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Montréal, 27 février 2024 - Un nouveau rapport d’Équiterre et Environmental Defence, modélisé par la firme Dunsky Énergie + Climat avec le soutien de Leading Mobility, démontre que des investissements fédéraux plus généreux et mieux ciblés pourraient permettre de doubler l’achalandage national du transport collectif et diminuer de 35% les kilomètres parcourus en auto d’ici 2035.
« Le Canada peut jouer un rôle plus déterminant dans le fonctionnement des transports collectifs. Il peut carrément renverser le déclin en cours en soutenant non seulement les nouveaux projets mais aussi - et surtout - les services. Ils seraient alors plus fiables, plus abordables et plus utilisés. Ce serait un progrès sur toute la ligne, tant sur le plan socio-économique qu’environnemental. »
-Anne-Catherine Pilon, analyste en mobilité durable chez Équiterre
« Notre rapport démontre que les investissements fédéraux pourraient avoir de plus grandes retombées sociales et environnementales à l’aide d’une meilleure planification entre le développement des projets de transport collectif et les projets résidentiels.», ajoute l’experte.
En combinant quatre mesures phares proposées dans le rapport, la modélisation montre que le Canada pourrait réduire les émissions de carbone de 65 millions de tonnes d'ici 2035. C’est l’équivalent des émissions annuelles de 20 millions de voitures. Un gain climatique majeur, notamment lorsqu’on sait que le transport est le deuxième secteur émettant le plus de GES au pays. D’ailleurs, ces réductions sont plus grandes que celles projetées pour l’électrification des véhicules passagers.
Les quatre mesures :
Fournir un financement pour les opérations de transport collectif
Encourager la densité résidentielle à proximité des transports collectifs
Encourager l'achat d'autobus électriques
Inciter les villes à mettre en place des voies réservées aux autobus.
« Ce plan requiert des investissements de 35 milliards de dollars sur 12 ans, ce qui représente à peu de choses près l'équivalent des investissements du gouvernement dans le pipeline Trans Mountain. La différence c'est que notre plan permet à des gens - et non du pétrole - de se déplacer plus rapidement et à moindre coût. », ajoute Anne-Catherine Pilon.
1 700 autobus prennent la poussière
En se basant sur les données de l'Association canadienne du transport urbain (ACTU), on constate dans le rapport que les municipalités ont agrandi leurs parcs d’autobus grâce aux récents investissements fédéraux, mais qu'elles ne disposent pas des fonds d'exploitation nécessaires à la mise en service de ceux-ci. On estime à 1 700 le nombre d’autobus qui prennent la poussière dans des garages à travers le pays.
« Le gouvernement canadien a beaucoup investi pour financer l’achat de nouveaux autobus ou de nouvelles infrastructures, ce qui représente une excellente nouvelle. Il faut maintenant s’assurer que tous ces nouveaux autobus sortent rapidement du garage et transportent la population. Financer les opérations permettrait de doubler le nombre d’utilisateur(-rice)s des transports collectifs. », explique Nate Wallace, responsable du programme de transport propre chez Environmental Defence.
Il faut savoir qu’actuellement, les sociétés de transport collectif canadiennes ne sont pas autorisées à utiliser les fonds fédéraux pour augmenter les heures de service ou leur fréquence, bien que ces deux éléments soient identifiés dans le rapport comme étant les principaux moteurs de l'augmentation du nombre d'usager(ère)s et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Équiterre et Environmental Defence estiment que ce rapport peut servir de fondement pour redresser la barre et relancer le transport collectif canadien tout en s’attaquant aux crises de l’abordabilité et du climat.
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