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Montréal, le 10 mars 2020 – Le budget provincial dévoilé aujourd’hui est la première pièce d’un casse-tête pour la mise en place d’une véritable politique climatique au Québec.
« Si nous sommes aujourd’hui capables d’évaluer l’orientation environnementale du gouvernement, nous attendons dans quelques jours les détails du Plan d’économie verte (PEV) et du cadre de gouvernance (PL44) avant de pouvoir mesurer l’ambition. Tous ces éléments devront opérer ensemble pour répondre à la crise climatique : des cibles audacieuses, un plan ambitieux, une gouvernance rigoureuse et les moyens financiers pour mettre le tout en œuvre », déclare Colleen Thorpe, directrice générale d’Équiterre.
Un important rattrapage en transport collectif
Le budget 2020 du Québec contient des investissements significatifs qui vont, s’ils se réalisent, permettre d’effectuer un rattrapage nécessaire, notamment en ce qui concerne le transport collectif.
Ces investissements devraient accélérer les plans de décarbonisation du secteur des transports en permettant à un grand nombre de citoyens de se déplacer en transport collectif plutôt qu’en auto solo. Le gouvernement devra prendre en compte la planification des coûts de fonctionnement et de maintien.
« Les investissements prévus au Plan québécois des infrastructures (PQI) de 15 G$ pour les transports collectifs sont les bienvenus puisqu’un rattrapage était plus que nécessaire à ce niveau. Toutefois, le nombre de véhicules et leur taille ne cessent d’augmenter, le gouvernement doit envisager à très court terme la mise en place de mesures d’écofiscalité pour atteindre les cibles de réduction de GES en transport », précise Jessie Pelchat, chercheuse senior en transport chez Équiterre.
Équiterre déplore toutefois que les investissements prévus dans le réseau routier demeurent deux fois plus élevés que ceux dédiés au transport collectif.
Vers un PEV ambitieux
Il ne faut pas confondre rattrapage avec ambition. Bien que des investissements majeurs soient effectués, ceux-ci ne peuvent être qualifiés comme étant ambitieux, compte tenu de leur objectif, qui consiste à compenser pour le sous-investissement des dernières années en matière de transport collectif.
Nous attendons donc avec impatience le dévoilement du PEV afin de mesurer l’ambition réelle de ce gouvernement en matière de lutte aux changements climatiques au cours de cette décennie de la transition. Pour l’instant nous constatons une volonté d’aller dans la bonne direction, notamment avec la prolongation du programme Roulez-vert et son financement planifié jusqu’en 2026.
Un plan d’agriculture durable attendu
Équiterre tient à souligner les investissements prévus pour la mise en œuvre du plan d’agriculture durable, lequel devrait permettre de protéger nos capacités de production en misant sur des pratiques agricoles résilientes et responsables.
Le plan d’agriculture durable devra également prendre en considération les problématiques soulevées lors de la commission sur les pesticides (CAPERN).
Des absences notables
Le budget 2020-2021 rate l’occasion de mettre en place des mesures d’écofiscalité, qui reçoivent l’approbation d’une majorité de Québécois et de Québécoises.
Par exemple, une large part des revenus du Fonds d’électrification et de changements climatiques sont destinées à des incitatifs financiers pour l’achat de véhicules personnels. Ces sommes devraient plutôt provenir d’un fonds autofinancé. Par ailleurs, exceptant les mesures pour la valorisation du plastique, il est important de noter l’absence de mesures destinées au développement de l’économie circulaire.
Se doter des outils de la réussite
Équiterre tient à souligner l’augmentation des ressources dédiées au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC), des sommes essentielles à la mise en œuvre d’un plan climat rigoureux. Par ailleurs, le gouvernement prévoit des investissements afin de favoriser l’acceptabilité des mesures de transition écologique.
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