La démarche de décolonisation et de réconciliation d'Équiterre
1. Pourquoi une démarche décoloniale et de réconciliation?
En tant qu’organisation préoccupée par la justice environnementale et sociale, Équiterre souhaite devenir une alliée des Premiers Peuples.
Nous sommes convaincu(e)s que les transitions sociale et écologique ne peuvent se faire sans la participation de tou(te)s les membres de la société. D’ailleurs, les Premiers Peuples ont beaucoup à nous apprendre sur la relation entre l'être humain et la nature.
Pour ce faire, Équiterre a collaboré avec Samuel Rainville, directeur aux relations et à l'engagement auprès des Premiers Peuples à l'UQTR
Notamment titulaire d’une attestation d’études supérieures en éducation relative à l’environnement et d’un certificat en sciences de l’environnement, Monsieur Rainville, qui est d’origine innue, est également formateur pour Mikana.
2. Les objectifs
Équiterre souhaite se doter de moyens concrets pour formaliser sa démarche de réconciliation et pour collaborer avec les Premiers Peuples, tout en poursuivant les principaux objectifs de sa mission environnementale et sociale. D’ici cinq ans, Équiterre vise à :
Intégrer la mission décoloniale et de réconciliation dans les prochains plans stratégiques et plans d’actions d’Équiterre
Outiller le personnel d’Équiterre et obtenir un haut niveau de littératie sur les enjeux autochtones et d’adhésion à la démarche de décolonisation et de réconciliation de l’organisation
Allouer davantage de ressources pour mener à bien cette démarche
3. Les actions
L’équipe d’Équiterre s’est dotée d’un plan d’action qui permettra d’atteindre les objectifs annuels suivants :
Reconnaître publiquement et mettre de l’avant la légitimité des savoirs autochtones
Informer et susciter l’adhésion de la communauté d’Équiterre (personnes employées et sympathisant(e)s) à la démarche entourant les réalités et les enjeux autochtones
Intégrer les questions et les enjeux autochtones dans les activités et projets d’Équiterre
Une série d’actions menées autant à l’interne qu’à l’externe, telles que la prise de position dans les dossiers environnementaux impliquant des communautés autochtones, l’adoption d’une reconnaissance territoriale ainsi que l’offre de formations et de ressources éducatives sur les réalités autochtones à toutes les personnes employées, permettront d’atteindre ces objectifs.
L’équipe d’Équiterre s’engage à mettre en œuvre le plan d’action en plaçant les relations humaines au cœur de la démarche. Ancrée dans trois valeurs essentielles – l'humilité, la bienveillance et le dialogue –, celle-ci ne pourra pas se faire sans dialoguer, collaborer et co-créer avec les Premiers Peuples.
Humilité : Équiterre reconnaît avoir beaucoup à apprendre en matière de décolonisation et de réconciliation.
Bienveillance : L’approche d’Équiterre est basée sur l’ouverture, la flexibilité, la patience - envers les membres de son équipe - et l’envie de faire toujours mieux.
Dialogue : La démarche d’Équiterre ne pourra qu’être enrichie et bonifiée par les échanges avec les personnes et les communautés autochtones, ainsi qu’au sein de son équipe, avec ses partenaires et avec ses sympathisantes et sympathisants.
4. La reconnaissance territoriale
La toute première reconnaissance territoriale d’Équiterre a été élaborée par un comité d'employé(e)s sensibles aux questions de réconciliation avec les Premiers Peuples. Cette reconnaissance territoriale a été approuvée par le comité de direction d’Équiterre.
Les bureaux d’Équiterre sont situés sur les territoires autochtones non cédés par voie de traité que nous appelons de nos jours Montréal et Québec, là où différents peuples autochtones ont interagi les uns avec les autres. Nous reconnaissons que les Premiers Peuples protègent leurs territoires depuis des temps immémoriaux et utilisent leurs savoirs traditionnels pour garder les terres et les eaux. Nous sommes reconnaissantes et reconnaissants de vivre sur ce territoire et tenons à poursuivre nos efforts pour le protéger. En tant qu’organisation préoccupée par la justice environnementale et sociale, Équiterre respecte les importants liens entre le passé, le présent et l’avenir. Nous prenons acte du chemin qu’il reste à parcourir pour mettre en œuvre notre mission, tout en bâtissant des relations avec les Premiers Peuples dans l’humilité, la bienveillance et le dialogue.
