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Ottawa, 17 juillet 2024 - Les organisations environnementales et les groupes d’usagers des transports collectifs réagissent au programme, soulignant leur déception face à la décision du gouvernement de ne pas financer adéquatement les opérations de transport collectif et de libérer les fonds uniquement en 2026, soit après les futures élections fédérales.
« Aujourd’hui, le gouvernement fédéral a annoncé un programme de financement des transports collectifs qui ne finance pas réellement les services de transport. L’absence d’argent pour les opérations signifie implicitement que les autobus n’arrivent pas à l’heure, que les usagers passent plus de temps à attendre et que les tarifs continuent d’augmenter plus vite que l’inflation. Ce programme entraînera une croissance continue des flottes de véhicules de transport collectif que les villes n’ont pas les moyens de mettre en service. Il s’agit d’une stratégie qui, jusqu’à présent, n’a pas réussi à améliorer l’offre de service. Lorsque les Canadiens ne peuvent pas compter sur les services de transport collectif, ils se retrouvent à payer davantage en étant obligés de conduire une voiture, même s’ils n’en ont pas les moyens. Dire “non” au financement des opérations n’entraîne pas d’économies pour le gouvernement, mais signifie que les Canadiens devront en payer le prix en temps perdu, en salaires perdus, en occasions perdues, en coûts de transport plus élevés, en émissions de carbone plus importantes et en perte de qualité de vie. » Indique Nate Wallace, responsable du programme Transports propres chez Environmental Defence.
« Alors que les municipalités canadiennes réagissent à la crise du logement, les gouvernements doivent saisir l’occasion d’associer les nouvelles unités de logement à de nouveaux services de transport collectif abordables, efficaces et fiables. Plus nous retardons les investissements nécessaires dans les transports collectifs, plus les problèmes de congestion, de sécurité et de pollution s’aggravent. Investir dans les transports collectifs, c’est investir dans les gens et dans l’avenir de nos municipalités. L’annonce d’aujourd’hui est la bienvenue, mais à court terme, le gouvernement fédéral doit se réengager sur le financement des opérations avec les gouvernements provinciaux et les municipalités. »
-Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales, Équiterre
« Nous sommes préoccupés par le fait que le premier ministre Trudeau a fait une annonce dans une installation qui entretient les trains vieillissants de la ligne 2 du métro, mais qu’il n’a pas donné la certitude que le financement fédéral pour les nouveaux trains de cette même ligne 2 sera versé lorsque le besoin se fera ressentir. Le Fonds permanent pour le transport en commun serait une bien meilleure nouvelle s’il était mis en œuvre immédiatement et s’il permettait de faire circuler le métro aussi souvent que possible. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement fédéral de rendre le Fonds flexible afin que les villes puissent l’utiliser pour offrir des services de transport collectif plus fréquents. » Shelagh Pizey-Allen, directrice générale, TTC Riders.
« Pour l’usager, cette annonce de financement semble provenir d’un univers parallèle. Le financement des infrastructures de transport est crucial pour les générations futures, mais qu’en est-il des personnes qui empruntent les transports collectifs aujourd’hui? Ceux et celles qui sont constamment coincé(e)s dans des autobus encombrés et surchargés? Quand l’annonce d’un financement adéquat sera-t-elle faite? Les usagers et les agences ont demandé des fonds d’opérations pour faire rouler plus d’autobus, mais chaque palier de gouvernement continue de se renvoyer la balle. Un million de personnes utilisent les transports collectifs dans la région métropolitaine de Vancouver au moins une fois par semaine, soit près de 40 % de la population de la région. À elle seule, la ligne 49 transporte deux fois plus de personnes que VIA Rail Canada. À quel point les transports collectifs doivent-ils être bondés avant de devenir une priorité politique? » Denis Agar, directeur général du mouvement Metro Vancouver Transit Riders.
« Nous sommes satisfaits de voir le gouvernement faire du financement des transports collectifs un élément permanent des budgets fédéraux. Mais nous souhaiterions que le nouveau Fonds couvre les coûts des opérations quotidiennes de transport, comme l’embauche de chauffeurs d’autobus. Sans ce financement des opérations, il sera difficile pour les agences de transport de développer leurs services au rythme requis par la crise climatique. Le Canada devrait viser à doubler le nombre d’usagers des transports collectifs d’ici 2035. Cela signifie que l’argent du nouveau Fonds devrait commencer à être versé dès maintenant, et non pas en 2026. » Gideon Forman, analyste du changement climatique et de la politique des transports, Fondation David Suzuki.
Document d'information - Environmental Defence (en anglais) :
https://environmentaldefence.ca/report/permanent-public-transit-fund/
Communiqué du bureau du premier ministre :
https://www.pm.gc.ca/fr/nouvel...
Document d'information du gouvernement fédéral :
https://www.canada.ca/fr/burea...
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Anthony Côté-Leduc, Équiterre, acoteleduc@equiterre.org