Dubaï, 13 décembre 2023 - Au terme de deux semaines de négociations internationales dans le cadre de la 28e Conférence des Parties (COP28) sur le climat, Équiterre accueille avec optimisme le Consensus des Émirats arabes unis, qui comprend des avancées historiques, mais appelle le Canada à faire preuve de plus de leadership à la maison et en matière de coopération internationale.
« On peut vraiment dire que la COP28 est la COP de la vérité. Pour la première fois, au terme de décennies de lutte menée par les pays en développement et la société civile, on regarde la vérité en face : c’est le début de la fin pour le pétrole et le gaz. La vérité, c’est aussi que les communautés de partout dans le monde sont déjà aux prises avec les pires effets de la crise que nous traversons. La mise sur pied rapide du Fonds pour les pertes et préjudices représente donc l’autre grande victoire de cette COP. »
-Andréanne Brazeau, analyste des politiques climatiques d’Équiterre
Non aux fausses solutions et à la désinformation
L’organisation restera vigilante afin de s’assurer que le prochain cycle de négociations sous l’Accord de Paris ne laisse aucune place aux fausses solutions promues par les secteurs pétrolier et gazier, qui comptaient un nombre record de représentant(e)s à ce sommet.
« L’empreinte de l’industrie fossile est bien visible dans le premier Bilan mondial : le texte comprend trop de distractions dangereuses risquant de ralentir la transition vers les énergies renouvelables. On parle ici de la capture et du stockage de carbone, des carburants dits “de transition” et de l'hydrogène bleu. Il est impératif de privilégier les options les plus efficaces et les plus sécuritaires pour nous décarboner », ajoute la porte-parole d’Équiterre.
« Au cours des dernières semaines, nous avons dénoncé ces mirages technologiques mis de l’avant par l’industrie fossile et par des gouvernements provinciaux, qui servent principalement à maintenir le statu quo de la production d’énergie fossile. L’industrie fait appel à l'écoblanchiment pour vendre ses hydrocarbures, ce qui alimente notamment la désinformation. On appelle le Canada à agir pour freiner la croissance de ces phénomènes préoccupants et réellement entamer la transition juste et équitable dont les communautés et les travailleurs et travailleuses ont besoin à travers le pays », estime Marie-Eve Leclerc, co-déléguée d’Équiterre à la COP28.
Le Canada doit passer en deuxième vitesse
Reconnaissant les politiques structurantes annoncées par le Canada au cours des deux dernières semaines, Équiterre estime néanmoins qu’il est toujours loin de faire sa juste part de l’effort mondial, notamment en matière de financement pour les pays en développement.
« On ne peut pas dire que le Canada est arrivé à la COP28 les mains vides. On félicite Ottawa d’avoir enfin annoncé des mesures forçant la main aux compagnies pétrolières et gazières canadiennes afin qu’elles réduisent leurs émissions. Le Canada est le premier grand producteur d’énergies fossiles à proposer un règlement sur leur plafonnement, et ce n’est pas rien », évalue Mme Brazeau.
« Ce qu’il reste à faire pour le Canada, c’est dire non à tout nouveau projet d’exploitation de pétrole et de gaz, adopter rapidement tous ces règlements et s’assurer qu’ils soient alignés avec la science. Nous avons aussi la responsabilité d’accroître notre contribution à la finance climatique de manière substantielle. C'est une question de justice climatique », conclut l’experte.
Les bureaux d’Équiterre sont situés sur les territoires autochtones non cédés par voie de traité que nous appelons de nos jours Montréal et Québec. Nous reconnaissons que les Premiers Peuples protègent leurs territoires depuis des temps immémoriaux et utilisent leurs savoirs traditionnels pour garder les terres et les eaux. Nous sommes reconnaissant(e)s de vivre sur ce territoire et tenons à poursuivre nos efforts pour le protéger. Pour en savoir plus
