Équiterre décrypte
En ce début d'année 2025, la Californie est ravagée par une série de feux de forêt dévastateurs, qui ont coûté la vie à au moins 28 personnes, ont consumé des milliers d'hectares et détruit des milliers de maisons. Cette tragédie souligne l'urgence de prendre des mesures face aux changements climatiques qui intensifient la fréquence et la gravité des feux de forêt et des catastrophes naturelles.
Au même moment, on apprenait une triste première mondiale : le monde a franchi le cap des 1,5 °C d’augmentation de température en 2024, fixé par l’Accord de Paris. Et quand on a à cœur un avenir plus vert et juste, qu'est-ce qu'on fait de cette information?
En résumé
- Pourquoi 1,5 °C : si la moyenne des températures augmente de plus de 1,5 °C, les impacts du réchauffement climatique deviennent significativement plus graves et difficiles à gérer. Cependant, la moyenne de réchauffement de 1,5 °C doit se poursuivre sur au moins 20 ans afin que l’on considère que la limite ait été dépassée.
Imaginez un thermomètre, quand vous attrapez un virus et que vous faites de la fièvre, la température de votre corps monte et vous en sentirez les conséquences à plusieurs niveaux, c’est pareil pour notre planète. - Les raisons du dépassement : la parte massive des milieux naturels et les émissions de gaz à effet de serre provenant des activités humaines (énergie, transport, agriculture, etc.) emprisonnent la chaleur dans l’atmosphère et réchauffent la planète.
- Des conséquences déjà visibles : 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, été comme hiver, et a été marquée par des catastrophes naturelles intenses à travers la planète : sécheresses, inondations, feux de forêt, comme on l’a vécu au Québec. À Montréal par exemple, l’année a été 3,9 °C plus chaude que ses moyennes selon Environnement Canada. D’un point de vue économique, les catastrophes naturelles ont coûté 320 milliards de dollars à l’échelle mondiale.
Comment ça nous affecte?
Les impacts du réchauffement ne sont pas que climatiques : ils toucheront nos économies, nos sociétés, nos vies, notre santé.
Le prix du panier d’épicerie continuera de grimper et certains aliments disparaîtront même des tablettes. Il faudra aussi dire adieu à plusieurs espèces animales et végétales et aux récifs coralliens qui disparaîtront presque entièrement à cause du réchauffement climatique.
Nous devrons également nous adapter à un nouveau rythme des saisons : nos hivers ne seront plus les mêmes, avec moins de neige et donc moins d’occasions de pratiquer les sports d’hiver. À l’inverse, les étés deviendront oppressants, rythmés par des vagues de chaleur étouffantes et un smog aggravé par des feux de forêt toujours plus fréquents, affectant notre santé et mettant en péril les plus fragiles d’entre nous. Les événements extrêmes deviendront notre nouvelle normalité, exigeant une adaptation constante. Les coûts des assurances grimperont en flèche et certaines régions pourraient même devenir non assurables.
Des solutions concrètes
Le dépassement de 1,5 °C est un avertissement clair qu’il est urgent d’agir. Heureusement des mesures concrètes sont possibles – et indispensables. Parce que chaque dixième de degré de hausse évité, c’est des conséquences et de la souffrance en moins :
Réduire nos émissions de GES : au niveau national réduire drastiquement notre dépendance aux énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) de 45 % d’ici 2030 (par rapport à 2010) et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, au profit des énergies renouvelables.
Protéger nos milieux naturels et la santé de nos sols agricoles qui sont des capteurs de carbone et d'eau et qui régulent le climat de façon naturelle.
Adapter nos modes de vie : privilégier les transports collectifs et actifs à la place de l’auto solo quand c’est possible, réduire la consommation de viande au profit de protéines végétales et consommer moins et mieux.
Parler de solutions autour de nous : vous avez le pouvoir de convaincre vos proches de faire des changements dans leur quotidien qui ne profiteront pas seulement à lutter contre la crise climatique, mais qui leur offriront aussi une meilleure qualité de vie et une meilleure santé.
Voter pour des politiques climatiques ambitieuses : les gouvernements ont un rôle crucial à jouer et vous aussi, et ça commence par les urnes.
Soutenir les organismes et les scientifiques qui œuvrent dans la lutte contre la crise climatique : faites un don à Équiterre pour nous aider à déployer des solutions concrètes.
Ce qu'on en pense
Le défi est donc immense, mais l’urgence et la possibilité d’agir sont bien réelles.
Nos gouvernements ont le pouvoir de prendre des décisions qui améliorent nos vies. Ils doivent dépasser les intérêts électoraux ou économiques immédiats pour adopter des politiques audacieuses, comme la réduction des subventions aux énergies fossiles, la réglementation stricte des émissions, le financement du transport collectif, etc. Ce courage politique nécessite également d’affronter les résistances des lobbies industriels et de mobiliser l’opinion publique autour de mesures parfois perçues comme contraignantes.
Devant la montée du climato scepticisme ainsi que de la désinformation climatique, autant aux États-Unis qu’ici au Canada, nous devons poursuivre les efforts collectifs pour limiter les effets des changements climatiques.
Tant de dossiers sur lesquels Équiterre travaille. Renforcez notre action, faites un don.