Colleen Thorpe
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Lettre ouverte: Pour notre santé et celle du climat
Par : Colleen Thorpe, Directrice générale par intérim d'Équiterre
Avez-vous déjà entendu parler de la politique bioalimentaire du Québec 2018-2025 ? Il y a environ un an qu'elle a été adoptée. Les nombreux partenaires de tous les secteurs et régions du Québec qui y ont collaboré se réunissent aujourd'hui pour faire état de sa mise en oeuvre.
Cette politique, pour la première fois, réunit les concepts d'alimentation saine, locale et écoresponsable. C'est important, car une alimentation « ancrée sur le territoire et engagée pour la santé des consommateurs » doit prendre en compte le secteur biologique, l'environnement et la santé, le gaspillage alimentaire, les achats institutionnels ainsi que l'éducation alimentaire et culinaire.
Si cette politique a été adoptée par le précédent gouvernement et qu'elle transcende aujourd'hui les allégeances, c'est parce qu'elle fait consensus.
Elle fédère les producteurs, restaurateurs, municipalités, groupes environnementaux, organismes, chercheurs, distributeurs et filières alimentaires.
Santé des sols
Concrètement, cette politique nous permettrait, par exemple, d'améliorer la santé des sols, une des solutions clés aux changements climatiques. En effet, puisque nos terres de moins en moins fertiles perdent leur capacité à stocker le carbone. En stockant seulement 0,4 % de carbone dans les sols par an, cela permettrait de réduire de manière significative la concentration de CO2 liée aux activités humaines dans l'atmosphère, donc d'atténuer le réchauffement de la planète, de combattre la désertification et l'épuisement des eaux et d'assurer une meilleure productivité agricole.
Cette politique doit aussi permettre de favoriser l'économie circulaire.
Cela passe par la réduction autant que possible des intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs, qu'ils soient des individus, des entreprises ou des institutions.
Il existe déjà de nombreuses initiatives comme celle d'Équiterre qui démontrent que cela est possible et qui n'attendent que plus de ressources nécessaires pour faire école. C'est ce qu'est venu constater le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, André Lamontagne, cette semaine au CHU Sainte-Justine, dont 9 % de l'approvisionnement en fruits et légumes frais provient directement de fermes biologiques et locales.
Aujourd'hui, à Drummondville, nous attendons du ministre qu'il nous expose les moyens dont se dotera le gouvernement pour que se poursuive la mise en oeuvre de la politique et que nous puissions atteindre son objectif, soit que notre système alimentaire garantisse notre santé et celle de l'environnement.