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Actualité  •  2 min

5 lectures pour éveiller sa conscience écoféministe

Publié le 

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, on avait envie de vous suggérer quelques lectures écoféministes qui sont terriblement d’actualité. Alors que les droits des femmes sont menacés et que la crise climatique s'accentue, il n’y a rien comme la lecture pour gagner en perspective et trouver des brèches qui nous permettent d’incarner l’espoir.

L’écoféminisme, c’est quoi?

Vous l’aurez deviné, le terme est une contraction des mots «écologie» et «féminisme». Le mouvement écoféministe considère que la destruction des écosystèmes et l’exploitation des femmes sont intimement liées. Les mêmes systèmes d’oppression et de domination patriarcale sont à l'œuvre. Pour concrétiser une transition sociale et environnementale, il faut prendre en compte que ces deux combats-là peuvent et doivent être menés main dans la main. On appelle aussi cette façon de voir les choses l’intersectionnalité des luttes.

5 lectures écoféministes à découvrir

Avis à tous·tes ⚠️ Que vous soyez des novices en matière d’écoféminisme («C’est la première fois que j’en entends parler!») ou des adeptes de longue date («Je connais ça depuis les années 1970!»), vous trouverez votre compte parmi ces 5 suggestions de lectures.

1. Avant de brûler (2024)

Virginie DeChamplain

Dans son deuxième roman publié chez La Peuplade, Virginie DeChamplain imagine une post-apocalypse au féminin. Avant de brûler tourne autour de deux femmes qui se rencontrent dans une forêt que les loups ont reconquise, après une succession de déluges, de canicules et d’incendies. Malgré les ravages, elles y trouveront de l’espoir et du beau. C’est quand le monde s’éteint qu’on apprécie réellement sa beauté : la profondeur des bleus de la rivière, la texture des premiers bourgeons, les effets de la lumière sur les feuilles des arbres.

2. Faire partie du monde : réflexions écoféministes (2017)

Catherine Beau-Ferron, Marie-Anne Casselot et al.

Faire partie du monde : réflexions écoféministes nous aide à comprendre les similitudes entre le fonctionnement du patriarcat et l’exploitation de la nature. Les autrices de ce recueil publié aux Éditions du remue-ménage réfléchissent à la décentralisation du pouvoir, à la décolonisation, aux droits des animaux, à la crise de la reproduction, aux grands projets d’exploitation des ressources, au retour à la terre et à la financiarisation du vivant, entre autres.

3. Hexa (2023)

Gabrielle Filteau-Chiba

Ce roman publié aux Éditions XYZ se passe dans un Québec fictif gouverné par une dictature écologique où l’impact de chaque geste est répertorié et mesuré. La population vit dans des villes intelligentes coupées de la nature, perçue comme étant dangereuse, imprévisible et toxique. Dans ce contexte dystopique, une adolescente accompagne sa mère pour la première fois parmi une communauté de planteuses d’arbres qui tentent de réhabiliter des écosystèmes. Hexa est un récit de science-fiction empreint de sororité, dans lequel l’entraide et l’amitié occupent une place de premier plan.

4. Le féminisme ou la mort (2024)

Françoise d’Eaubonne

Bien que le rapport unique entre l’environnement et les femmes existe depuis longtemps, Françoise d’Eaubonne (1920-2005) est celle qui a inventé le terme « écoféminisme » en 1974. Cette année-là, la femme de lettres et militante française a publié l’essai Le féminisme ou la mort, réédité par Le passager clandestin en 2024. Selon Françoise d’Eaubonne, il n'y a aucune alternative sinon l'écoféminisme pour empêcher l'assassinat généralisé du vivant. En 1978, elle fait paraître Écologie-féminisme : révolution ou mutation?, réédité en 2023. Dans celui-ci, elle dénonce le capitalisme, qu'elle rapproche du patriarcat.

5. Environnement toxique (2023)

Kate Beaton

Dans ce roman graphique publié chez Casterman, une jeune femme de la Nouvelle-Écosse doit se rendre en Alberta pour arriver à rembourser sa dette étudiante en travaillant dans les puits de pétrole. Se promenant de site en site, Kate découvre un monde marqué par le harcèlement quotidien, le sexisme et l'exploitation forcenée des ressources naturelles. Environnement toxique est basé sur le vécu de Kate Beaton, qui a écrit et illustré cette œuvre.

Pourquoi l’écoféminisme est-il important pour la suite des choses?

Malgré de nombreuses avancées, il faut reconnaître que les femmes souffrent encore aujourd’hui de discrimination et d’inégalités, y compris sur le plan climatique et environnemental :

  • 4 personnes déplacées sur 5 sont des femmes et des filles, selon l’UNICEF (1) ;

  • L’ONU a quant à elle évalué que les femmes et les enfants sont 14 fois plus susceptibles de mourir que les hommes lors de catastrophes climatiques extrêmes (2) ;

  • D’ici 2030, c’est 236 millions de femmes et de filles supplémentaires qui souffriront de faim en raison du climat, soit deux fois plus que les hommes (3).

Les chiffres sont clairs : les femmes sont plus vulnérables que les hommes aux changements climatiques. Paradoxalement, ça en fait des agentes de changement formidables pour mener à bien la transition nécessaire à la sauvegarde de la biodiversité.

C’est là l’essence de l’écoféminisme.

  1. The Climate Crisis is a Child Rights Crisis: Introducing the Children’s Climate Risk Index. UNICEF, 2021.

  2. Women are hit hardest in disasters, so why are responses too often gender-blind? UNDP, 2022.

  3. 1 femme sur 10 dans le monde vit dans l’extrême pauvreté, ONU Femmes, 2024.