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Les modifications au cadre règlementaire et législatif entourant les pesticides au Québec se font attendre depuis maintenant plus de 5 ans. Dans le cadre des consultations publiques sur la nouvelle réglementation provinciale, Équiterre et la Fondation David Suzuki ont déposé un mémoire le 1 septembre dernier, où les organisations s’inquiètent du risque élevé de conflits d’intérêt qu'entraînent les liens étroits des agronomes avec l’industrie de la vente des pesticides. Le règlement prévoit en effet que l’utilisation de ces pesticides pourra se poursuivre si un agronome les prescrit, sans que le gouvernement explique comment il compte se prémunir d’une influence indue de l’industrie des pesticides.
Ce risque de conflits d’intérêt remet en cause l’objectif du projet de modification règlementaire sur les pesticides du ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC), d’interdire à des fins agricoles les 5 pesticides les plus risqués pour la santé et l’environnement. L’Ontario a déjà exclu les agronomes liés à l’industrie du système des prescriptions de semences enrobées aux néonicotinoïdes, et les organismes suggèrent au gouvernement québécois d’adopter une approche éthique équivalente.
Les deux organismes insistent sur l’importance de la mise en place d’outils de suivi et de transparence pour que la modification règlementaire diminue réellement les risques que les pesticides font peser sur la santé humaine et l'environnement.
Consultez le mémoire d'Équiterre et de la Fondation David Suzuki.
En complément :
Enquête de Thomas Gerbet sur Radio-Canada.ca « Trop de pesticides inutiles dans les champs » sur les potentiels conflits d’intérêts avec les agronomes.
Entrevue avec Sidney Ribaux, directeur général d’Équiterre, à l’émission La période de questions (RDI) sur le sujet.