Avons-nous assez d’hydroélectricité pour électrifier nos transports?

L’hydroélectricité fait partie de notre identité québécoise et notre production d’énergie renouvelable nous apporte beaucoup de fierté.

Or, à cette heure, près de la moitié de la consommation énergétique du Québec est encore d’origine fossile (gaz et pétrole). Une tendance qui devrait s’inverser dans les prochaines années grâce aux orientations gouvernementales d’électrification, principalement pour nos transports. Ces mesures longuement attendues devraient nous permettre de réduire la pollution et nos émissions de gaz à effet de serre. Sachant que l’époque des surplus d’Hydro-Québec tire à sa fin, la question sur notre capacité à générer suffisamment d'électricité se pose.

Avons-nous assez d’hydroélectricité pour électrifier nos transports?

La réponse pourrait être oui, mais des choix de société devront être fait pour y arriver.

Effectivement, notre demande en électricité est vue à exploser notamment en raison de :

• l’arrivée d’industries très énergivores;

• notre surconsommation et la croissance de la population (maisons et véhicules de plus en plus grands);

• la nécessité d’électrifier tous les secteurs de la société pour répondre à l’urgence climatique (bâtiments, procédés industriels, etc.).

Le Québec est-il prêt à répondre à tous ces besoins anticipés? Non, c’est pour cette raison qu’Équiterre travaille fort pour inciter le gouvernement provincial à adopter une vision structurante et pour l’inciter à faire preuve de courage dans ses décisions énergétiques face à notre nouvelle réalité climatique.

Par où commencer?

En se donnant les moyens dès maintenant, le gouvernement peut alléger la pression sur le système énergétique et mener à bien la décarbonation de notre économie sans causer plus de tort à notre environnement et à notre société. Deux solutions sont indispensables :

Diminution de notre consommation : le gouvernement doit mettre en place des mesures afin d’améliorer notre efficacité énergétique et réduire notre consommation d’énergie. Des gains majeurs sont possibles.

Par exemple :

• réduire la taille et le nombre de véhicule et faire plus de place aux transports collectifs et actifs;

• Des systèmes de chauffage plus performants (ex : thermopompes);

• Privilégier l’économie circulaire et locale (moins de production et de déplacements énergivores).

Un développement cohérent : le gouvernement doit établir une stratégie claire, transparente et cohérente pour guider ses décisions dans le choix des industries qui s’établissent chez nous. De plus, il devrait considérer la sobriété et l’efficacité énergétique comme des filières stratégiques à développer.

Qu’attendons-nous pour électrifier intelligemment notre économie?

La consultation sur l’encadrement et le développement des énergies propres au Québec s’est terminée il y a quelques semaines. Le gouvernement et Hydro-Québec évaluent actuellement les solutions pour réussir notre électrification.

À cette heure, le gouvernement semble nous démontrer qu’il se sert de la transition énergétique comme prétexte pour poursuivre dans le même élan de développement économique qu’auparavant. Or, la situation climatique nous incite à revoir notre modèle de développement. Avec des ressources limitées, il nous faut faire des choix et nous attendons du gouvernement qu’il sache faire preuve de vision et de courage dans ses décisions.

Équiterre continue de faire pression afin de voir émerger une vision plus structurante et souhaitable que ce que le gouvernement nous a laissé entrevoir ces derniers temps.