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Opinion  •  3 min

Élections de Trump : malgré les reculs attendus, quel espoir pour la lutte environnementale?

Publié le 

Comme plusieurs d’entre vous, j'ai suivi de près les élections des États-Unis et les choix effectués sont surprenants, voire inquiétants au regard des intentions clairement annoncées. J'ai partagé quelques réflexions à ce sujet dans un précédent billet de blogue. Aujourd'hui, malgré les reculs attendus, il me semble bien nécessaire de garder espoir.

Bien que la désinformation s’installe à grande vitesse dans notre lutte et que les élections américaines viennent complexifier notre travail comme organisation environnementale, notre travail n’en demeure pas moins crucial et j’espère vous apporter une perspective encourageante.

Les reculs possibles

Certes, l’élection de Donald Trump risque d’avoir des répercussions significatives dans notre lutte climatique. En 2017, Trump avait annoncé le retrait des États-Unis de l'accord de Paris, un processus crucial pour la lutte climatique. En 2020, son administration avait fait reculer la réglementation sur les gaz d’échappement des véhicules à moteur, ce qui a eu un impact direct sur la réglementation canadienne, puisque nous appliquons essentiellement la même. C’est-à-dire que du jour au lendemain, nous nous sommes retrouvés exposés à plus de pollution émanant des véhicules. Pourtant nous connaissons les conséquences de cette pollution sur la santé humaine et des alternatives existent.

Au total, la première administration Trump a saboté plus d’une centaine de règlements qui protégeaient la santé, les collectivités, l’eau, l’air et la nature. Tous ces reculs n’ont pas été effectués pour faire baisser le coût du panier d’épicerie, qui n’était pas devenu un enjeu politique aussi important à l’époque. Ce sabotage avait comme principal objectif d’augmenter les profits d’entreprises qui n’étaient soudainement plus obligées de se conformer à certaines mesures de réduction de la pollution. Or, à partir du moment où la réglementation environnementale a été sabotée, les prix des produits de consommation n’ont pas pour autant diminué. Il faut donc se méfier du chant des sirènes qui fait les mêmes promesses à l’heure actuelle.

Isolement ou effet d'entraînement?

Si Trump récidive dans la voie qu’il a emprunté lors de son premier mandat, et tout indique qu’il le fera, les États-Unis, le deuxième plus grand pollueur de la planète, pourraient soit s'isoler rapidement, soit entraîner d’autres pays dans son sillage. Le reste du monde pourrait profiter d’une seconde présidence Trump de deux manières: en accélérant la transition énergétique afin de larguer les États-Unis dans la course à l’innovation ou en renforçant les échanges avec des régimes similaires.

Lorsque la Russie a lancé son offensive militaire en Ukraine en 2022, les pays européens ont immédiatement cherché des alternatives pour ne plus dépendre des combustibles fossiles russes, car cette dépendance menaçait leur sécurité.. Il est donc possible que malgré le sabotage des politiques environnementales et l’accélération de l’exploration et de l’exploitation d’hydrocarbures, les démocraties restantes misent plutôt sur les énergies renouvelables. D’autant plus que la nouvelle administration de Trump a annoncé son intention de s’isoler économiquement en imposant des tarifs, aussi connus sous le nom de surtaxe, sur tout ce qui n’est pas produit domestiquement.

Dans ce contexte, quelle sera la réponse canadienne? Des dynamiques opposées sont à l'œuvre au pays, alors que le Québec a fièrement choisi de miser sur les énergies renouvelables, tandis que l’Alberta a choisi de saboter des projets d’énergie renouvelable pour renforcer sa dépendance aux hydrocarbures.

La transition environnementale : plus que rentable, vitale

Il ne faut pas sous-estimer les impacts économiques liés à la transition énergétique amorcée. Le plus grand pollueur de la planète, la Chine, accélère ses investissements dans les énergies vertes et les dérivés de consommation, notamment les véhicules électriques. Par ailleurs, 50% des ventes de véhicules en Chine sont maintenant électriques ou hybrides.

Cette transition énergétique ne devient pas réalité parce que c'est une tendance, c’est plutôt par nécessité. Parce que la santé de la population, via notamment la qualité de l'air et de l'eau, est en jeu. Parce que les conséquences des changements climatiques se font de plus en plus sentir et qu’ils coûtent de plus en plus chers. Les États-Unis, comme de nombreux pays, se sont engagés dans cette transition. Défaire ces avancées aurait un coût immense. Cela signifie notamment de faire le choix de ne pas compétitionner sur certains marchés et de perdre de nombreux emplois dans des secteurs d’avenir.

Il est difficile de prévoir les tendances qui vont émerger dans un contexte géopolitique aussi volatile. Mais une chose est sûre, l’affaiblissement de la réglementation et des politiques environnementales n’atténuera ni la violence des ouragans et des inondations, ni la fréquence des sécheresses.Des collectivités vont continuer de subir les conséquences de phénomènes météorologiques de plus en plus dévastateurs et coûteux. Le coût des aliments et des primes d'assurance vont continuer d'augmenter avec la menace accrue des changements climatiques sur les activités agricoles et d’élevage. Il y a des réalités auxquelles on ne peut échapper et nous devrons trouver des solutions à ces problèmes qui affectent directement la vie des gens.

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