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Actualité  •  3 min

Retour sur l'événement Sauver la planète commence dans son assiette

Publié le 

Le 20 mars dernier à la Maison du développement durable, Colleen Thorpe, directrice des programmes éducatifs chez Équiterre; Florence Scanvic, présidente de l’Association végétarienne de Montréal; et Laura Belfadla, fondatrice de l’Académie végétale, se sont réunies le temps d’un panel pour discuter de l’impact environnemental de notre assiette.

L’événement Sauver la planète commence dans son assiette a fait suite à deux documents très intéressants sur le sujet de l’alimentation qui ont été publiés: le nouveau Guide alimentaire canadien qui met l’emphase sur les protéines végétales et sur une plus grande consommation de légumes dans notre assiette; et le rapport Eat-Lancet qui a démontré qu’une alimentation saine pour l’être humain l’est aussi pour notre planète.

Quels sont les enjeux de notre alimentation actuelle?


L’empreinte écologique de notre alimentation est très importante en ce moment et cela est principalement dû à notre mode de production industriel. Par exemple, l’élevage animal est responsable de près de 14,5% des GES, c’est-à-dire plus que toute l’industrie des transports réunies. L’élevage animal industriel est aussi responsable en grande partie de la déforestation, notamment pour les monocultures de soja destinées à nourrir les animaux d’élevage. Ces monocultures de l’industrie agroalimentaire sont extrêmement dommageables avec leur utilisation de pesticides (voir notre campagne sur le glyphosate) qui affecte notamment la population d’insecte (perte de nos pollinisateurs), la pollution des sols et des eaux, le voyagement de nos aliments qui est d’en moyenne 2500 km avant d’arriver dans nos assiettes et la perte de la biodiversité.

L'accaparement des terres pour produire des aliments transformés à faible valeur nutritionnelle est aussi un enjeu important. Colleen Thorpe donnait l’exemple des pommes de terres qui, en soi, sont des aliments nutritifs. Mais lorsque leur production est destinées à faire des croustilles ultra-transformées, elles perdent leur valeur nutritionnelle. Il est important de se réapproprier nos terres et nos ressources pour en produire des aliments nutritifs comme nos ressources seront de plus en plus limitées.

Lors de cet échange, les panélistes étaient unanimes: il faudra un grand changement dans notre alimentation actuelle pour être en mesure de nourrir les 10 milliards d’êtres humains qu’accueillera la Terre en 2050 sans épuiser nos ressources.

L'émission L'Épicerie de Radio-Canada, était d'ailleurs sur place pour s'inspirer des propos des panélistes.

Alors, quoi mettre dans son assiette?


La réponse simple est la suivante: plus de légumes, plus de protéines végétales et beaucoup moins de viande et d’aliments transformés. Il est, de plus, préférable de manger biologique et local.

Laura Belfadla a aussi discuté de l’importance de ne pas s’identifier à un régime alimentaire particulier (végétarien, végétalien, paléo, etc.) si cela devient une source de stress et d’un sentiment de culpabilité. La clé selon elle: manger varié, oser essayer en cuisine, mais surtout se rappeler que manger est un plaisir! L’alimentation devrait être vue comme le carburant pour être en santé. Et la science nous appuie maintenant: le meilleur régime pour être en santé et vigoureux serait une alimentation riche en légumes et en protéines végétales. Le mouvement végétarien est intéressant pour cela: il ramène l’importance de mettre les légumes au premier plan dans notre alimentation.

Une belle solution pour intégrer plus de légumes dans son alimentation? S’abonner à un panier de légumes biologiques du Réseau des fermiers de famille. Avoir accès à des produits biologiques, variés, frais et goûteux vous donnera le goût de manger plus de légumes! C’est aussi un excellent moyen d’encourager nos agriculteurs locaux et biologiques qui ont des pratiques beaucoup plus respectueuses de l’environnement.

Colleen Thorpe a pris soin de mentionner que, bien qu’Équiterre encourage la diminution de la consommation de protéines animales dans notre alimentation, notre organisme reconnaît que les animaux ont une place dans l’agriculture à petite échelle. Il n’y a aucun doute que la viande prend une place trop importante dans notre alimentation, mais il est aussi primordial de sensibiliser les citoyens au mode de production de l’élevage.

Pas de panique avec les protéines!


La peur de manquer de protéines dans une alimentation à base de végétaux est bien réelle en Amérique du Nord, mais pas nécessairement justifiée. Comme le mentionne Florence Scanvic, il est possible de trouver des protéines de qualité dans de nombreux végétaux: légumineuses, tofu, tempeh, noix, quinoa, pommes de terre, etc. Et rappelons nous que le Canada est le premier producteur de légumineuses, plus de 40 % de la production mondiale provient du Canada. Une belle source de protéines locales à bas prix!

Toutefois, même si on adopte une alimentation végétale, cela ne nous empêche pas de nous poser des questions sur notre impact environnemental. Par exemple, l’un des aliments chouchou des alimentations à base de végétaux est l’amande. Toutefois, la grande partie des amandes sont cultivées en Californie en monoculture qui demande extrêmement d’eau. Il n’y a donc pas de solution parfaite. L’important est de se questionner. Il faut aussi se rappeler que nous avons une vaste planète où des personnes provenant de cultures différentes et ayant des freins et des contraintes différentes, cohabitent. L’ouverture et la nuance sont donc nécessaires pour en arriver à un consensus.

Une chose est certaine, une solution simple pour s’approvisionner en légumes biologiques, cultivés localement et livrés dans une formule zéro déchet à travers tout le Québec est possible avec les paniers bio du Réseau des fermiers de famille. C’est d’ailleurs le temps des inscriptions!!

Je m’abonne aux paniers bio, pour la planète!

Vous voulez en savoir plus? Allez écouter le Facebook Live de ce panel!
Consulter le rapport Eat-Lancet
Consulter le Guide alimentaire canadien