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Montréal, le 24 août, 2012 - « Si on se fie aux engagements des principaux partis politiques, l’environnement sera une priorité du prochain gouvernement. Toutefois, des enjeux que nous jugeons prioritaires sont absents des plateformes électorales, entre autres en ce qui a trait à la règlementation des pesticides et des projets d’oléoducs des sables bitumineux. » explique Sidney Ribaux, coordonnateur général d’Équiterre.
Équiterre a procédé à une analyse des positionnements des principaux partis (Parti Québécois (PQ), Québec solidaire (QS), Parti libéral du Québec (PLQ), Option nationale (ON), Parti vert du Québec (PVQ) et Coalition Avenir Québec (CAQ)), sur les questions de l’énergie, du transport, des changements climatiques et des pesticides. Pour s'y faire, l’organisation a d'abord sondé directement les partis et analysé leur plateforme électorale.
Le sujet ayant fait le plus grand consensus est sans aucun doute celui des changements climatiques. Alors que le gouvernement libéral a déjà l’objectif de réduction des gaz à effet de serre le plus ambitieux en Amérique du Nord (20% d’ici 2020 des niveaux de 1990), tous les autres partis proposent de relever la barre à 25 %. Québec solidaire va encore plus loin en proposant une cible de réduction de 40% d’ici 2020 et de 95% d’ici 2050. Comme on pouvait s’y attendre, les moyens pour atteindre ces cibles sont très variés.
Alors que 43 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent du secteur des transports, seulement deux partis ont des engagements chiffrés pour parvenir à les réduire. Québec solidaire est le seul parti à proposer des investissements sérieux dans le transport en commun (12 milliards au cours des 5 prochaines années). Le Parti Québécois de son côté, propose de réduire notre dépendance au pétrole de 30% d’ici 2020 et de 60% d’ici 2030, des cibles ambitieuses qui seraient atteintes, notamment, par l’électrification des transports. Cette mesure fait d’ailleurs consensus parmi les différents partis.
Enfin, à contre courant de la tendance, le Parti vert du Québec propose de diminuer de moitié les tarifs de transport en commun, une mesure audacieuse qui a démontré son efficacité ailleurs dans le monde.
Autre point ayant marqué un consensus, la promotion de l’achat local. Le Parti Québécois sort du lot en s'engageant à faire passer de 33% à 50 % l’achat d’aliments locaux.
Les partis ont aussi pris des engagements sur la production plus écologique des aliments. La Coalition Avenir Québec propose l’étiquetage des produits contenant des organismes génétiquement modifiés (OGM) alors que les autres partis (à l’exception d’Option nationale) proposent de soutenir davantage l’agriculture biologique.
Le dossier des pesticides chimiques est, quant à lui, plus inquiétant. Seul le Parti libéral du Québec s'est engagé à réduire les pesticides utilisés à des fins esthétiques ainsi qu'à des fins agricoles. Les autres partis sont restés muets sur cet enjeu alors même que l’Ontario et plusieurs autres juridictions resserrent l’utilisation de ces produits, souvent jugés cancérigènes.
Équiterre s'inquiète quant à l’absence d’engagements à l’égard des projets d’oléoducs de sables bitumineux. Deux projets sont pourtant prévus pour acheminer du pétrole des sables bitumineux de l’Ouest canadien vers la côte Est américaine en passant par le Québec. Ces projets préoccupent grandement plusieurs comités de citoyens. Or, les partis n’ont aucun engagement ou aucune proposition concrète pour empêcher l’installation de ces infrastructures polluantes dans notre province.
Pour les électeurs qui aimeraient connaître davantage les engagements des partis, un tableau comparatif est disponible sur le site d’Équiterre : http://www.equiterre.org/sites/fichiers/procedures/analyse_finale.pdf.
Rappelons aussi, que les électeurs peuvent utiliser la plate-forme web d’Équiterre pour poser des questions directement à leurs candidats sur ces sujets : http://www.action.equiterre.org/
Équiterre est un organisme à but non lucratif, non partisan. Les interventions publiques d’Équiterre sont financées principalement par ses membres.
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Source :
Krystel M. Papineau
(514) 212- 6537
kpapineau@equiterre.org