Publié le
Montréal, 25 janvier 2022 - Équiterre accueille très favorablement les recommandations du rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) portant sur les résidus ultimes et espère que le gouvernement du Québec agira rapidement pour les mettre rapidement en application.
« On félicite les commissaires de ne pas être tombés dans le piège de ne s’attaquer qu’aux symptômes du problème plutôt qu'à sa source. Le déchet le plus facile à gérer, c’est celui qu’on ne produit pas et le BAPE le souligne à gros trait. Il est dit clairement qu’au Québec, si on poursuit dans la voie actuelle, on fonce dans un mur. Il y a une limite à essayer d'enfouir nos problèmes. On doit absolument changer de stratégie et miser d’abord et avant tout sur la réduction à la source et le réemploi », affirme Amélie Côté, analyste en réduction à la source chez Équiterre.
« Ce rapport est donc très complet, autant dans la lecture qu’il fait de la situation actuelle, mais surtout quant aux solutions très variées qu’il propose pour transformer fondamentalement la façon dont on gère nos déchets au Québec », ajoute l’experte.
Au-delà des gestes individuels
Parmi les solutions proposées, Équiterre salue l’approche politique structurante proposée dans le rapport pour s’attaquer aux problèmes systémiques de la gestion des matières résiduelles. Les commissaires ont d’ailleurs souligné avec raison que les mesures volontaires avaient atteint leur limite.
Équiterre voit entre autres d’un bon œil les recommandations concernant le changement de mission proposé pour RECYC-QUÉBEC. Pour arriver à nos fins, il faut davantage mettre de l’avant les volets de la réduction à la source et du réemploi.
« On met de l’avant des solutions qui dépassent les gestes individuels et la responsabilité citoyenne. Le BAPE propose plutôt au gouvernement provincial des actions réglementaires qui ont un potentiel de résultats beaucoup plus significatif que l’action de monsieur madame tout le monde. Par exemple, les écofrais sur les produits à usage unique, un meilleur accès à la réparation des objets ou l'interdiction de mettre en marché certains produits et emballages sont tous d’excellents moyens d’améliorer notre bilan », explique Amélie Côté.
La grande majorité des recommandations du BAPE dans ce rapport avaient été d’ailleurs proposées explicitement dans le mémoire qu’Équiterre avait déposé dans le cadre des audiences.
Un élément central : les coûts d’élimination
Finalement, Amélie Côté se dit satisfaite de voir que le BAPE ait attaqué de front l’impact des coûts d’élimination au Québec, qui sont considérés comme anormalement peu dispendieux.
« Le rapport souligne qu’il faut hausser les redevances à l’élimination, qui sont actuellement nettement insuffisantes pour être dissuasives. Si c’est moins cher de jeter que de réduire ou de recycler, il est farfelu de croire qu’on sera en mesure de progresser en la matière », conclut-elle.
-30-
Pour plus d’information:
Anthony Côté Leduc, relations médias
(514) 605-2000, acoteleduc@equiterre.org