Une version abrégée de la reconnaissance est parfois employée pour des raisons logistiques, comme lorsqu'elle est incluse dans un communiqué de presse.
Pourquoi une reconnaissance territoriale?
Il s’agit d’une première étape dans notre démarche et marque le début d’un processus qu’Équiterre souhaite évolutif et flexible. En tant qu’organisation, nous avons du chemin à faire et nous sommes conscientes et conscients qu’il s’agit ici d’une démarche qui s’inscrit dans le respect, la patience et l’écoute.
Nous souhaitons que la reconnaissance territoriale constitue le début d’une conversation entre notre équipe, nos membres et nos sympathisantes et sympathisants ainsi que les communautés autochtones. Cette reconnaissance se veut aussi un geste éducatif. Elle sera révisée au fil de nos apprentissages et de l’évolution de notre organisation, particulièrement en ce qui a trait aux actions concrètes qu’elle entreprend pour accélérer la transition vers une société plus juste et durable.
Notre reconnaissance expliquée
Les bureaux d’Équiterre sont situés sur les territoires autochtones non cédés par voie de traité…
Les termes « non cédés par voie de traité » signifient qu’il n’y a pas eu d’accord légal ayant officialisé la cession des territoires des Premiers Peuples aux personnes colonisatrices et que ces territoires n’ont pas non plus été abandonnés.
…que nous appelons de nos jours Montréal et Québec, là où différents peuples autochtones ont interagi les uns avec les autres.
Les territoires où se trouvent les bureaux d’Équiterre sont historiquement des lieux de passages, d’échanges et de partage. En d’autres mots, différentes communautés autochtones ont occupé et ont vécu sur ces territoires. Elles y étaient plus mobiles avant l’arrivée des populations colonisatrices, ce qui a entraîné leur sédentarisation forcée. En tant qu’organisation principalement allochtone, Équiterre exprime son soutien et sa solidarité à l’ensemble de ces communautés.
Nous reconnaissons que les Premiers Peuples protègent leurs territoires depuis des temps immémoriaux et utilisent leurs savoirs traditionnels pour garder les terres et les eaux.
Nous valorisons la connaissance approfondie que les Premiers Peuples ont de leur territoire et de la nature. Nous reconnaissons que leurs pratiques et leurs savoirs représentent des solutions aux défis environnementaux auxquels nous sommes confronté(e)s.
Nous sommes reconnaissantes et reconnaissants de vivre sur ce territoire et tenons à poursuivre nos efforts pour le protéger.
Occupant et exploitant aujourd’hui ces territoires, nous avons, nous aussi, la responsabilité de les protéger. L’expression « poursuivre nos efforts » rappelle que la protection environnementale fait partie de la mission d’Équiterre.
En tant qu’organisation préoccupée par la justice environnementale et sociale, Équiterre respecte les importants liens entre le passé, le présent et l’avenir. Nous prenons acte du chemin qu’il reste à parcourir pour mettre en œuvre notre mission, tout en bâtissant des relations avec les Premiers Peuples dans l’humilité, la bienveillance et le dialogue.
Nous sommes conscientes et conscients des injustices qui perdurent et des privilèges dont jouissent l’ensemble des allochtones et nous reconnaissons l’intersectionnalité des luttes environnementales et sociales. Équiterre prend donc acte du passé - et du présent - pour amorcer dès aujourd’hui une démarche de décolonisation et de réconciliation sincère et respectueuse et en faire un axe essentiel dans les actions futures de l’organisation.
Contact
Vous avez des questions sur la démarche de réconciliation d’Équiterre? Contactez-nous à l’adresse info@equiterre.org.