Aller à la navigation Aller au contenu

Communiqué de presse  •  2 min

Nouvelle étude : Réglementer pourrait faire baisser les prix des véhicules électriques de 20%

Publié le 

Montréal, Ottawa, 17 novembre 2022 - Environmental Defence et Équiterre publient un nouveau rapport intitulé Profiter de la pollution : la riposte du secteur de l’automobile à la réglementation sur les véhicules zéro émission. Ce document conclut qu’exiger des constructeurs automobiles l’atteinte de l’objectif de 100 % de vente de véhicules zéro émission (VZE) d’ici 2035 adoptée par Ottawa dans son Plan de réduction des émissions (PRE) entraînerait une réduction de 20 % du prix des VÉ.

Comment? Les constructeurs auraient l’obligation de mettre sur le marché des modèles abordables au lieu de concentrer leur production uniquement sur des modèles de luxe.

Diminuer les prix…et les GES

Le rapport s’appuie sur une étude pilotée par Jonn Axsen, directeur de la Sustainable Transport Action Research Team (START) de l’université Simon Fraser. L’étude de M. Axsen démontre que l’intégration des cibles de vente au cadre légal permettrait de réduire les émissions de carbone de 135 millions de tonnes, et permettrait d’empêcher la combustion de 57,5 milliards de litres d’essence.

À l’aide d’une modélisation économique, l’étude compare les recommandations des lobbyistes de l’industrie automobile à celles de groupes environnementaux afin d’analyser les différents résultats des politiques proposées pour gérer la transition du Canada vers les VZE.

Conclusion: dans un scénario de maintien du statu quo, les VZE ne représenteront que 39 % des véhicules neufs vendus en 2035.

« Le Canada n’atteindra pas ses cibles de vente de véhicules zéro émission si on ne les réglemente pas de manière rigoureuse. Alors que les négociations sur le climat se poursuivent à la COP27, Ottawa doit choisir entre écouter les propositions fausses et coûteuses de l’industrie automobile et rater nos cibles de vente de VZE, ou faire preuve de leadership climatique en adoptant une norme VZE stricte. Non seulement une telle politique constitue déjà un succès au Québec et en Colombie-Britannique, elle est aussi conforme à l’engagement climatique international que le Canada a pris à l’occasion de la COP26. »
-Andréanne Brazeau, analyste politique en mobilité durable chez Équiterre.

Les constructeurs automobiles font pression

Malgré leur engagement à augmenter la production de VÉ, les constructeurs automobiles se démènent présentement, sous le couvert de leurs associations industrielles, à s’opposer à cette proposition de réglementation. L’industrie automobile recommande au gouvernement fédéral de tripler les subventions à l’achat de VÉ (les faire passer de 5 000 à 15 000 dollars) comme solution à privilégier.

L’étude menée par Environmental Defence et Équiterre montre que l’industrie automobile réussit à récupérer une part importante (jusqu’à 18 %) de l’argent destiné aux consommatrices et consommateurs à travers les subventions en augmentant les prix des VÉ. Elle peut ensuite utiliser cet argent pour subventionner la vente de véhicules à essence.

En fin de compte, la modélisation de cette politique jusqu’en 2035 révèle qu’elle coûterait plus de 54 milliards de dollars en fonds publics, dont 10 milliards seraient empochés par l’industrie automobile. Qui plus est, les cibles de vente de VÉ ne seraient toujours pas atteintes parce que l’argent servirait à réduire de 2 300 dollars le prix des véhicules à essence et à subventionner leur vente.

« Les constructeurs automobiles se livrent à une forme de "séraphinflation" pour s’approprier les subventions à l’achat de véhicules électriques dans le but de se remplir les poches et de subventionner la vente de véhicules à essence. Au lieu de se conformer à un règlement qui rendra les véhicules électriques plus abordables pour les Canadiennes et les Canadiens, ils veulent que le gouvernement fédéral subventionne encore plus leurs profits », explique Nate Wallace, directeur du programme de transport durable chez Environmental Defence.

«Il est clair que nous ne pouvons pas nous fier à l’industrie automobile en matière de climat, car elle privilégiera toujours ses résultats financiers. Le gouvernement fédéral ne doit pas laisser la cupidité de l’industrie automobile s’interposer entre nous et un avenir durable. Une norme sur les véhicules zéro émission est une victoire à la fois pour la planète et pour nos portefeuilles », conclut-il.

-30-

Les bureaux d’Équiterre sont situés sur des territoires autochtones non cédés par voie de traité que nous appelons de nos jours Montréal et Québec. Nous reconnaissons que les Premiers Peuples protègent leurs territoires depuis des temps immémoriaux et utilisent leurs savoirs traditionnels pour garder les terres et les eaux. Nous sommes reconnaissant(e)s de vivre sur ce territoire et tenons à poursuivre nos efforts pour le protéger. Pour en savoir plus »

Pour plus d'information:

Chargé de communications, Relations Médias

media@equiterre.org (514) 605-2000
Voir le profil

Contenus reliés