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2e édition des Indicateurs du bien-être : un progrès inégal au Québec
La situation économique et sociale s’améliore, le bilan environnemental est préoccupant
Montréal, 18 octobre 2022 — Le collectif G15+ et ses partenaires lancent aujourd’hui la 2e édition des Indicateurs du bien-être au Québec, qui comprend une comparaison avec l’Ontario et l’ensemble du Canada, trois nouveaux indicateurs culturels et des données qui s’échelonnent des années 1970 à aujourd’hui. Les nouvelles données montrent une progression inégale du bien-être au Québec : si les gains économiques et sociaux sont notables sur cette période, notamment grâce à la croissance du revenu disponible par habitant, une qualité de l’emploi qui progresse et une amélioration au chapitre de la pauvreté, le collectif est préoccupé par notre bilan environnemental, notamment en matière d’émissions de gaz à effet de serre, de mobilité et de qualité de l’air.
Bien que le Québec ait mieux progressé que ses voisins en matière de revenu disponible par habitant, de qualité de l’emploi, de répartition de la richesse ou encore de part des sources renouvelables dans l’énergie consommée, le G15+ déplore un manque de données robustes partout au pays, surtout au plan social et environnemental. En ce début de nouvelle législature au Québec et à l’aube de la COP27 sur le climat et de la COP15 sur la biodiversité, le collectif appelle les gouvernements du Québec et du Canada à mieux mesurer l’évolution de notre bien-être et à s’assurer d’une progression équitable et conjointe de ses piliers économiques, sociaux et environnementaux en mettant la qualité de vie des citoyens et la santé de la planète au cœur des politiques publiques.
« Les Indicateurs proposent de mesurer les dimensions du bien-être au Québec en s’inspirant du modèle de l’économie du beigne, à savoir l’espace d’équilibre permettant au développement économique de se mettre au service de l’humain et de la planète. Ce tableau de bord élargi nous permet ainsi d’aller au-delà de la croissance du PIB et de la création d’emplois, et apporte une contribution importante à la construction d’une société solidaire, prospère et verte. À l’aube du dévoilement du conseil des ministres, nous appelons le gouvernement du Québec à intégrer ces Indicateurs du bien-être dans les mandats des ministres pour toutes leurs décisions à venir », affirment François Delorme, économiste à l’Université de Sherbrooke et Emna Braham, directrice générale de l’Institut du Québec, qui ont copiloté la démarche.
Vitalité culturelle, solidarité sociale, accès au logement, sécurité alimentaire, protection de l’environnement, économie circulaire : tout est lié
« Protéger la solidarité sociale et assurer la vitalité culturelle, c’est au cœur de nos valeurs et de notre modèle au Québec. Nous avons besoin d’un meilleur suivi d’indicateurs aux multiples impacts sur nos communautés, tels que l’impact de la pollution sur la santé, l’insécurité alimentaire, l’état de la précarité économique, le dynamisme de l’entrepreneuriat collectif, la qualité des services de garde à l’enfance, l’engagement communautaire et bénévole, la situation de l’itinérance ou encore la vitalité des langues autochtones », ajoutent Colleen Thorpe, DG d’Équiterre et Denis Bolduc, secrétaire général de la Fédération des travailleuses et des travailleurs du Québec.
« Même si la croissance du PIB par habitant au Québec poursuit son rattrapage vis-à-vis l’Ontario, l’accès aux logements à un coût raisonnable se dégrade. Cela affecte à la fois les ménages défavorisés et les entreprises. Ironiquement, la crise du logement contribue à l’inflation et à la hausse du PIB. Notre approche pour mesurer le progrès doit évoluer », déclarent Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec et Christian Savard, DG de Vivre en Ville.
« Si les gains économiques et sociaux du Québec sont notables par rapport à l’Ontario et l’ensemble du Canada, la lenteur du virage écologique — par ex. la faible circularité de l’économie et la maigre part du PIB dédiée aux produits environnementaux et aux technologies propres — augmente non seulement notre dette environnementale léguée aux prochaines générations, mais elle affecte aussi notre résilience socio-économique », notent Natalie Pouliot, DG de la Coalition des organismes communautaires pour le développement de la main-d’œuvre et Béatrice Alain, DG du Chantier de l’économie sociale.
