Murielle Vrins
Directrice adjointe, Programmes éducatifs
Publié le
Vous n’avez probablement pas manqué cette nouvelle : les prix de l’épicerie ont augmenté de 3,4 % en 2021. Il s'agit de la croissance la plus rapide depuis 20 ans.
Et d’après les économistes, il nous coûtera encore plus cher de nous nourrir cette année : il est estimé que les prix des aliments augmenteront de 5 à 7 % au Canada en 2022.
Cette augmentation s’explique principalement par les changements climatiques (les sécheresses et les feux de forêt ont grandement affecté les récoltes), les coûts élevés du pétrole, du logement et du transport et le manque de main-d'œuvre.
Mais on remarque que certains aliments sont plus touchés que d’autres par la hausse des prix,comme la viande et le lait, dont le prix ont augmenté de 9,5 % et 5,1 % respectivement, alors que les prix des légumes ont quant à eux baissé.
Une augmentation difficile pour le portefeuille de tout le monde et particulièrement pour les personnes les plus vulnérables pour qui manger sainement avait déjà un poids budgétaire important.
L’alimentation est vitale et doit faire partie de nos dépenses prioritaires. Pourtant certaines personnes n’ont simplement pas les moyens de se nourrir sainement.
Il devient d’ailleurs plus tentant parfois pour les budgets les plus serrés de se tourner vers les aliments ultra transformés, vides en calories qui sont parfois moins chers - mais aussi moins nutritifs que les produits de base.
Même si tous les produits ultra transformés ne se valent pas d’un point de vue nutritionnel, certains d’entre eux, tels que les croustilles, les boissons sucrées ou certaines céréales préparées sont une perte sur plusieurs les plans : nutritionnels (ils sont riches en gras, sodium et en additifs et pauvres en protéines), environnementaux (ce sont les produits alimentaires qui contribuent le plus à l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre ou au suremballage) et monétaires.
Les aliments à privilégier pour bien manger sans se ruiner
Les spécialistes en la matière (comme c’est le cas par exemple du guide alimentaire canadien) s’accordent pour dire que faire plus de place dans nos assiettes aux protéines végétales et aux produits locaux et de saison, c’est le début de la solution pour concilier santé, argent et environnement.
Mais bien sûr, pouvoir se nourrir d’aliments de qualité est encore loin d’être accessible par tout le monde. C’est pourquoi on vous propose quelques pistes pour y parvenir.
Privilégier les protéines végétales - tellement moins cher que les protéines animales
Varier ses sources de protéines pour des protéines végétales est une étape incontournable. Non seulement les protéines végétales peuvent parfaitement remplacer les protéines animales en termes de valeurs nutritionnelles, mais contrairement aux idées reçues, elles ne vous coûteront pas plus cher.
Et réduire sa consommation de viande et de poisson ne veut pas dire manger uniquement du tofu. Une panoplie de protéines végétales sont disponibles au Québec : pensez aux cultures qui sont nouvellement (ré)introduites au Québec comme le sarrasin, les pois jaunes ou les lentilles.
Les protéines végétales sont également plus riches en fibres que les protéines animales, notamment les noix et grains entiers, les légumes verts et les légumineuses.
Gardons aussi en tête que l’élevage d’animaux pour la consommation contribue grandement aux changements climatiques, et qu’en privilégiant des protéines végétales, nous réduisons notre empreinte sur l’environnement.
Miser sur les produits locaux et de saison - moins d'intermédiaires, moins de coûts
Incorporez à vos assiettes des aliments cultivés le plus près de chez vous et si possible achetés le plus directement possible des fermes. Cela vous garantit des aliments frais et de qualité et vous permet de redécouvrir les richesses de notre terroir.
Dans les circuits courts et locaux, comme les marchés publics et les kiosques fermiers, il n’y a pas d’intermédiaires ce qui garantit une meilleure rémunération aux producteurs et productrices, et un prix plus avantageux pour vous.
Pensez également à des paniers de légumes livrés hebdomadairement!
Finalement, vous pouvez également planter vos propres légumes sur votre balcon ou votre jardin (une belle activité de printemps à faire avec ses enfants ou ses proches qui réduira vos coûts d'épicerie!).
Chez Équiterre, nous croyons qu’une réforme de notre système agroalimentaire de la terre à l’assiette pour une alimentation durable est une solution à la crise actuelle : hausse des prix, accessibilité à une alimentation saine de qualité nutritive, rémunération juste, régime alimentaire planétaire et changements climatiques.
Cela nécessite l’apport de tout le monde, et c’est gagnant-gagnant!