau. Cette méthode ne semble par ailleurs pas convenir dans tous les cas, puisque certains fruits et légumes, comme les fraises, framboises et salades ne se pèlent pas!
Les fruits et légumes les plus contaminés aux États-Unis
Voici une petite liste des fruits et légumes contenant généralement le plus de pesticides, pour vous aider à orienter vos choix alimentaires :
http://www.ewg.org/foodnews/list.php
Il est toutefois important de rappeler qu’il vaut tout de même mieux consommer des fruits et légumes, même avec des pesticides, que faire une diète totale de ce groupe alimentaire. En effet, selon les autorités de santé publique, les avantages pour la santé d'une alimentation riche en fruits et légumes l'emportent sur les risques de l'exposition aux pesticides. Néanmoins, la prudence s’impose et des efforts doivent être déployés par tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement alimentaire pour limiter la présence de ces produits dans les aliments.
2. L'agriculture biologique, une valeur sÛre
Afin d’éviter au maximum cette contamination aux pesticides, il est recommandé de choisir des produits biologiques et locaux lorsque cela est possible. Il convient également d’éviter l'usage de pesticides de synthèse à l’intérieur de même qu’à l’extérieur de la maison (pour l'entretien des pelouses, jardins, plantes d'intérieur, voiries, etc.).
Une étude conduite sur des dizaines de groupes d'enfants montre que le passage à une alimentation biologique fait disparaitre certains résidus de pesticides de leur organisme (sang et urine).
La principale caractéristique de la production d'aliments biologiques est qu’aucun pesticide ni fertilisant de synthèse n’y sont utilisés :
- Les cultures biologiques sont sans pesticides de synthèse, sans fertilisants de synthèse, sans boue d'épuration ainsi que sans semences issues d'OGM.
- Pour l'élevage, on n’emploie ni antibiotiques, ni hormones de croissance, ni farines animales dans la diète alimentaire et il n’y a pas non plus de surpopulation animale dans les bâtiments fermés.
- En ce qui concerne les produits transformés certifiés biologiques (pâtes, pain de mie, confitures, etc.), les aliments ayant subi une transformation doivent provenir d’une agriculture ou d’un élevage biologique. Ils ne doivent pas contenir de colorants chimiques, d’arômes artificiels, d’agents de conservation et d’additifs de synthèse. Ils ne doivent pas non plus avoir subi l’irradiation comme moyen de conservation.
Afin de savoir si un produit est certifié biologique, vous pouvez consulter la rubrique « Sachez reconnaître les produits bio », du site web du Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV).
Un produit « santé » ou un produit « naturel » n'est pas forcément biologique. Un produit biologique est avant tout un produit qui respecte la règlementation stricte d’un cahier des charges dont l'application est contrôlée par un organisme de certification, lui-même agréé par le CARTV.
3. Des conseils pour consommer bio, local et de saison... à petits prix
Consommer des produits biologiques tout en maintenant son équilibre budgétaire, c’est possible!
On peut par exemple devenir abonné aux paniers bio du Réseau des fermiers de famille d’Équiterre. Cela permet d’encourager des fermiers de famille et de consommer des produits locaux et biologiques.
Et puis, mieux encore, pourquoi ne pas cultiver son propre jardin? Cela permet en outre de garder une meilleure forme physique et un teint lumineux! Par contre, gare à ne pas vous procurer des semences pré-enrobées de pesticides!
4. Où s'approvisionner en produits biologiques?
Actuellement, il existe plusieurs façon où de se procurer des produits issus de l’agriculture biologique :
- Les paniers bio du réseau des fermiers de famille d'Équiterre
- Les commerces de détail, tels que les magasins spécialisés en « aliments naturels et biologiques », de même que les coopératives bio, les boulangeries, les marchands de fruits et légumes, les charcuteries ou les boucheries. Vous trouverez une liste plus détaillée en cliquant sur ce lien : http://www.centrenaturesante.com/annuaire.php
- Les moyennes et grandes surfaces : IGA, Métro, Provigo, etc.
- Les marchés publics et les marchés fermiers : Jean-Talon, Atwater, Vieux-Port de Québec, etc.
- Sur Internet via des sites spécialisés