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Vous êtes sur un quai de la ligne orange et vous regardez passer les wagons bondés en provenance de Laval? Ou vous êtes dedans, mais entassés comme du bétail et vous avez hâte d'arriver?
Vous êtes peut-être à Québec, à vous geler avant d'embarquer dans un métrobus, ou à Magog, sans voiture, à attendre la navette qui vous mène sur le bord de l'autoroute, en espérant ne pas rater l'autobus pour le CHUS (Fleurimont)?
Peut-être espérez-vous tout simplement qu'il y ait plus de service - ou même du service tout court - pour pouvoir laisser l'auto à la maison?
Vous saurez dans quelques jours jusqu'à quel point le gouvernement du Québec a vos intérêts à coeur.
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La nouvelle Politique québécoise de mobilité durable (PQMD) sera vraisemblablement dévoilée la semaine prochaine. L'enjeu de cette Politique, le seul, c'est le financement qui y sera attaché.
Partout sur le territoire, nous sommes des centaines de milliers à utiliser les transports en commun pour nous déplacer. Et notre nombre augmente sans cesse.
Dans la région métropolitaine de Montréal, comme à Québec, les grands réseaux à haut volume sont saturés, et le nombre d'usagers continue d'augmenter. Les équipements vieillissent et doivent être remplacés ou entretenus. Il manque de l'argent pour ça.
Il va falloir aussi augmenter les services - et le nombre de bus, de métros, de trains de banlieue et de véhicules de transport adapté - pour gérer la croissance de la population. Et là non plus l'argent n'est pas au rendez-vous.
On évalue à près de 14 milliards de dollars les besoins en matière d'équipements et d'infrastructures entre maintenant et 2020. Quelque 6,2 milliards pour les maintenir en état de marche, et 7,5 milliards pour répondre à la croissance de l'achalandage prévue.
Et on évalue à 3 milliards de dollars le manque à gagner pour les opérer et les faire fonctionner.
Vous trouvez que c'est beaucoup?
Souvenez-vous que le gouvermement du Québec a prévu dépenser 22,4 milliards de dollars dans le seul réseau routier au cours des dix prochaines années. Et une bonne partie de cet argent est consacrée au développement d'autoroutes partout sur le territoire.
Il est temps que cesse cette idée, profondément ancrée dans l'esprit de la plupart des décideurs gouvernementaux, qu'il y aura toujours de l'argent pour les routes.
Notre tour, c'est maintenant.
Une Politique de transport en commun, ça ne passe qu'une fois tous les dix ans.
Faire pression
Vous voulez faire oeuvre utile? Écrivez un courriel aujourd'hui, maintenant, à votre député à l'Assemblée nationale. Pour savoir c'est qui, entrez votre code postal ici, dans la colonne de gauche. Vous pouvez aussi lui téléphoner, ou laisser un message à son personnel.
Dites-lui quelque chose comme : « Le gouvernement annoncera sa nouvelle Politique de transport en commun dans les prochains jours. Je serai attentif aux annonces qui seront faites dans ma région, et je verrai si elles se traduisent, concrètement, par plus de services, de meilleure qualité. »
Votre député est libéral ou caquiste ? Dites-lui que vous êtes attentif aussi à la réaction de son parti. S'il critique le fait qu'il y a trop d'argent pour les transports en commun, vous saurez à quoi vous en tenir quant à la capacité de votre député à défendre vos intérêts comme usager.
Les députés doivent entendre que leurs électeurs sont attentifs et attendent des choses d'eux et d'elles.
Rien de pire qu'une députée qui dit, en plein caucus : « Les transports en commun? personne ne me parle de ça chez nous ». Quand ça arrive, ça laisse le champ libre aux promoteurs d'asphalte.
Quand la Politique sortira, envoyez un courriel à vos Conseils régionaux de l'environnement, et demandez-leur quels en seront les impacts pour vous. Vous obtiendrez leurs coordonnées ici.
Si la Politique se traduit par des gains, dites-le à votre député. Les politiciens se nourrissent de nos applaudissements et ils ont tendance à répéter des gestes qu'ils savent faire plaisir à leurs électeurs.
Si la Politique ne se traduit pas par une amélioration des services pour vous, dites-le lui aussi. Il ou elle y pensera à deux fois la prochaine fois que le sujet des transports collectifs sera abordé au caucus des députés ou dans les instances du parti.
Comme usager des transports collectifs, je suis tanné de passer après les autoroutes et les ponts.
Pour avoir le vote de centaines de milliers d'entre nous, il va falloir commencer à nous donner satisfaction.
Daniel Breton va recevoir mon appel dans les prochaines heures.