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Depuis plusieurs semaines, des agriculteurs et agricultrices en Europe manifestent leur colère et protestent en multipliant les actions chocs et les blocages de routes. La grogne se fait aussi de plus en plus ressentir au Québec. Pourquoi?
Contexte européen : la colère du monde agricole s’explique par un sentiment d’abandon face à une situation financière difficile en raison d'un mauvais partage des revenus et une compétition internationale grandissante. En plus de tout ça, l’exigence de nouvelles normes environnementales par l’Union européenne, sans une rémunération suffisante pour les services environnementaux rendus et un financement adéquat pour les nouvelles mesures agroenvironnementales, est mal reçue
Contexte québécois : chez nous, le milieu agricole réclame plus d'aide de l'État. Les difficultés économiques et les catastrophes climatiques se multiplient, entraînant une hausse des faillites de 23 % entre 2022 et 2023. Les dettes ont augmenté de 115 % depuis 2015 et les revenus ont chuté de 38 %
Prix des terres : ils sont dix fois plus élevés qu’il y a 25 ans, un obstacle majeur pour les jeunes de la relève agricole.
Problèmes de main-d'œuvre : le nombre d'agriculteurs diminue et leur âge moyen augmente constamment (52,9 ans). Les exploitations agricoles ont recours à une main-d'œuvre étrangère, mais les besoins demeurent difficiles à combler. Cette situation impacte leur rentabilité et accroît la pression financière
Moral bas : l’accumulation de toutes ces difficultés commence à peser sur le moral des producteurs et productrices agricoles en Europe comme ici. Plusieurs disent vivre avec une détresse psychologique croissante
Chaque terre compte pour nourrir le Québec aujourd'hui et demain
Ce qu’on en pense
En effet, l’heure est grave. En plus de la force humaine, notre ressource la plus importante pour atteindre cette autonomie alimentaire, notre territoire cultivable, ne cesse de s’effriter. Chaque jour, nous perdons l'équivalent de près de 45 patinoires de hockey en territoire agricole!
Face à cette situation intenable, le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, André Lamontagne, semble compatir à la situation des agriculteurs, mais les mesures annoncées ne sont pas à la hauteur des défis. Le gouvernement québécois promeut depuis quelques années l'autonomie alimentaire, ce qui réjouit Équiterre, cependant l'agriculture ne semble pas encore être une priorité absolue pour ce gouvernement malgré quelques gestes prometteurs mais jugés insuffisants.
Heureusement, des solutions existent. Équiterre et ses partenaires de l’Alliance SaluTERRE ont récemment déposé un mémoire proposant des actions fortes et concrètes pour régler la crise. Nos recommandations permettraient de protéger nos terres agricoles et de réduire leur prix, tout en soutenant les meilleures pratiques pour protéger l’environnement et lutter contre les crises du climat et de la biodiversité. Et surtout, de mieux soutenir ceux et celles qui travaillent très fort pour nous nourrir.
Le gouvernement connaît ces solutions. Le pouvoir d’agir est entre ses mains.
Passez à l’action
Vous souhaitez soutenir les agriculteurs et agricultrices d’ici et assurer notre future sécurité alimentaire? C’est possible.
Appuyez nos revendications en envoyant une lettre au premier ministre, au ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation ainsi qu'à la ministre des Affaires municipales.