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Le Fonds vert pour le climat : un outil pour la justice environnementale

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Les engagements que le Canada a pris dans l’Accord de Paris ne se limitent pas à l’atteinte de ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). En tant que pays riche, le Canada a également des obligations historiques d’appuyer les pays en voie de développement - particulièrement les petits États insulaires et les pays dits « les moins développés » - dans leurs stratégies d’atténuation et d’adaptation à cette crise globale.

La crise climatique : un enjeu de justice environnementale

La lutte contre le changement climatique est essentiellement une question d'équité à l'échelle mondiale. Les responsables de la plus grande part des émissions sont les pays riches de l’hémisphère Nord comme le Canada, les États-Unis et l’Angleterre. Qui plus est, les pays les plus riches affichent les pires performances en matière d’atténuation des changements climatiques, alors que ce sont les pays les plus pauvres qui ouvrent la voie.

Les pays en développement paient jusqu’à 80 % de la crise climatique

Selon les Nations Unies, les 1 milliard de personnes les plus pauvres de la planète (celles qui vivent avec moins d’un dollar par jour) ne sont responsables que de 3 % de l’empreinte carbone mondiale. Pourtant, les pays en développement paient déjà jusqu'à 80 % du prix de la crise climatique, notamment à cause de l'insécurité alimentaire, des pertes et des dommages, de la perte de moyens de subsistance et de l'instabilité qui en résultent.

Les sécheresses, les inondations, les feux de forêt et autres phénomènes météorologiques extrêmes liés aux changements climatiques dans le monde alimentent la faim, les migrations, des conflits et des inégalités de genre croissants. Quelques exemples : en avril dernier, le cyclone Idai a tué plus de 600 personnes au Mozambique et a forcé ce pays, le sixième plus pauvre au monde, à s'endetter de 118 millions de dollars supplémentaires. Fiji, un pays pour qui les effets de la crise se font déjà sentir - quatre communautés ont dû être relocalisées à cause de la montée du niveau de la mer, et 80 sont à risque - est l’un des rares pays à s’être engagés à amener ses émissions nettes à zéro d’ici 2050.

Renflouement du Fonds vert pour le climat : le Canada peut et doit être plus ambitieux

Le Fonds vert pour le climat (FVC) est le plus gros fonds dédié au climat à l’intérieur de l’entité opérant le mécanisme financier sous la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et l’Accord de Paris. Son rôle est d’aider les pays en développement à implanter leurs contributions déterminées au niveau national (CDN) et des stratégies contre les changements climatiques. Depuis le début de son mandat, sa mission a été d’assurer l'intégration de la dimension de genre et de répondre aux besoins des populations vulnérables.

Ce fonds est présentement en période de renflouement, et, d’ici la fin 2019, les pays qui souhaitent contribuer se réuniront pour annoncer le montant de leurs promesses. Le Canada est parmi les pays qui y ont versé une contribution au cours des quatre dernières années; il siège également sur son conseil d’administration.

En cette période de renflouement, le Canada a l’opportunité et la capacité d’augmenter substantiellement sa contribution au FVC. C’est pourquoi Équiterre et une coalition d’organisations de la société civile ont demandé au Canada de contribuer de manière ambitieuse et de fournir CAD 1,2 milliards CAD au cours des prochains quatre ans.

La contribution annoncée par le premier ministre Trudeau le 26 août manque de l’ambition dont le Canada p eut faire preuve. Le 300 millions $ CA annoncé ne représente aucune augmentation par rapport à son engagement initial au FVC en 2015. Une annonce quicontraste avec les promesses du Royaume-Uni, de l’Allemagne et de la Norvège, qui ont tous doublé leur contributions initiales Une opportunité manquée pour le Canada de faire sa part tel qu’il s’est engagé à le faire lors de l'Accord de Paris.

Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire le mémoire de la Coalition C4D (Canadian Coalition on Climate Change and Development), dont fait partie Équiterre. Il a été présenté au gouvernement fédéral en vue de rencontres ministérielles qui auront lieu cette semaine à ce sujet.