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Voici la lettre envoyée ce matin au nom des 18 000 personnes engagées à faire interdire ces pesticides qui tuent les abeilles.
Monsieur le Premier Ministre,
Équiterre et la Fondation David Suzuki ont lancé conjointement un appel à la population visant à interdire l’usage de pesticides qui tuent les abeilles. Près de 18 000 citoyens et citoyennes sont passés à l’action et vous demandent de vous ranger du côté des scientifiques en interdisant la vente et l’utilisation des pesticides néonicotinoïdes. Vous trouverez sous pli les coordonnées des milliers d’individus inquiets de l’impact de ces produits sur l’environnement et la santé humaine.
En effet, une récente méta-analyse sur l’impact des néonicotinoïdes fait état d’un risque élevé non seulement pour la santé des abeilles, mais également pour un grand nombre d’espèces utiles, dont les papillons, les vers de terre et les oiseaux. De plus, ils affectent une grande diversité d’invertébrés bénéfiques, en contaminant les sols, la végétation, les eaux souterraines et de surface et les habitats aquatiques et marins.
Fait préoccupant, l’usage des néonics est très répandu au Canada, principalement en agriculture pour l’enrobage des semences de maïs et de soya – des productions importantes au Québec –, comme insecticide foliaire, et également sur les pelouses, entre autres usages. L’Agence de règlementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada indique que les néonics utilisés sur les semences de maïs ont contribué aux mortalités d'abeilles observées au Québec et en Ontario.
Rappelons que les abeilles – ces importantes pollinisatrices, de qui dépendent 70 % de nos cultures et 35 % de notre production alimentaire — connaissent des taux de mortalité alarmants durant la période des semis, et les pesticides néonicotinoïdes utilisés pour traiter les semences de maïs sont directement impliqués dans ce déclin.
Nous sommes inquiets de leur usage à grande échelle, du fait qu’ils persistent longtemps dans l’environnement et de leur impact sur la santé et les écosystèmes. C’est pourquoi nous vous invitons, M. le Premier Ministre, à écouter la population québécoise et à répondre en interdisant les pesticides néonicotinoïdes dès maintenant.
Sidney Ribaux
Directeur général d’Équiterre
Karel Mayrand
Directeur général pour le Québec, Fondation David Suzuki