Publié le
L’année 2020 sera déterminante pour le gouvernement du Québec, car elle marque le début de la décennie de la transition environnementale et énergétique. C’est pourquoi le gouvernement doit se donner les moyens des ambitions québécoises en matière environnementale. Les défis sont importants et les investissements requis pour les relever le sont tout autant. Le gouvernement du Québec est en excellente position pour s’attaquer aux défis liés à la crise climatique grâce aux importants surplus dont il dispose.
Il amorce d’ailleurs cette décennie de la transition avec de bonnes intentions, par l’entremise du dépôt du Plan d’électrification et de changements climatiques (PECC). C’est ce plan qui doit nous placer sur la bonne trajectoire et créer les conditions gagnantes pour atteindre nos objectifs liés à l’Accord de Paris et limiter le réchauffement à 1,5 °C.
Cependant, pour faire face aux défis environnementaux de notre époque, nous ne pouvons mettre tous nos œufs dans le panier de l’hydroélectricité et de l’électrification. En 2020, c’est l’heure de prendre action et de faire les bons choix pour devenir les leaders environnementaux de demain en transport, en agriculture, en aménagement du territoire et en consommation responsable.
Les demandes d’Équiterre
Pour que le budget provincial 2020 soit à la hauteur de la crise climatique, Équiterre a soumis des recommandations au gouvernement dans le cadre de la consultation pré-budgétaire. Nous avons également fait des recommandations pour le financement des programmes nécessaires, ainsi que pour une utilisation stratégique des surplus budgétaires.
Selon Équiterre, il faut :
1. Accélérer l’électrification des transports
- Bonifier la Loi sur les véhicules zéro émission pour que 100 % des véhicules passagers neufs vendus au Québec en 2030 soient zéro émission.
- Créer un fonds autofinancé par un système de redevance-remise, une forme de contribution à l’électrification des transports lors de l’acquisition d’un véhicule énergivore.
- Effectuer les investissements nécessaires pour électrifier toute la flotte d’autobus scolaires d’ici 2030.
2. Investir dans les transports actifs et collectifs
- Investir dans les réseaux électriques de transport collectif urbains.
- Investir dans les mesures à effets rapides en transport (voies réservées, mesures préférentielles pour bus, achat d’autobus hybrides)
- Favoriser le développement des liens de transport actif.
- Rééquilibrer les investissements en transport pour atteindre 50 % des investissements en transport terrestre pour les transports collectifs.
3. Transformer les subventions aux énergies fossiles en projets d’avenir
- Élaborer un plan de travail et un échéancier pour éliminer toutes les subventions aux hydrocarbures au Québec d’ici 2025.
- Appuyer les collectivités et les secteurs d’activité économique qui dépendent de ces subventions afin d’effectuer une transition réussie et durable.
- Travailler avec le ministre de l’Environnement afin de doter le Fonds d’électrification et de changements climatiques (FECC) de critères explicites afin qu’il ne serve plus à financer le secteur des hydrocarbures dès maintenant.
4. Préparer la transition énergétique
- Concevoir et mettre en œuvre un plan de transition juste, pour assurer que l’ensemble de la société québécoise soit préparée aux coûts humains, sociaux et économiques des changements amenés par la transition énergétique.
5. Appuyer nos agriculteurs
- Bonifier les aides publiques et bonifier les programmes d’assurance de risques pour les entreprises agricoles qui mettent en œuvre un plan de réduction de l’empreinte carbone et de régénération et protection des sols.
6. Outiller le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) pour qu’il ait les moyens d’atteindre ses objectifs
- Augmenter significativement le budget du MELCC, en particulier la part qui est consacrée à sa mission de protection de l’environnement.
Vers un budget climat
Équiterre encourage également le gouvernement à mesurer l’impact budgétaire des changements climatiques sur tous les ministères du Québec de manière à pouvoir évaluer l’impact total sur les finances publiques. L’exercice ne fera que renforcer la nécessité de s’attaquer de façon holistique et immédiate à la crise climatique et d’y allouer les ressources nécessaires.
Voir le document avec toutes les recommandations d’Équiterre.