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Opinion  •  2 min

Alimentation scolaire : vite, une entente entre Québec et Ottawa

Murielle Vrins

Assistant Director, Educational Programs

Published on 

C’est la rentrée scolaire. Malheureusement, encore une fois cette année, un enfant sur cinq au Québec arrivera à l’école le ventre vide ou seulement à moitié plein, alors que l’insécurité alimentaire continue de frapper durement les familles à faible revenu et, de plus en plus, celles de la classe moyenne.

L’insécurité alimentaire et la mauvaise alimentation chez les enfants ne sont évidemment pas un phénomène qui se vit uniquement chez nous. Cela dit, les nations riches comme la nôtre ont, pour la plupart, investi davantage de ressources et de moyens que nous pour y faire face.

Selon une étude réalisée par l’IRIS en 2023, seulement 12 % des enfants du primaire au Canada bénéficient de repas subventionnés à l’école, contre 61 % dans la moyenne des pays à revenu élevé.

Prenant la juste mesure de l’enjeu, plusieurs pays à travers le monde comme le Japon, la Finlande et le Brésil, ont fait le choix audacieux d’instaurer un programme d’alimentation scolaire universel, c’est-à-dire d’offrir des repas sains et durables, gratuitement ou à un coût abordable, à tous les enfants tout au long de leur parcours scolaire. Le Québec et le Canada tardent toutefois à suivre la marche, malgré les bienfaits prouvés de tels programmes pour la réussite éducative, la santé publique, l’environnement, l’économie et la réduction des inégalités sociales. Bien nourrir nos élèves, c’est leur donner la base solide dont ils ont besoin pour apprendre.

Investissements fédéraux : une entente au plus vite

Le gouvernement du Québec a posé des gestes concrets pour améliorer la situation dans nos écoles lors de son dernier budget, notamment en rehaussant l’aide financière à des organismes comme le Club des petits déjeuners et la Cantine pour tous. Ces sommes ont été accueillies très positivement sur le terrain. Ce serait cependant mentir de dire qu’elles vont suffire.

De son côté, en avril dernier, le gouvernement du Canada annonçait un investissement de 1 milliard sur cinq ans afin de mettre en œuvre un programme national d’alimentation scolaire en collaboration avec les provinces, les territoires et les dirigeants autochtones. Encore une fois, cet investissement constitue un pas dans la bonne direction, même s’il sera nettement insuffisant pour atteindre la majorité des enfants et des jeunes qui en ont besoin.

Sur le plan des intentions politiques et de la mobilisation collective, nous faisons donc certains progrès. Dans la dernière année, l’alimentation scolaire a fait parler d’elle comme jamais auparavant, que ce soit dans nos médias, sur les collines parlementaires à Québec et à Ottawa ou encore au sein de la population.

L’idée d’un programme d’alimentation scolaire universel pour le Québec fait son chemin, mais il reste beaucoup à faire avant d’arriver à destination…

Or, devant l’ampleur et l’urgence des besoins sur le terrain, il est temps d’accélérer le pas dans les négociations entre les gouvernements du Québec et du Canada. Inévitables ? Oui, puisque l’éducation est une compétence provinciale, mais nous espérons que tous collaboreront afin que les sommes promises soient déployées dans nos écoles jusqu’à nos élèves.

Ainsi, nous invitons aujourd’hui les représentants des deux ordres de gouvernements à s’entendre sans tarder pour que la totalité des sommes destinées au Québec puisse être réinvestie en alimentation scolaire.

Si la volonté y est des deux côtés, une entente rapide est possible. Nos enfants n’ont pas le luxe d’attendre. Faisons-le pour eux.

*Les cosignataires sont membres du comité de pilotage du Chantier pour un Programme d’alimentation scolaire universel au Québec : Danie Martin, Collectif québécois de la Coalition pour une saine alimentation scolaire ; Lucie Laurin, Association québécoise de la garde scolaire ; Mélanie Veillette, Ateliers cinq épices ; Thibaud Liné, La Cantine pour tous ; Marie-Claude Bienvenue, Club des petits déjeuners ; Tasha Lackman, Le Dépôt Centre communautaire d’alimentation ; Anne Marie Aubert, Montréal Métropole en Santé ; Jean-François Archambault, Tablée des chefs

Cette lettre a été initialement publiée par La Presse.

Un programme d’alimentation scolaire universel au Québec (PASUQ) est demandé par Équiterre et ses partenaires, afin d'offrir des collations et des repas sains et durables, à coût abordable ainsi qu'une éducation alimentaire de qualité à tous les élèves du Québec, du préscolaire au secondaire

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