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D’ici la fin du mois de février, le gouvernement du Canada doit décider s’il approuve ou rejette le projet de mine à ciel ouvert Teck Frontier, qui serait la plus vaste mine de sables bitumineux jamais exploitée au Canada.
L'été dernier, une commission d’examen (formée de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale et l'Agence de réglementation de l’énergie de l’Alberta) a évalué le projet et a conclu que la mine aurait des impacts « irréversibles » sur l’environnement et des effets néfastes importants sur les peuples autochtones, mais a néanmoins recommandé que la mine soit approuvée dans l’intérêt public, pour des raisons économiques.
Voici ce que vous devez savoir :
C’est méga
- La mine aurait une superficie de 29 000 hectares, ce qui équivaut à 2 fois la ville de Vancouver.
- Il y aurait une production de 260 000 barils de pétrole (40 millions de litres) par jour.
- 6 millions de tonnes de CO2 seraient émises chaque année jusqu’en 2067 (une durée d’exploitation de 41 ans), qui rendraient impossible l’atteinte de nos objectifs de l’Accord de Paris.
Détruits ou perdus : forêts anciennes, milieux humides, tourbières, espèces menacées
- 14 000 hectares de milieux humides seraient détruits.
- 3 000 hectares de forêts anciennes seraient rasés.
- 3 000 hectares de tourbières seraient perdus.
- La mine serait située à 25 km du parc national Wood Buffalo, un site reconnu au patrimoine mondial de l’UNESCO et protégé pour sa valeur culturelle et sa biodiversité.
- L’évaluation a constaté qu’il y aurait une perte d’habitats pour de nombreuses espèces tributaires de la forêt boréale, y compris des espèces en péril, pendant au moins 100 ans après la fermeture.
Des effets néfastes sur les peuples autochtones
- Les peuples autochtones de la région subiraient des répercussions négatives sur leurs droits d’utilisation de la terre et des ressources, sur leur culture, mode de vie traditionnel.
- Les communautés en aval du projet vivent déjà les répercussions sur leur territoire traditionnel.
La rentabilité du projet n’est pas assurée
- L’entreprise de Colombie-Britannique qui propose le projet, Teck Resources, a basé son analyse économique sur des prix du baril de pétrole qui n’ont pas été atteints depuis 2014. Plusieurs évidences montrent que les prix du baril de pétrole ne seront pas assez élevés pour rencontrer le point de rentabilité du projet. Le Canada (c.-à-d. les contribuables) pourrait alors devoir subventionner cette mine non rentable.
- TECK Resources a elle aussi émis des doutes sur la rentabilité de sa mine.
C’est difficile de faire confiance à TECK Resources
- TECK Resources n’a pas démontré qu’elle serait capable de couvrir les coûts de réhabilitation une fois la mine fermée. Les coûts pourraient s’élever à 3 milliards $.
- Elle a des problèmes systémiques de pollution dans son installation en Colombie-Britannique.
- Elle a eu un cas en cours pendant 11 ans pour avoir déversé 400 tonnes par jour de produits toxiques dans la rivière Columbia.
Les projets de mines en Alberta
- Teck Frontier s’ajouterait aux 150 projets de mines en Alberta.
- Leur superficie totale couvre 500 km2.
- Ils utilisent 110 millions de mètres cubes d’eau chaque année.
- Les étangs d’eau toxiques créés par les rejets équivalent à 250 km2.
Quoi faire pour arrêter le projet Teck Frontier ?
Dans un contexte de crise climatique, où tous les pays doivent réduire de façon drastique leurs émissions de gaz à effet de serre, il n’y a aucune place pour un nouveau projet de sables bitumineux en Alberta. Le Canada s’est engagé à atteindre la zéro émission nette en 2050. Il est grand temps que ses décisions à propos de l’industrie des énergies fossiles reflètent cette aspiration.
Voici ce que vous pouvez faire :
- Signer et partager la pétition.
- Communiquer avec votre député.e pour lui dire de refuser le projet Teck Frontier (trouvez ici les numéros et adresses de les bureaux de circonscription).
- Appeler votre député.e.
- Déposer ce document « Fiche d'information à l'intention des décideurs » au bureau de circonscription de votre député.e d’ici le 14 février.