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C’est l’histoire d’une ampoule, allumée depuis… 111 ans, qui aura connu 444 saisons de mode vestimentaire et 8 versions du téléphone cellulaire de la marque à la pomme (jusqu’à maintenant). Lorsqu’émergea la société de consommation telle que nous la connaissons aujourd’hui, elle fut même témoin des premières ententes entre compagnies industrielles visant à limiter la durée de vie des objets vendus, comme les bas de nylon… ou les ampoules (1).
Bienvenue dans l’univers bien réel de l’obsolescence, de la désuétude, du prêt à jeter.
L’ampoule de Livermore (Californie), allumée depuis 1906, grâce à son filament de carbone plus résistant que le tungstène des ampoules actuelles. Voir l'ampoule briller en temps réel. (Crédit photo : luxemozione.com)
OBSOLESCENCE, DE KESSÉ?
Sans nécessairement en connaître la signification, l’obsolescence est pourtant un phénomène que nous avons tous côtoyé un jour ou l’autre. Il s’agit tout simplement de la perte de valeur d’un objet avant qu’il ait atteint sa durée de vie optimale.
Cette perte de valeur s’explique de deux manières :
- L’obsolescence fonctionnelle ou technologique découle d’un défaut d’ordre technique. C’est alors le processus de production (matières premières utilisées, méthodes de fabrication) ou la conception (objet non-réparable, garantie légale trop courte ou manque d’accès aux pièces de rechange) qui fait défaut.
- L’ obsolescence psychologique est plus surprenante; c’est le consommateur qui décide de la fin de vie accélérée d’un objet. L’influence de la mode et tout le cortège de l’industrie publicitaire nourrissent ce réflexe. Les lignes d’attente pour se procurer la dernière version d’un téléphone cellulaire, présentant quelques « gadgets » de plus que la version précédente, en témoignent largement.
Quelle que soit la nature de l’obsolescence, la suite de l’histoire est prévisible : le remplacement de l’objet en question. Et qui dit « objets » dit « matières », « énergie », « ressources naturelles »… pas forcément renouvelables. Et pas nécessairement produits de manière éthique.
Le téléphone cellulaire : UN EXEMPLE ÉLOQUENT d’OBSOLESCENCE
En 2016, près de 1,5 milliard de téléphones cellulaires ont étés achetés sur la planète, alors que 7 milliards étaient déjà en circulation en 2015.
Or, une très récente étude de France Nature Environnement démontre que pour chacun de ces appareils, 70 kilos de matières premières sont utilisés durant leur cycle de vie (production, utilisation et élimination), « soit 600 fois le poids du téléphone ». S’ajoutent à cela des impacts sociaux déplorables liés aux mauvaises conditions de travail lors de l’extraction de minéraux et dans les usines de fabrication de ces appareils.
Cette industrie va à l’encontre de la consommation responsable. Et pourtant le nombre de téléphones intelligents en circulation frôle celui de la population mondiale… Parlons d’un impact! Est-ce seulement nécessaire de consommer autant? Pourquoi l’industrie de l’éphémère et du prêt-à-jeter est-elle si florissante?
Cette réalité et ces questionnements appellent à une prise de conscience et à des actions quant à la problématique de l’obsolescence. Des solutions existent, qui permettent de limiter au maximum cette perte de valeur et de conserver l’objet le plus longtemps possible. Des moyens concrets pour réduire l’impact de notre consommation sur l’environnement, les populations, mais aussi sur notre portefeuille.
COMMENT LUTTER CONTRE L’OBSOLESCENCE?
C’est la grande question à laquelle nous allons tenter de répondre dans ces billets de blogue sur l’obsolescence, tout en proposant des solutions accessibles. La bonne nouvelle, c’est que tout le monde peut agir! Oui, certains industriels ont des croûtes à manger afin d’adopter de bonnes pratiques et ainsi augmenter la durée de vie des objets. Mais les consommateurs ont également un rôle important à jouer - notamment en faisant des choix éclairés -, de même que les groupes de protection du citoyen, et les instances publiques, chacun à leur niveau.
Posez un geste : s’informer en lisant ce blogue mensuel!
La première piste de solution à la portée de tous est sans conteste de s’informer pour mieux comprendre l’obsolescence, car ses causes sont plus complexes que l’on croit et parfois insoupçonnées. Voici donc un rendez-vous mensuel à ne pas manquer! En attendant, restez alertes et allez plus loin en consultant ces références :
Pour aller plus loin :
- Présentation de cas historiques d’obsolescence
- Questions-réponses entre le journal français Le Monde et Laetitia Vasseur, la cofondatrice de l’association HOP (Halte à l’Obsolescence Programmée)
- Récent article du blogue de l’organisme Protégez-vous
» » À découvrir dans le prochain billet : Quels règlements et lois existent pour contrer l’obsolescence?
(1) Pour en savoir plus sur ces faits historiques : http://obsolescence-programmee.fr/exemples-symboliques/