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On le sait : au Québec, plusieurs sites d’enfouissement des déchets arriveront bientôt à pleine capacité. Dans un tel contexte, toute initiative qui contribue à ralentir cette tendance ne peut qu’être la bienvenue.
L’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (MHM) dévoilait cette semaine les résultats probants du projet pilote d’espacement de la collecte des ordures, avec le maintien de la fréquence hebdomadaire des collectes des matières recyclables et compostables. Ceux-ci démontrent que la mesure fonctionne et contribue de manière importante à diminuer le tonnage de déchets enfouis, et à augmenter les quantités de résidus alimentaires compostés.
Ainsi, en ramenant les résultats à l’échelle de l’arrondissement, on estime à 2445 tonnes, soit l’équivalent de 144 camions, la quantité de déchets en moins à l’enfouissement par année. C’est loin d’être négligeable !
Mieux encore, on observe dans MHM une hausse durable de la participation à la collecte des matières organiques dans le secteur résidentiel, où le tonnage composté a crû de 31 %. Cela est crucial, car un tel tri permet d’éviter que ces matières se décomposent dans les dépotoirs en générant du méthane – un puissant gaz à effet de serre qui contribue fortement aux bouleversements climatiques.
Satisfait de ces résultats, l’arrondissement compte étendre l’espacement de la collecte des ordures à l’entièreté de son territoire en novembre prochain.
Nous tenons à saluer avec enthousiasme cette initiative valeureuse et nécessaire.
Un exemple à suivre
De même, nous demandons aux élues et élus de tous les arrondissements et de toutes les villes liées de l’île de Montréal de suivre cet exemple sans tarder pour atteindre les objectifs fixés quant à la réduction de l’enfouissement des matières organiques et de diminution des gaz à effet de serre.
Notons que cette approche a déjà été adoptée avec succès dans plusieurs grandes villes, dont Vancouver, Toronto, Gatineau, et dans 62 des 82 municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal, dont l’arrondissement de Saint-Laurent.
Alors que nous vivons une crise climatique sans précédent, nous devons agir sur tous les fronts. Il n’est plus raisonnable, en 2024, de générer autant de GES avec nos déchets de table. Une meilleure gestion de nos matières résiduelles est une mesure à notre portée
Cette lettre a initialement été publiée dans La Presse le 24 octobre 2024
*Cosignataires : Laure Mabileau, Association québécoise Zéro déchet ; Karel Ménard, Front commun pour une gestion écologique des déchets, Emmanuel Rondia, Conseil régional de l’environnement de Montréal ; Charles Montpetit, Propre.org ; Nathalie Ainsley, Mères au front – Montréal ; Mathieu Couture, fondation David Suzuki ; Jean-François Boisvert, Coalition climat Montréal ; Lise Ricard, Action environnement Tingwick ; David Roy, Ateliers pour la biodiversité ; Carole Mainville, La planète s’invite au Parlement – Longueuil ; Alexandra Perreault, Mouvement zéro déchet Longueuil ; Beatrice Olivastri, Les amis de la Terre ; Pierre Pagé, Montréal pour tous ; Clélia Sève, Regroupement des éco-quartiers ; Christophe Derrien, Ville en vert ; Joany Nuckle, Éco de la Pointe-aux-Prairies ; Roxanne L’Écuyer, Société écocitoyenne de Montréal ; Martin Legault, Mouvement d’action régional en environnement ; Francis Waddell, Demain Verdun ; Julie Kalt, Les Ateliers d’éducation populaire du Plateau ; Noah Boisjoli-Jebali, Écologie populaire ; Jennifer Smith, Pour nos enfants/For Our Kids Montréal ; Sarah-Katherine Lutz, ENvironnement JEUnesse