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Texte mis-à-jour le 23 juin 2023 suite à l'entrée en vigueur de l’omnibus réglementaire touchant la gestion des pesticides.
De toutes les années où j’ai milité avec Équiterre pour restreindre l’usage des pesticides qui sont les plus dangereux pour la santé et l’environnement, les resserrements que le gouvernement du Québec a adoptés marquent enfin des avancées significatives! En milieu urbain, les bons coups sont particulièrement satisfaisants : les citadins seront moins exposés ; moins de pesticides seront disponibles, et l’utilisation sera mieux encadrée.
Il reste du travail à faire, mais il est encourageant de constater qu’autant le travail de pression auprès des décideurs que la mobilisation citoyenne, réalisés notamment par des organisations comme Équiterre, semblent avoir permis de nourrir les réflexions et de favoriser la mise en place de mesures qui réduiront les dangers liés aux pesticides.
En quoi on en tire tous profit?
Plus d’encadrements
Une des grandes victoires est que toutes les semences enrobées d'insecticides seront interdites en agriculture, sauf si elles sont prescrites et justifiées par un agronome — une demande phare d’Équiterre depuis des années!
🌱 Quelle est la différence entre des semences enrobées de pesticides et l’arrosage de pesticides?
Lorsqu’il y a application d’un enrobage de pesticide sur la semence elle-même, celle-ci est dite « enrobée ». Si certains y voient des avantages en comparaison à l’arrosage, qui consiste à épandre des substances chimiques sur une superficie, les deux méthodes comportent des risques pour la santé et l’environnement.
Je me réjouis de cette mesure qui assurera une meilleure protection de nos écosystèmes, plus particulièrement de notre faune aquatique et des abeilles. C’est en plus un geste qui va dans le sens de la science, car selon la recherche, les insecticides en enrobage des semences sont inutiles dans la grande majorité des cas.
Plus d’espaces et de pesticides couverts
Une autre bonne nouvelle est qu’en plus des surfaces gazonnées, il sera interdit d’épandre des pesticides dans les espaces verts extérieurs et à l’intérieur des bâtiments, sauf sous conditions. De plus, le nombre de pesticides interdits en vente libre, utilisés en milieu urbain, passera de 21 à 62. Concrètement, ce que ça veut dire, c’est que moins de pesticides seront disponibles et pour ceux qui le sont, leur utilisation sera permise sur moins de surfaces.
Épandage plus prudent
Il sera dorénavant interdit d’épandre des boues usées en provenance d’ailleurs que le Canada sur nos parcelles agricoles. Le potentiel de contamination des terres cultivables et ses possibles conséquences sur l’ensemble de la population nécessitent de la prudence.
En ce qui concerne les boues d’ici, Équiterre recommande de réaliser des consultations publiques sur leur potentiel contaminant.
Pourquoi épandre des boues usées sur les terres agricoles?
Les boues usées (aussi appelées « boues d’épuration » ou « bio solides ») sont particulièrement riches en azote, en phosphore et en matières organiques. Elles permettent d'amender et de fertiliser les sols agricoles
Un long chemin vers la victoire
Les modifications au règlement actuel étaient très attendues. Entre 2011 et 2019, Équiterre a mené plusieurs initiatives pour influencer les décisions de nos gouvernements afin qu’ils légifèrent pour réduire l’utilisation des pesticides. En 2018, notamment, on se rappelle avoir applaudi l’arrivée de la prescription obligatoire par un agronome pour justifier l’achat et l’application de certains pesticides parmi les plus dangereux.
En 2019, Équiterre a réorienté sa stratégie en agriculture pour concentrer ses efforts sur l’accélération de la transition du secteur agricole vers une agriculture régénératrice de la santé des sols. Comme l’alimentation durable est au cœur de nos actions, et que la qualité des aliments passe par des sols en meilleure santé, nous sommes fortement interpellés par l’enjeu de la réduction des pesticides. C’est pourquoi nous ne pouvons passer sous silence que ce projet réglementaire de Québec comprend des réponses à des demandes répétées depuis plusieurs années!
166 000 personnes ont signé nos pétitions sur les pesticides ! Votre soutien nous permet d’en faire vivre d’autres.
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