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Fiche

Nos contenants de boissons : la consigne, le recyclage, ou l’enfouissement?

Publié le 

On vit actuellement une crise du gaspillage : au Québec, en 2023, il y a 2 millions de contenants de plastique jetés chaque jour. Et le recyclage est loin d’être notre planche de salut : selon le plus récent bilan de la gestion des matières résiduelles au Québec, c’est 13 % des matières acheminées dans les centres de tri qui étaient rejetées. Ça représente 144 000 tonnes de matières annuellement! Alors, on fait quoi avec ça?

On aurait tendance à croire que recycler nos contenants de boisson, qu’ils soient en plastique ou en verre, suffit à en disposer adéquatement, de sorte à limiter nos déchets, mais aussi le gaspillage de nos ressources. Dans les faits, c’est beaucoup plus complexe que ça.

En effet, notre bien-aimé bac bleu nous invite à y déposer des contenants et nos emballages, pêle-mêle, peu importe leur composition. Ce faisant, ils se contaminent malheureusement les uns les autres, ce qui peut diminuer la valeur de la matière et limiter la possibilité de les recycler. C’est là que le tri à la source entre en jeu : il élimine la contamination, augmente la valeur de revente des contenants et facilite leur recyclage.

Le système de consigne permet ce tri à la source, mais au Québec, il manque d’ambition. Pourquoi?

  1. Ce ne sont pas tous les contenants de boissons qui peuvent être consignés
    1. on peut actuellement consigner les contenants de bières, de boissons gazeuses et les canettes, seulement. Ce n’est qu’à partir du 1er mars 2025 qu’on pourra consigner tous les autres contenants de boissons en verre et en plastique.

  2. Les montants associés à la consigne ne sont pas assez élevés et ont un impact négatif sur les taux de retour.

  3. Les contenants à remplissage multiples sont pratiquement délaissés, alors qu’ils représentent une des meilleures solutions pour réduire nos déchets

La consigne doit devenir un levier pour contrer la crise du gaspillage

Du bac de recyclage au site d’enfouissement real quick

Pour la majorité des gens, ce qui est recyclé se retrouve à des kilomètres du site d’enfouissement, protégé précieusement afin de servir dans la production de prochains contenants. Dans les faits, le scénario est tout autre.

Nous savons ce qui entre dans les centres de tri, mais il n’y a pas de traçabilité sur les matières qui en sortent et sur la proportion qui est réellement recyclée. On sait toutefois que le taux de contamination des ballots de contenants et d’emballages varie entre 1 % et 35 %, impactant par le fait même leur possibilité de recyclage.

Attachez-vous, parce que ça n’arrête pas d’être alarmant :

🚨En 2021, sur les 79 000 tonnes de plastiques sortant des centres de tri, 60 % ont été vendues hors Québec. Pas certain que ça compte comme du recyclage, ça 🤔

🚨Seulement 23 % des 220 000 tonnes de verre collectées ont été recyclés. Le reste a été envoyé dans les lieux d’enfouissement! On peut faire mieux avec notre verre!

Urgence d’agir

En octobre 2023, un sondage mené auprès de 1 006 Québecoises et Québécois révélait que 77 % des personnes sondées considéraient qu’il était urgent d’agir sur l’enjeu des matières recyclables envoyées à l’enfouissement.

Ça vous préoccupe aussi? Pour agir sur cet enjeu, le gouvernement doit regarder la consigne avec sérieux et être plus ambitieux parce que, en attendant jusqu’en mars 2025 pour pouvoir consigner tous nos contenants, c’est plus d’un milliard de contenants de verre et de plastique qui prendront le chemin de l’élimination!

Tous nos contenants doivent être consignés dès maintenant!

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