« Au chapitre des indicateurs culturels, si le Québec se démarque de l’Ontario et de l’ensemble du Canada en matière d’investissements, la part du PIB attribuée à la culture a baissé depuis 10 ans, tandis qu’aucune amélioration notable n’est relevable dans la proportion des emplois du secteur ainsi que dans l’accès et la fréquentation des bibliothèques. La contribution de la culture à l’amélioration de toutes les facettes de notre bien-être — santé mentale, vitalité régionale, promotion de notre langue, etc. — mérite qu’on y consacre des efforts additionnels », soulignent Gabrielle Desbiens, présidente du Réseau des conseils régionaux de la culture du Québec et Charles Millard, PDG à la Fédération des chambres de commerce du Québec.
18 indicateurs toujours non chiffrés à l’échelle du pays
Si la progression globale du Québec dans les trois piliers dépasse celle de l’Ontario et de l’ensemble du Canada, 18 indicateurs, surtout au plan social et environnemental, manquent toujours de données robustes pour être chiffrés : état de l’économie sociale, qualité du service de garde à l’enfance, situation de l’itinérance, artificialisation de sols, adaptation aux changements climatiques, évolution des espèces, etc. Devant ce déficit de données, les membres et les partenaires du G15+ invitent les gouvernements à confier à l’Institut de la statistique du Québec et à Statistique Canada le mandat de développer des indicateurs robustes, et de les publier sur une base périodique.
« Nous avons besoin de bons indicateurs environnementaux pour mesurer et suivre au fil du temps les impacts de la pollution sur la santé humaine, la perte de milieux naturels, agricoles ou forestiers, ou encore l’état des espèces vivantes. De telles mesures sont nécessaires rapidement pour nous adapter aux effets des changements climatiques affectant déjà toutes les régions, ainsi que pour protéger la biodiversité sur laquelle repose la résilience de l’économie et des communautés », concluent Sabaa Khan, DG Québec/Atlantique de la Fondation David Suzuki et Geneviève Morin, PDG de Fondaction.
Une collaboration qui illustre la force du dialogue social
Cette démarche est rendue possible grâce à la contribution majeure de Fondaction, de la Fondation familiale Trottier, du Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, ainsi que de la Fondation David Suzuki, de la Chaire en fiscalité et en finances publiques (Université de Sherbrooke) et du Groupe d’études et de recherche sur l’international et le Québec (GERIQ) à titre de partenaires. Elle a aussi reçu le précieux soutien financier de nombreux membres du projet : l’Association des Groupes de Ressources Techniques du Québec, Boralex, le Chantier de l’économie sociale, la Coalition des organismes communautaires de développement de la main-d’œuvre, le Conseil du patronat du Québec, Équiterre, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, l’Ordre des urbanistes du Québec, le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement, le Réseau des conseils régionaux de la culture du Québec, Vivre en Ville et COPTICOM.
Pour consulter le portail des indicateurs et l’analyse complète des tendances : www.indicateurs.quebec
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À propos des Indicateurs du bien-être au Québec
Dévoilés en janvier 2022, les Indicateurs du bien-être au Québec lancent à un appel à dépasser la croissance du Produit intérieur brut (PIB) et de la création d’emplois pour évaluer le bien-être des Québécoises et des Québécois. Grâce à cette contribution importante de la société civile à la construction d’une société solidaire, prospère et verte, le G15+ interpelle les décideurs publics à placer le bien-être au cœur de nos décisions individuelles et collectives.
À propos du G15+
Le collectif G15+ s’appuie sur le dialogue social pour favoriser la transformation de l’économie québécoise vers une société plus solidaire, prospère et verte et placer le bien-être de la population au cœur des politiques publiques. Fondé en mars 2020, il est composé de leaders économiques, syndicaux, sociaux et environnementaux du Québec.
Membres de la 2e édition du projet des Indicateurs du bien-être au Québec
Association des Groupes de Ressources Techniques du Québec, Chantier de l’économie sociale, Coalition des organismes communautaires de développement de la main-d’œuvre, Conseil du patronat du Québec, COPTICOM, Stratégies et Relations publiques, Écotech Québec, Équiterre, Fédération des chambres de commerce du Québec, Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, Fondaction, Fondation David Suzuki, Annie Chaloux et François Delorme (Université de Sherbrooke), Institut du Québec, Ordre des urbanistes du Québec, Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement, Réseau des conseils régionaux de la culture du Québec, Vivre en Ville et le Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques à titre d’observateur.