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Press release  •  3 min

Sobriété énergétique au Québec: les transports dans l’angle mort

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Québec, le 26 février 2025 – Alors que l’étude détaillée du projet de loi n°69 est en cours, Équiterre, la Fondation David Suzuki, le Front commun pour la transition énergétique, le Regroupement national des conseils régionaux pour l’environnement et Vivre en Ville accueillent avec intérêt l’amendement adopté par les parlementaires exigeant que le futur plan de gestion intégrée des ressources (PGIRE) doive établir des orientations, objectifs et cibles de sobriété énergétique. Les organisations sont toutefois préoccupées par l’absence du secteur des transports dans la feuille de route en efficacité et sobriété énergétiques du gouvernement annoncée au printemps, et demandent que tous les secteurs de l’économie y soient inclus.

Le secteur des transports à placer au coeur de la transition

Le secteur des transports est responsable de 26% de l’énergie consommée et de 43% des émissions de GES du Québec. Malgré ce constat, ce secteur est le grand absent de la planification gouvernementale, n’apparaissant pas à la Feuille de route en matière de sobriété et d’efficacité énergétiques (voir figure à la fiche technique).

Pourtant, le potentiel de réduction de la consommation énergétique dans le secteur des transports est substantiel, tel que détaillé dans le rapport Trajectoires de réduction d’émissions de GES du Québec. Par exemple, pour le transport des passagers, des réductions de l'ordre de 30 à 35% entre 2016 et 2050 sont envisageables selon les divers scénarios de réduction de la demande modélisés (voir figure à la fiche technique). Il s’agit du type d’analyse qu’il sera nécessaire de mettre à jour et peaufiner au PGIRE.

Le prochain Plan d’action de la Politique de mobilité durable, dont les cibles - entre autres de développement des transports collectifs et de réduction du kilométrage parcouru, devraient contribuer directement à la sobriété énergétique, représente une occasion en or d’arrimer sobriété et transport, notamment grâce à l’adoption de cibles comme le développement des transports collectifs et de réduction du kilométrage parcouru.

« Si on veut moins de barrages sur nos rivières, de lignes à haute tension et d'éoliennes dans le paysage québécois pour alimenter l'électrification des transports, la solution évidente est d’avoir moins de voitures et camions et plus de transport collectif. Investir dans le transport collectif n'est pas seulement une meilleure utilisation des précieuses ressources énergétiques du Québec, mais c'est aussi cinq fois plus économique pour la société que d'investir dans de nouvelles route. »

-Charles-Édouard Têtu, Analyste des politiques climatiques et énergétiques chez Équiterre.

«Avec l’amendement portant sur la sobriété énergétique dans le PGIRE qui vient d’être intégré au projet de loi 69, le gouvernement devra faire beaucoup mieux pour intégrer ce principe dans ses politiques, que ce soit la Politique de mobilité durable, dont le prochain plan d’action doit paraître bientôt, ou le Plan pour une économie verte, qui sera mis à jour ce printemps. Il est indispensable que la sobriété énergétique soit intégrée et mise en œuvre de façon structurante et cohérente par le gouvernement», déclare Andréanne Brazeau, analyste principale des politiques - Québec à la Fondation David Suzuki.

Les carburants

Doté d’un PGIRE étendant sa portée l’ensemble des ressources énergétiques, l’État doit se préparer aux potentielles conséquences financières engendrées par les objectifs de sobriété en transports, où l’énergie consommée provient à 97% d’hydrocarbures.

«Il est essentiel que l’État considère la perte de revenus issue de la taxe sur les carburants à la suite d’une diminution des volumes de carburants fossiles vendus. Bien que cette diminution soit souhaitable, elle aura un impact financier non négligeable sur le Trésor public», déclare Martin Vaillancourt, directeur général du Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement.

L'importance de réduire la demande énergétique

L’aménagement du territoire est un levier clé de sobriété énergétique qu’il faut impérativement mobiliser. Afin d’atteindre la carboneutralité, les organisations environnementales recommandent d’adopter la séquence reconnue: sobriété, efficacité, production d’énergie renouvelable. En plaçant des mesures de sobriété énergétique en premier lieu, on agit sur la suite de la séquence et ultimement sur la nécessité de produire plus.

«Une transition réussie, ce n'est pas de toujours produire plus sans se questionner sur notre consommation, c'est de bâtir les infrastructures qui vont nous conduire vers la sobriété et nous sortir du gaspillage d’énergie. Il est nécessaire de mettre en place des mesures proportionnelles à l'ampleur du défi, soit des changements profonds qui nécessitent de repenser, entre autres choses, la planification territoriale», déclare Samuel Pagé-Plouffe, directeur affaires publiques et gouvernementales de Vivre en Ville.

«Plus nous devrons produire d’électricité, plus les coûts seront élevés et se répercuteront dans les tarifs et, par ricochet, sur le coût de la vie en général. Les solutions pour la diminution de notre consommation énergétique sont multiples, qu’il s’agisse de sortir le gaz naturel des bâtiments ou du financement des transports collectifs. Les différents paliers gouvernementaux doivent mettre la main à la pâte», déclare Mélanie Busby, responsable de la Coalition large sur l'énergie au Front commun pour la transition énergétique.


Pour plus d'information :

Thalie Labonté
Coordonnatrice - Relations stratégiques et communication
514-893-7998 | thalie.labonte@vivreenville.org