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Communiqué de presse  •  2 min

Équiterre s’inquiète pour l'autonomie alimentaire du Québec

Publié le 

MONTRÉAL, 27 septembre 2023 - Une nouvelle étude de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) en collaboration avec Équiterre, le Collectif Vital et la Chaire de recherche du Canada sur les inégalités en nutrition et santé montre que l’autonomie alimentaire telle que présentement développée ne permettra pas de nourrir la population du Québec de manière saine et durable. L’étude propose toutefois des pistes de solutions pour corriger le tir.

« Dans les 50 dernières années, l’autonomie alimentaire du Québec est passée d’environ 75% à 35%1 et la vision actuelle du gouvernement ne permettra pas de renverser cette tendance. »

-Carole-Anne Lapierre, agronome et analyste en agriculture et systèmes alimentaires chez Équiterre.

L’étude de l’IREC a permis de mettre en lumière les piliers essentiels, mais manquants, pour atteindre une autonomie alimentaire saine et durable. Pour ce faire, elle s'est appuyée sur l’étude de filières d’aliments ultra-transformés - les croustilles, les pizzas congelés et le yogourt - et de cultures émergentes pour illustrer le potentiel d’action pour le gouvernement.

1 Ratio d’autosuffisance: (production/consommation) x 100

Une redéfinition essentielle

Selon Équiterre et ses partenaires, il y a un recadrage à faire pour définir les objectifs qui devraient dicter de quel genre d’autonomie alimentaire souhaite se doter le Québec.

« Produire des chips et de la pizza congelée transformée ici avec des ingrédients importés voire même locaux constitue pour certains une façon de bâtir l’autonomie alimentaire. Ce n’est pas tout à fait faux, mais l’étude montre que ce n’est pas durable sur le plan environnemental ni bénéfique pour la santé des gens », explique Carole-Anne Lapierre.

« On aime tous manger des chips de temps à autre, mais il faut se questionner sérieusement sur le sens profond et les objectifs qu’on prête au concept de l’autonomie alimentaire, qui est sur toutes les lèvres présentement sans pour autant avoir été défini clairement. », ajoute-t-elle.

Enfin, pour en arriver à une autonomie alimentaire saine et durable, adaptée aux défis du 21e siècle, il faudra que les efforts gouvernementaux concrétisent ces deux objectifs:

  • L’autonomie alimentaire doit contribuer à la transition écologique, de la terre à l’assiette: il faudra développer plus de cultures émergentes d’ici, bénéfiques à la santé des sols, et substituer leur importation par une production locale, dans une approche par filière.

  • Elle doit également assurer la santé de la population: réduire la part des aliments ultra-transformés dans nos menus est une occasion de développer une offre d’aliments sains et peu transformés, produits et transformés localement. L’étiquetage et la traçabilité seront ici essentiels pour aider le consommateur à identifier et choisir ces aliments.

« On le voit avec la filière des batteries en ce moment : quand la volonté et les ressources y sont, le gouvernement est en mesure de développer une filière à vitesse grand V. Ne manque maintenant que la volonté d’utiliser cette expertise en agroalimentaire », conclut Carole-Anne Lapierre.


Les bureaux d’Équiterre sont situés sur des territoires autochtones non cédés par voie de traité que nous appelons de nos jours Montréal et Québec. Nous reconnaissons que les Premiers Peuples protègent leurs territoires depuis des temps immémoriaux et utilisent leurs savoirs traditionnels pour garder les terres et les eaux. Nous sommes reconnaissant(e)s de vivre sur ce territoire et tenons à poursuivre nos efforts pour le protéger. Pour en savoir plus »

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