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Dans le cadre de la commission d'enquête du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) sur l’état des lieux et la gestion des résidus ultimes, Équiterre a déposé le 14 mai dernier un mémoire intitulé, La réduction à la source et le réemploi au coeur des solutions pour diminuer le recours à l’élimination au Québec. Mené par Amélie Côté, analyste en consommation responsable et réduction à la source chez Équiterre, le mémoire propose 41 recommandations pour s’attaquer à la racine du problème de notre crise des déchets.
Dans un premier temps, Équiterre suggère que la définition même des résidus ultimes est à revoir. En effet, les résidus ultimes devraient exclure les objets dont la durée de vie aurait pu être prolongée ainsi que les matières qui sont recyclables ou qui auraient pu être traitées par une autre filière que l’élimination.
Pourquoi miser sur la réduction à la source et le réemploi?
« Le problème est que l’on s’interroge sur comment gérer nos déchets plutôt que de se demander pourquoi on en produit autant et comment faire pour que ça cesse. » - Amélie Côté
La réduction à la source et l’élimination sont inversement proportionnelles : plus l’on réduit, moins le recours à l’enfouissement et à l’incinération sera nécessaire.
Étant donné que la quantité de matières éliminées n’a pas diminué significativement au courant des dernières décennies, il est urgent de reconnaître le potentiel des deux premiers R de la hiérarchie des 3RV-E (réduire, réutiliser, recycler, valoriser puis - en dernier recours - éliminer), et de mettre en place des actions conséquentes pour favoriser la consolidation et le déploiement de solutions concrètes partout au Québec. La hiérarchie pourrait même être bonifiée pour intégrer deux R supplémentaires, soit de refuser avant tout ce qui n’est pas nécessaire, et de réparer.
Les 4 sections principales du mémoire
1. Sortir du paradigme de la surproduction et de la surconsommation
2. Responsabiliser et impliquer toutes les parties prenantes pour améliorer la gestion des matières résiduelles
3. Des coûts d’élimination dissuasifs et un financement de la réduction à la source et du réemploi
4. Des solutions pour éviter l’élimination de matières premières et le gaspillage d’objets
En bref, il faut :
- réemployer et réparer l’existant plutôt que de continuer à œuvrer dans un système voué à l’échec;
- réduire les déchets à la source en agissant sur le suremballage, la lutte au gaspillage alimentaire et en favorisant le développement de systèmes de contenants à remplissages multiples dans le secteur alimentaire;
- arrêter de mettre le poids du changement sur les épaules des individus et plutôt s’attaquer au problème systémique en mettant plus de responsabilités sur l’État, les entreprises et les institutions.
Pour plus d’informations :
- Lire le mémoire d’Équiterre
- Découvrir la lettre ouverte à ce sujet par d’Amélie Côté
- Apprendre sur la participation publique au BAPE sur les résidus ultimes
- Nos déchets : 4 problèmes et leurs solutions
Crédit photo : Mélissa de La Fontaine
Visionnez ci-dessous la présentation de Colleen Thorpe et Amélie Côté