Montréal, le 12 décembre 2024 — Équiterre déplore une occasion manquée pour le Canada de s'imposer comme un leader climatique mondial. Alors que des pays comme le Brésil et le Royaume-Uni ont fixé des cibles ambitieuses, l'annonce des objectifs de réduction de GES pour 2035 laisse le Canada à la traîne sur la scène internationale.
La cible dévoilée aujourd’hui — réduire les émissions de GES de 45 à 50 % par rapport à 2005 — suscite une profonde déception. Alors que les négociations internationales sur le climat stagnent aux sorties de la COP29, le Canada emboîte le pas à un contexte politique qui nous mène actuellement vers un réchauffement planétaire catastrophique de 3,6 °C d’ici 2100.
Avec cette nouvelle cible, le Canada démontre l’impossibilité pour le pays d’atteindre sa cible pour 2030, qu’il n’aura finalement reportée qu’à 2035. En misant notamment sur les politiques climatiques et les réglementations adoptées depuis 2019, notre gouvernement nous informe que son ambition climatique ne se limitera finalement qu’à ces politiques qui auront été adoptées à ce jour.
« Le gouvernement n'a fait que reporter à 2035 le haut de la fourchette de la cible de 2030 et celle-ci n'est pas suffisamment ambitieuse par rapport aux défis auxquels nous faisons face et marque un ralentissement de l’ambition climatique au pays. Le gouvernement a choisi de se contenter des politiques et réglementations qui ont récemment été adoptées ou sont en cours d'adoption. Pour atteindre les objectifs annoncés aujourd'hui, le prochain gouvernement devra au minimum s'assurer de la bonne mise en œuvre des politiques actuelles et agir sur d'autres fronts comme les habitudes de consommation et la mobilité.» affirme Charles-Edouard Têtu, analyste des politiques climatiques et énergétiques
La population demande plus d’ambition de la part du gouvernement
Notre plus récent sondage Léger le montre : les Canadiennes et Canadiens souhaitent voir leur prochain gouvernement, peu importe sa couleur, s’engager davantage dans la lutte aux changements climatiques. Devant cet engouement pour des politiques climatiques viables, le gouvernement se doit de livrer une cible qui réponde aux attentes de sa population.
« Considérant que plus de 60% des Canadiennes et Canadiens demandent à ce que les prochains gouvernements respectent les obligations du Canada en matière de carboneutralité, on se doit de garantir le maintien des politiques sur lesquelles la réussite de cette cible repose. » poursuit Charles-Edouard Têtu
Rappelons aussi que la Loi sur la carboneutralité a deux objectifs clairs : dépolitiser l’action climatique canadienne et rendre transparente la feuille de route du pays quant à l’atteinte de la décarbonation. La cible présentée aujourd’hui s’inscrit davantage dans la voie de la facilité plutôt que de l’ambition alors que la fenêtre que nous avons pour agir se referme rapidement.
Pour plus d’information :
Dale Robertson, media@equiterre.org, 514-605-2000